Colère, Colère de Dieu

    De Wiki Maria Valtorta

    Logo template other.png Voir aussi : Insulte, offense.



    Le mot colère vient du grec kholê, la bile. On supposait qu’elle était causée par l'échauffement de cette bile.      

    Dans l’œuvre de Maria Valtorta, le mot colère recouvre trois sens différents :

    • La colère de Dieu, ou divine colère. Elle marque la limite atteinte par la Miséricorde qui cède la place à la Justice. La Miséricorde est un rempart à la Justice divine.          
    • La colère de l’homme, un des sept péchés capitaux, qui l’aveugle.        
    • La colère de Satan, autre façon de désigner sa rage.

    La colère de Dieu et la Miséricorde

    Dieu se définit comme fondamentalement tendre, miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour.
    Exode 34,6-7 : Il passa devant Moïse et proclama : «Le Seigneur, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité, qui garde sa fidélité jusqu’à la millième génération, supporte faute, transgression et péché, mais ne laisse rien passer, car il punit la faute des pères sur les fils et les petits-fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération.»

    Psaume 102 (Hébreu 103), 8-11 : Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour ; il n'est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches ; il n'agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses. Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint.        

    Joël 2,12-13 : Et maintenant – oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.
    Lent à la colère ne veut donc pas dire qu’elle est exclue.     Dieu est amour dit saint Jean[1]. L’amour, qui s’incarne en Jésus-Christ, est pour tous. Il est sans limite, mais se trouve exclu par la volonté de l’homme qui persiste dans son rejet.
    Tout péché, tout blasphème, sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné. Et si quelqu’un dit une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné ; mais si quelqu’un parle contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné, ni en ce monde ci, ni dans le monde à venir. (Matthieu 12,31-32).
    Le rempart de la Miséricorde qui s’achève où commence la Justice concerne tout homme, mais aussi l’Humanité. Tous doivent affronter les fins dernières : éternité de délices ou éternité de châtiments, selon le choix. L’enfer éternel est en effet le fruit d’une décision et non pas d’une punition. Terme final que Sophonie 1,14-15 décrit comme le "jour de fureur" pour l’impénitence et qu’un cantique célèbre rappelle :
    Dies iræ, dies illa,    

    Solvet sæclum in favílla,    

    Teste David cum Sibýlla !  

    Quantus tremor est futúrus,

    quando judex est ventúrus,

    cuncta stricte discussúrus !

    Jour de colère, ce jour-là

    Il réduira le monde en cendres,

    David l’atteste, et la Sibylle.

    Quelle terreur à venir,

    quand le juge apparaîtra

    pour tout strictement examiner !

    Les écrits de Maria Valtorta ont une portée eschatologique certaine : ils inscrivent notre époque dans la marche des siècles. C’est dans cet esprit qu’on doit les découvrir. Ils sont à rapprocher, pour le thème de cette fiche, de cette prophétie de Jésus confiée à sainte Faustine (1905-1938) :
    Parle au monde de ma Miséricorde. Que l’humanité entière apprenne à connaître mon insondable Miséricorde. C’est un signe pour les derniers temps. Après viendra le jour de la Justice. Tant qu’il en est temps, que les hommes aient recours à la source de ma Miséricorde[2].
    Jean-Paul II, polonais comme sœur Faustine, publia une encyclique sur la Miséricorde[3], la deuxième de son pontificat, et instaura le dimanche de la Miséricorde dans l’octave de Pâques.   Il convient aussi, pour bien comprendre les dictées de Jésus à Maria Valtorta, de se souvenir de cette prédiction Maximilien Kolbe, polonais lui aussi. Dans ses écrits spirituels il avait écrit :
    Les Temps Modernes sont dominés par Satan et le seront encore plus dans l'avenir. Le combat contre l'Enfer ne peut être mené par les hommes, même les plus intelligents. Seule L'Immaculée a reçu de Dieu la Promesse de la Victoire sur le Démon.

    La colère de l’Homme

    La colère est comptée au rang des sept péchés capitaux, ainsi nommés car ils sont générateurs de péchés. Le pape Grégoire le Grand attribue six "filles" à la colère : la querelle, l’emportement de l’esprit, l'outrage, la clameur, l'indignation et le blasphème[4].  

    Un péché capital se combat par la vertu qu’il contrarie. Pour saint Paul, c’est l’amour (1 Corinthiens 13,5). Mais saint Jean Chrysostome semble au contraire, légitimer la colère :
    Celui qui ne se met pas en colère quand il y a une cause pour le faire commet un péché. En effet la patience déraisonnable sème les vices, entretient la négligence, et invite à mal faire non seulement les méchants, mais les bons eux-mêmes[5].
    Comment comprendre cette apparente contradiction ? Jésus a-t-il péché quand il s’emporte contre les marchands du Temple ?        

    Non, bien sûr : nous venons de voir les fondements de la "colère de Dieu". La frontière entre la sainte (ou saine) colère et le péché capital réside dans ce qui la transporte : soit l’amour de Dieu et du frère, comme le dit saint Paul, soit l’amour immodeste de soi-même. L’orgueil et la colère, qui rendent aveugle, peuvent parfois donner à l’emportement répréhensible des allures de "sainte colère" qui ne sont que violence et intolérance déguisées.

    Saint Paul exprime ainsi la dualité entre le saint et le répréhensible :
    Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez. Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi. On sait bien à quelles actions mène la chair : inconduite, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme, envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre. Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui commettent de telles actions ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu (Galates 5,17-21).
    Et il oppose, juste après, les vertus qui combattent ces tendances.           Il réitère par ailleurs son exhortation à ne pas laisser "prise au Diable", car c’est ainsi que Satan nous conduit au péché[6] :
    Si vous êtes en colère, ne tombez pas dans le péché ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère. Ne donnez pas prise au diable […] Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche ; mais, s’il en est besoin, que ce soit une parole bonne et constructive, profitable à ceux qui vous écoutent. N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance. Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ (Éphésiens 4,26-32).

    Dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé"

    • Tout homme qui se met en colère contre son frère mérite de comparaître devant le juge; celui qui dit à son frère : Imbécile ! EMV 171  
    • Quand donc a-t-on vu un orage faire du bien par ses foudres et sa grêle ? EMV 330          
    • La colère et l'orgueil sont deux mauvaises compagnes, Judas. Elles amènent au délire, et celui qui délire voit des choses qui n'existent pas, dit ce qu'il ne devrait pas dire. EMV 336  
    • Qui veut être mon disciple doit m'imiter. Moi, je tolère et je pardonne. Moi, je suis doux, humble et pacifique. Les fils de la colère ne peuvent rester avec Moi car ils sont fils du siècle et de leurs passions. EMV 447

    Dans les autres ouvrages de Maria Valtorta

    Les Cahiers de 1943

    • 9 juin : Tu as même deviné l’origine de cette grande obscurité dans la douleur qui, pour ton bien, t’envahit. Oui. Vivant en moi et pour moi, tu déchaînes les colères de l’Ennemi, lequel, ne pouvant rien faire d’autre, tente de t’effrayer en rendant ton avenir encore plus sombre qu’il ne l’est déjà. Mais n’aie pas peur; je suis avec toi.
    • 13 juin : (L’Esprit saint) est, pour ainsi dire, l’Apôtre éternel et divin qui prêche infatigablement aux âmes la doctrine du Christ, qui l’éclaire et vous l’explique. Mais s’il est mal accueilli, si les portes des cœurs se ferment à son approche, s’il est reçu avec colère, il fait ce que je dis à mes apôtres : il s’en va et sa paix retourne à lui alors que vous en êtes privés.  
    • 24 juin : Je pourrais terroriser les pécheurs avec une vision terrible dans laquelle j’apparaîtrais comme le Dieu en colère qui juge et punit. Et quelquefois je l’ai fait pour conquérir des cœurs particuliers que je voulais vraiment pour moi et que je ne pouvais gagner que par ce moyen. Mais ce sont des cas rares. Je préfère attirer avec l’Amour. Et celui qui a une liaison coupable avec le démon ne peut ressentir l’Amour.
    • 5 juillet : Quand le roi viendra, il ne reconnaîtra plus son beau jardin à l’abandon; il arrachera avec colère les mauvaises herbes, écrasera les animaux visqueux, cueillera les fleurs qui seront restées et les apportera dans son palais, effaçant le jardin à jamais. Maintenant, écoute bien l’explication. Le roi est Jésus Christ. Le jardin est son Église militante. Le jardinier est mon Pierre, et ses aides sont les prêtres. Les fleurs et les plantes sont les fidèles consacrés, les baptisés.
    • 7 juillet : "Pain-nourriture" pour ceux dont la spiritualité est embryonnaire au point que c’est déjà beaucoup s’ils savent demander à Dieu la nourriture pour rassasier leur ventre. Il y a ceux qui ne la demandent pas, mais la prennent avec violence, en pestant contre Dieu et leur prochain. Dieu les regarde avec colère car ils piétinent le précepte dont découlent les autres : "Aime ton Dieu de tout ton cœur, aime ton prochain comme toi-même".
    • 13 juillet : Mais la charité n’est jamais séparée de la souffrance, puisque, étant chose sainte, elle déchaîne la colère de l’Ennemi.      
    • 4 août : Car vous avez une volonté et, si vous ne le voulez pas, l’Ennemi ne le peut pas. C’est donc vous qui tuez votre esprit. Et sur celui qui tue son esprit, en vérité, en vérité, je vous dis que ma voix de Père renié par son enfant, de Roi dépossédé par son sujet, tonnera avec une juste et terrible colère pour prononcer la condamnation.    
    • 5 août : Cette colère des nations est le prodrome de ma colère, car il doit en être ainsi. Heure pénible pour vous, mes pauvres enfants, qui la subissez, mais il est inévitable qu’elle vienne, car tout doit être accompli, le bien et le mal, sur la terre avant que n’arrive mon heure à moi. Alors je dirai : «Assez» et je viendrai en Juge et en Roi assumer le royaume de la terre aussi et juger les mérites et les péchés des humains.
    • 6 août : Mon Sang, que mes ennemis et mes accusateurs ont appelé avec colère sur eux-mêmes, n’a pas perdu sa double qualité de pardon et de condamnation.      
    • 20 août : Guerre, famine, épidémies, instruments d’homicide militaire - lesquels sont pires que les bêtes féroces mentionnées par le Bien-aimé - tremblements de terre, signes dans le ciel, éruptions des viscères de la terre, appels miraculeux à des voies mystiques de petites âmes mues par l’Amour, persécutions contre mes disciples, grandeurs d’âme et bassesses du corps, rien ne manque des signes, d’où vous pouvez déduire que le moment de ma colère et de ma justice est proche […] Paix, mes élus ! Encore un peu de temps et je viendrai.    
    • 22 août : Quand viendra le temps de la colère, l’humanité aura atteint la perfection du vice.        
    • 24 septembre : Vous subissez toutes les ruines qui vous accablent parce que vous n’êtes pas humbles et vous n’êtes pas doux. Ni dans les familles, ni dans vos occupations et professions, ni dans le cadre plus vaste des Nations. L’orgueil et la colère vous dominent et sont la cause de tant de vos crimes.          
    • 29 septembre : Vous sortez de Dieu avec colère, enfants aveuglés par votre hargne, et vous tombez dans l’étang de Satan. Vous êtes dans son étang jusqu’au cou et vous ne voulez pas vous agripper à la Foi, amarre spirituelle que la Bonté divine vous a jetée, à vous naufragés.      
    • 6 novembre : Vous pouvez bien repousser les signes que je vous envoie du Ciel et rire des avertissements célestes. Vous pouvez continuer à croire que tout vous est permis. Au moment où vous vous y attendrez le moins, je vous révélerai un signe devant lequel vous tomberez dans la terreur, et la colère que vous lancez contre les désarmés retombera sur vous. Ce signe, c’est moi. Lorsque j’apparaîtrai, non pas sur la terre, le temps n’est pas encore venu, mais spirituellement aux enfants de la colère et au père de l’extermination.    
    • 17 novembre: Mais vous, vous qui maintenant êtes grands, que ferez-vous lorsque se soulèvera contre vous, proportionnellement au mal que vous aurez fait, la colère de Dieu et des opprimés ?  
    • 5 décembre : Si vous ne m’écoutez pas, en toute justice je ne vous écouterai pas, et vous ne m’aurez plus pour Dieu, Père et Sauveur. Vous connaîtrez alors la colère du Seigneur, pleine et inexorable et, ayant refusé le pain de la Parole de Dieu, vous mordrez la poussière et, comme des fauves sans nourriture, vous vous déchirerez les uns les autres, mourant dans l’horreur pour connaître ensuite une horreur encore plus terrible et éternelle.    
    • 15 décembre : Mes bien-aimés qui vivez enfermés dans le cercle de mes bras comme dans l’enceinte du tabernacle ancien, je vous donne mon ordre en ces temps de la colère, venue non pour vous, mais pour les péchés du monde.    
    • 29 décembre: Et la parole du Seigneur t’est adressée en ces termes, même si tu ne veux pas l’entendre, parce qu’elle te fait trembler le cœur de frayeur et de pitié pour les jours qui vous sont réservés et pour tes frères et sœurs qui, le jour de la terrible colère, ne m’auront pas dans leur cœur pour les réconforter et ne verront que l’horreur de Satan, et n’entendront que les blasphèmes de Satan, et ne connaîtront que le désespoir de Satan.

    Les Cahiers de 1944

    • 15 janvier: Puisque les maudits ont brûlé de tous les feux, sauf du Feu de Dieu, le Feu de la colère de Dieu les brûle pour l’éternité. Or au sein de ce feu se trouve aussi un froid glacé.    
    • 16 janvier: C’est moi en effet qui ai vaincu la mort après l’avoir créée, qui l’ai rendue bénédiction, et non pas malédiction, pour l’homme qui meurt en moi puisque, la colère du Père étant annulée par le sang répandu par ma croix, la mort n’est plus une séparation mais communion à votre Père avec qui, moi, le Premier-né, je vous ai réconciliés en unissant vos mains aux miennes, transpercées pour vous.
    • 25 mars : La fin ressemblera au commencement. Le cercle se ferme par le raccordement des deux moignons ténébreux l’un à l’autre. Le nouveau déluge, autrement dit la colère de Dieu, adviendra sous une autre forme. Mais ce sera toujours de la colère. Fidèle à ma parole, je n’enverrai plus de déluge. Mais je laisserai les forces sataniques envoyer le déluge de la cruauté satanique.
    • 9 avril : L’unique chose que je puisse faire et que je fais, par pitié pour les saints, rares comme fleurs au désert, qui prient encore, prient vraiment, et ne font pas preuve d’habitude et d’hypocrisie, c’est de retenir la colère du Père.  
    • 20 octobre : Quel amour! Quelle expérience ! quelle patience ! quelle douceur! Quelle charité, en un mot, ne faut-il pas pour guérir les âmes, rendre saines les malades, délivrer les empoisonnées, donner une forme à celles qui n’en ont plus ! Si l’on agit avec dureté, intransigeance, impatience et non avec amour, on cause un mal plus grand en provoquant endurcissement, colère, éloignement du médecin et de l’éducateur, bref de celui qui élève l’âme et par conséquent du Bien.

    Les Cahiers de 1945 à 1950

    • 30 décembre 1945 : La colère de Dieu est terrible !!! Je l’ai entendue une seule autre fois, dans cette ancienne dictée contre Mussolini et Hitler, en janvier 1944 si je ne me trompe.      
    • 14 juillet 1946 : Bienheureux ceux qui savent pardonner en expiation de toutes leurs duretés de cœur et de leurs fautes de colère.  
    • 30 décembre 1946 : Si la désobéissance à l’ordre de Dieu et ses conséquences ont pu transmettre, à des innocents, le mal sous toutes ses formes, de luxure, d’avidité, de colère, d’envie, d’orgueil et d’avarice, si cette transmission s’est bientôt épanouie en fratricide provoqué par l’orgueil, la colère, l’envie et l’avarice, quelle plus profonde décadence et quelle plus forte domination de Satan ce second péché n’aura-t-il pas provoqué ?    
    • 18 février 1947 : La colère satanique se déchaîne toujours contre les proies qui échappent à sa faim et contre les conquêtes de Dieu.    
    • 31 octobre 1947 : C’est moi qui te dis cela, le Seigneur éternel qui défend les humbles, les petits, et qui, de colère, foule aux pieds les orgueilleux et les durs de cœur.          
    • 31 décembre 1947 : Cette époque de colère et de ténèbres nous rend si aveugles, sourds, stupides pour ce qui a trait à la Beauté, que nous n’arrivons même plus à donner une pâle image de ce qu’est la Beauté éternelle: Jésus, la Vierge, les saints... et nous fabriquons... des monstres qui reflètent la dureté rigide de nos âmes mortes à l’Amour...
    • 16 août 1949 : Quand j’entends cette phrase hypocrite et absurde: "Si c’est l’œuvre de Dieu, il s’en occupera et la fera triompher" qui est un défi à la charité, à la sagesse, à la justice ainsi qu’un écran pour cacher leur volonté contraire - si audacieusement, si orgueilleusement et même si lâchement opposée à la mienne - ,je voudrais dans un sursaut de sainte colère descendre sur terre et réitérer le geste par lequel j’ai débarrassé le Temple de ses changeurs, voleurs et marchands.

    Livre d’Azarias

    • Dimanche de la sexagésime : Pour le réconfort de vos douloureuses constatations d'impuissance à être intouchables de Satan qui, dans sa colère, vous fait violence précisément parce qu'il ne parvient pas à vous entraîner là où il le voudrait, écoutez la réponse du Seigneur à l'apôtre découragé par les gifles du Mal : "Ma grâce te suffit, parce que ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse."      
    • 4ème dimanche après Pâques : Il faut répondre par la bonne volonté à la volonté de Dieu, c'est-à-dire être "prompt à écouter, mais lent à parler et lent à la colère". Lent à la colère parce que la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu.      
    • 4ème dimanche après la Pentecôte : Souvenez-vous tous que si les prières des justes et de la Pleine de grâce accélèreront de nombreuses années la venue du christ, ce qui est une grande grâce, cette accélération des temps de la fin du monde, dont les fautes sont innombrables, sera la disgrâce la plus grande dont l'humanité aura à souffrir, parce que c'est la colère du Seigneur qui frappera.
    • 19ème dimanche après la Pentecôte : C’est l’application de l’enseignement de Paul : «Êtes-vous en colère ? Vous pouvez et devez ne pas pécher». On ne peut empêcher le "moi" de souffrir pour une offense reçue, mais il n’y a là aucun péché. En revanche, il y a péché quand on rend offense pour offense en manquant à la charité.
    • Fête du Christ-Roi, 20ème dimanche après la Pentecôte : Faites preuve également de prudence dans les mots. Combien de péchés se font par la parole ! Paroles licencieuses, cancans, paroles de colère, vaines paroles... Sachez veiller sur votre langue, pour en faire un organe de louange à Dieu et d'édification de vos frères, et non un instrument pour blesser ou faire du vacarme.

    Leçons sur l’épître de saint Paul aux romains

    • Leçon n°3 : Pas besoin de foudres pour que (la colère de Dieu) soit manifestée. Pas besoin de cataclysmes, pas de déluges. Il suffit que Dieu vous abandonne, et déjà vous vous donnez la mort, l'angoisse, le désespoir de vous-mêmes. La colère de Dieu, la vraie, la colère immuable de Dieu, plus que par des châtiments, elle se manifeste par le fait de vous abandonner à vous-mêmes. Ce que vous appelez colère de Dieu, c'est-à-dire les guerres, les atroces moyens de destruction, les cataclysmes et les pestilences, ne sont pas vraiment colère sans retour, ou colère absolue. Ce sont des reproches, des rappels de la part d'un Père offensé, mais encore empressé à accorder le pardon et le secours à ses enfants coupables.      
    • Leçon n°6 : C'est l'Amour qui vous le dit : "Ceux qui acceptent d'être des victimes d'holocauste sont les légions d'archanges qui repoussent les légions démoniaques. Ils maintiennent le monde en place en apaisant la colère de Dieu. Ceux qui acceptent d'être hosties sont des imitateurs du Christ, et des plus authentiques. Ceux qui se sacrifient engendrent des fils au Seigneur leur Dieu".  
    • Leçon n°17 : Dans les siècles qui ont suivi le Christ, Marie est toujours paix et miséricorde pour l'Humanité. Avec l'augmentation des péchés, avec l'accroissement des nuages de la colère divine et des fumées sataniques, Marie est toujours celle qui disperse les nuages, désarme les foudres, et lance son pont mystique à l'humanité tombée dans l'abîme, pour qu'elle remonte par une voie suave vers son Bien.    
    • Leçon n°22 : Personne n'était sans imperfections. Même Jean, qui était le séraphin des disciples du Maître, n'était pas parfait. Il était porté à la colère, comme son frère, et il s'est attiré le surnom de "fils du tonnerre" […] Devant la très-sainte nudité du Roi des rois qui s'est dépouillé même de son immortalité divine pour connaître la mort et sauver l'homme, Jean a déposé pour toujours l'habit de la colère.

    Dans les textes fondamentaux chrétiens

    Dans le catéchisme de l'Église catholique

    • 1765 : Les passions sont nombreuses. La passion la plus fondamentale est l’amour provoqué par l’attrait du bien. L’amour cause le désir du bien absent et l’espoir de l’obtenir. Ce mouvement s’achève dans le plaisir et la joie du bien possédé. L’appréhension du mal cause la haine, l’aversion et la crainte du mal à venir. Ce mouvement s’achève dans la tristesse du mal présent ou la colère qui s’y oppose.      
    • 1866 : Les vices peuvent être rangés d’après les vertus qu’ils contrarient, ou encore rattachés aux péchés capitaux que l’expérience chrétienne a distingués à la suite de Saint Jean Cassien et de Saint Grégoire le Grand. Ils sont appelés capitaux parce qu’ils sont générateurs d’autres péchés, d’autres vices. Ce sont l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, l’impureté, la gourmandise, la paresse ou acédie.      
    • 2259 : L’Écriture, dans le récit du meurtre d’Abel par son frère Caïn (cf. Gn 4, 8-12), révèle, dès les débuts de l’histoire humaine, la présence dans l’homme de la colère et de la convoitise, conséquences du péché originel. L’homme est devenu l’ennemi de son semblable.    
    • 2262 : Dans le Sermon sur la Montagne, le Seigneur rappelle le précepte : " Tu ne tueras pas " (Mt 5, 21), il y ajoute la proscription de la colère, de la haine et de la vengeance.
    • 2302 : En rappelant le précepte : "Tu ne tueras pas" (Mt 5, 21), notre Seigneur demande la paix du cœur et dénonce l’immoralité de la colère meurtrière et de la haine : La colère est un désir de vengeance. "Désirer la vengeance pour le mal de celui qu’il faut punir est illicite" ; mais il et louable d’imposer une réparation "pour la correction des vices et le maintien de la justice" (S. Thomas d’Aquin, somme théologique 2-2, 158, 1, ad 3). Si la colère va jusqu’au désir délibéré de tuer le prochain ou de le blesser grièvement, elle va gravement contre la charité ; elle est péché mortel. Le Seigneur dit : "Quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement" (Mt 5, 22).

    Notes et références

    1. 1 Jean 4,16.
    2. Faustine Kowalska, Petit journal, § 847, 25 décembre 1936.
    3. Dives in Misericordia (30 novembre 1980).
    4. Saint Grégoire le grand (540-604), Commentaires moraux aux livres de Job, Livre 5, chapitre 31.
    5. Saint Jean Chrysostome, 11e homélie sur L'Évangile selon Matthieu.
    6. Sœur Joséfa Ménendez (1890-1923) subit elle-même, plusieurs fois, les peines de l’Enfer pour sauver des âmes. Comment a-t-elle pu en revenir ? Les dialogues, qu’elle ramène de l’Enfer, l’expliquent : Satan ne trouve pas la faille qui lui permettrait de la saisir.       Tous ces jours-ci, où je suis traînée en enfer, lorsque le démon ordonne aux autres de me martyriser, ils répondent : « Nous ne pouvons… ses membres se sont déjà martyrisés pour Celui… (ils désignent Notre Seigneur par un blasphème) ». Alors, il commande […] : « Cherchez, cherchez pour trouver quelqu’un de ses membres, quelque partie de son corps auxquels elle ait donné satisfaction et jouissance… »  (1 avril 1922.)     Ces confidences sont comme un écho à cette phrase de Jésus parlant du «Prince du monde» la veille de sa Passion :     Sur moi il n’a aucune prise (Jean 14, 30).         Car il faut une faille pour que Satan puisse saisir et entraîner une âme.