Jean de Zébédée

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    Dessin de Jean de Zébédée par Lorenzo Ferri selon les indications de Maria Valtorta. Source : fond documentaire de la Fondation Héritière de Maria Valtorta.
    Apôtre et évangéliste, surnommé, comme son frère Jacques, fils du tonnerre (Boanerguès) par Jésus (Marc 3,17) . Il se désigne lui-même plusieurs fois dans son Évangile comme le "disciple que Jésus aimait" ou "le disciple bien-aimé". La tradition le surnomme aussi "l’Aigle de Patmos".

    Le personnage[edit | edit source]

    Jean est fêté le 27 décembre. Il tient une place privilégiée et originale dans les témoins du Christ. Sa mort tardive clôt la Révélation publique comprise comme l’ensemble des Évangiles et des écrits du Nouveau Testament. C’est en effet le dernier survivant des apôtres à avoir pu en vérifier la transmission. Outre le quatrième évangile qui se démarque des trois autres, dits synoptiques, il est l’auteur de trois lettres dont sa deuxième est l’écrit le plus bref de toute la Bible : 11 versets. Il est enfin l’auteur de l’Apocalypse (Livre de la Révélation) qu’il clôt par cette prière : "Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! (Maranatha !) Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous !" (Apocalypse 22,20-21).

    Son nom[edit | edit source]

    ןיוחנ (Jean – Yohanân) du grec Iôannês venant de l’hébreu. yoHanan, "l’Éternel a fait grâce, a été favorable". Il s’agit donc d’un nom théophore (composé avec le Nom divin) : Yo, et Hanan qui signifie grâce. Hanan est à l’origine du prénom Anne. Yohanan est l’inverse de Hanania (Ananie) qui a la même signification. Dans les noms théophores, le Nom divin en tête se prononçait Yo (Yého) et Ya en finale.

    Ce qu’en dit Maria Valtorta[edit | edit source]

    Galiléen de Bethsaïde, au bord du lac de Tibériade, Jean est le fils de Zébédée, patron-pêcheur, et de Marie Salomé. C’est une famille nombreuse : il a plusieurs frères et sœurs. Une partie de sa parenté habite à Jérusalem (EMV 25). Zébédée, le père de Jean, exporte le poisson séché du lac (EMV 577). À ce titre sa famille entretient des relations d’affaires avec Caïphe (Joseph), le Grand Prêtre et Hanne, les grands prêtres : Jean est un habitué, ce que rapporte l’Évangile (Jean 18, 15).

    Son aspect[edit | edit source]

    Sa jeunesse accentue sa pureté, sa douceur et sa franchise. "C'est un ange" dit de lui la Vierge Marie (EMV 101). Physiquement il a "le visage rose et imberbe d'un homme à peine formé", ses yeux sont bleu foncé et ses cheveux blonds châtain. Il les porte longs à la mode galiléenne (EMV 49). Jésus le dépassant "de la tête et du cou", il devait mesurer 1,55 m ou un peu moins (EMV 590). Maria Valtorta note "son sourire d'enfant doux et franc, son œil limpide et rieur, sa voix joyeuse" (EMV 553).

    Son caractère.[edit | edit source]

    Sa vocation, c'est l'amour : "Je dirai au Père de faire de moi quelqu'un qui sait seulement aimer, confie-t-il à Jésus. Je ne veux plus que cela". Il offre tout le reste pour la conversion de Judas (EMV 356).

    Jean est aussi un impétueux. En voulant régler leur compte à Judas et à tous les opposants de Jésus, lui et son frère gagnent le surnom de "Fils du tonnerre" (Boanerguès) (EMV 330 – Cf. Marc 3,17). Il prouve de nouveau son impétuosité lorsque, chassé d'un village samaritain, il propose avec son frère de faire descendre le feu du ciel sur le village rebelle (EMV 575 – Cf. Luc 9,51-56). Lors de la Passion, de retour du tombeau, il croise Elchias le sanhédriste, qui profère des injures à l'encontre de Marie. Jean lui saute à la gorge, et le terrasse :
    "Demande-lui pardon ou bien je t'étrangle, démon !" (EMV 611).

    Sa rencontre avec Jésus[edit | edit source]

    Jean est le premier disciple de Jésus. La tradition attribue à André l’honneur d’être le premier apôtre à l’avoir suivi et le surnomme Protoclet. Elle se base justement sur l’Évangile de Jean 1,40. Mais en EMV 464.17-18, Jésus explique comment l’humilité de Jean l’a conduit à s’effacer dans ce rôle insigne. En effet, dans le récit de la première rencontre (Jean 1,37-40), les disciples restent anonymes, mais seul Jean la rapporte.

    Il a 20 ans environ au moment de cette rencontre avec lui au bord du Jourdain. Il assiste à son Baptême en compagnie de son frère Jacques le majeur et d’André. Au retour de Jésus du désert, où il a passé quarante jours, c’est lui qui l'interpelle : "Maître, où demeures-tu ?" et le suit (EMV 47). Jean et un groupe de disciples du Baptiste, revenait de Machéronte "le lendemain" de son arrestation par Hérode Antipas.

    Le disciple[edit | edit source]

    Après son élection comme apôtre, c'est l'un des tous premiers à faire une prédication à la demande de Jésus (EMV 166). Il y développe le thème de l’Amour révélé en Jésus. C'est aussi le premier disciple à faire un miracle au nom de Jésus par l'onction et la prière (EMV 259).
    "Le premier de mes apôtres, ce fut Jean, dit Jésus à Maria Valtorta. Le premier à me reconnaître. Le premier à m'adresser la parole, le premier à me suivre, le premier à m'annoncer" (EMV 49)
    Avec Pierre et son frère Jacques, Jean assiste à la résurrection de Myriam, la fille de Jaïre (EMV 230), à la Transfiguration (EMV 349) et à l'agonie du Gethsémani (EMV 602). Avec Pierre, il pénètre dans la cour du Grand Prêtre lors du procès de Jésus (EMV 603), mais il le seul apôtre à le suivre jusqu'au pied de la Croix (EMV 609). Il y a conduit la Vierge Marie qu’il a accompagnée au long de la Via Dolorosa (EMV 607). Avec Pierre, il court au tombeau vide "et il crut" (Jean 20,8).

    "Le bien-aimé"[edit | edit source]

    Le Baptiste, dont il est disciple et porte le même nom, dit de lui :
    "Je suis le premier et lui le dernier. Puis ce sera lui le premier et moi le dernier".
    Les autres disciples du Baptiste avouent ne pas comprendre la prédiction (EMV 81). Plus tard, Nathanaël (Barthélemy) explicite les dons du jeune apôtre :
    "Tu fais, par instinct spirituel, ce que j'accomplis péniblement par réflexion mentale. Mais tu arriveras plus vite au terme, car tu sais plutôt aimer que penser. C'est l'amour qui te transporte et te transforme" (EMV 500).
    Dans une dictée à Maria Valtorta, Jésus fait de Jean son confident pour les faits les plus graves de sa vie (EMV 464).
    "Par la pureté de sa vie, Jean possède la paix en lui. Je l'ai aimé à cause de cette pureté. C'est à elle que j'ai confié mes enseignements, mes secrets. Jean est l'être qui m'était la plus cher" (EMV 47 – Cf. Jean 13,23).
    Seul des douze apôtres à suivre Jésus dans la Passion, il se voit confier la Vierge Marie par Jésus mourant (EMV 609). Il se retire avec elle dans la maison de Gethsémani. Il assiste à la dormition de Marie (EMV 649) suivie de son Assomption (EMV 650).

    Il est l'assesseur de Pierre dans la première communauté chrétienne, où il est considéré, avec Jacques d’Alphée, comme une colonne de l’Église (Actes 3,1 et suivants | Galates 2, 9).

    L’évangéliste[edit | edit source]

    Dans un entretien testamentaire, Jésus lui confère la mission de Le continuer par l'Évangile :
    "L'amour pour ton Jésus se fera parole. Beaucoup, même parmi ceux qui ne seront pas de mon Église, qui ne seront d'aucune église, mais qui chercheront une lumière et un réconfort, viendront à toi et me trouveront" (EMV 508).
    Jean est le témoin privilégié des grands évènements de la vie publique de Jésus et de certains épisodes qu'il est seul à rapporter dans son Évangile, comme par exemple la tentative de faire élire Jésus roi (EMV 464).

    Sa mort[edit | edit source]

    Jean est "mort centenaire après avoir connu les mystères de Dieu les plus élevés" (Cahiers de 1944, 14 juin, p. 364).

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?[edit | edit source]

    La préparation à la Vie Publique : EMV 45
    Appel des premiers apôtres : EMV 47 EMV 47 EMV 49 EMV 49 EMV 50 EMV 51 EMV 52 EMV 53 EMV 54 EMV 55
    Début de l'apostolat en Galilée : EMV 57 EMV 58 EMV 61 EMV 62 EMV 64 EMV 65
    Voyage apostolique en Judée : EMV 70 EMV 70 EMV 71 EMV 72 EMV 73 EMV 74 EMV 75 EMV 76 EMV 77 EMV 78 EMV 79 EMV 80 EMV 81 EMV 82 EMV 83 EMV 85 EMV 86
    Choix des derniers apôtres : EMV 87 EMV 88 EMV 89 EMV 90 EMV 91 EMV 92 EMV 93 EMV 94 EMV 95 EMV 96 EMV 97
    Les derniers bergers : EMV 98 EMV 99 EMV 100 EMV 101 EMV 102 EMV 103 EMV 104 EMV 105 EMV 108 EMV 109
    En Judée avant la vie commune : EMV 110 EMV 111 EMV 112 EMV 113 EMV 114 EMV 115 EMV 116 EMV 117 EMV 118
    Enseignements sur les Dix Commandements : EMV 119 EMV 120 EMV 121 EMV 122 EMV 123 EMV 124 EMV 125 EMV 126 EMV 127 EMV 128 EMV 129 EMV 130 EMV 131 EMV 132
    Les fêtes de fin d'année : EMV 133 EMV 134 EMV 135 EMV 136 EMV 137 EMV 138 EMV 139 EMV 140 EMV 141 EMV 142
    La samaritaine : EMV 143 EMV 144 EMV 145 EMV 146 EMV 147 EMV 149
    L'apostolat féminin : EMV 152 EMV 153 EMV 154 EMV 156 EMV 157 EMV 158
    En Galilée, le choix des apôtres : EMV 159 EMV 160 EMV 161 EMV 162 EMV 164 EMV 165 EMV 166
    Le Sermon sur la Montagne : EMV 169 EMV 170 EMV 171 EMV 172 EMV 173 EMV 174 EMV 176
    Apostolat en Galilée : EMV 180 EMV 181 EMV 182 EMV 183 EMV 184 EMV 185 EMV 185 EMV 186
    Le second voyage pascal : EMV 187 EMV 188 EMV 189 EMV 190 EMV 191 EMV 192 EMV 193 EMV 194 EMV 195 EMV 196 EMV 197 EMV 198 EMV 199 EMV 200 EMV 201 EMV 202 EMV 203
    Apostolat en Judée : EMV 204 EMV 205 EMV 206 EMV 206 EMV 207 EMV 208 EMV 210 EMV 211 EMV 212 EMV 212 EMV 214 EMV 215
    Apostolat en Philistie : EMV 216 EMV 217 EMV 218 EMV 219 EMV 220 EMV 221 EMV 222 EMV 223 EMV 224 EMV 225
    La conversion de Marie-Madeleine : EMV 228 EMV 230 EMV 231 EMV 232 EMV 233 EMV 235 EMV 236 EMV 237 EMV 239 EMV 240 EMV 241 EMV 242 EMV 243 EMV 244 EMV 247 EMV 248 EMV 249 EMV 250 EMV 251 EMV 252 EMV 253 EMV 254 EMV 255
    Envoi des apôtres et disciples en mission : EMV 256 EMV 257 EMV 258 EMV 259 EMV 260 EMV 261 EMV 262 EMV 265 EMV 268 EMV 269 EMV 270 EMV 271 EMV 272 EMV 273 EMV 274 EMV 274 EMV 275 EMV 276 EMV 277 EMV 278 EMV 280
    Pérée, Galaad et Trachonitide : EMV 281 EMV 284 EMV 285 EMV 286 EMV 287 EMV 288 EMV 289 EMV 290 EMV 291 EMV 292 EMV 293 EMV 294 EMV 295 EMV 296 EMV 297 EMV 298 EMV 299 EMV 300 EMV 301 EMV 302
    Les fêtes de fin d'année à Nazareth : EMV 303 EMV 312
    Le voyage des disciples à Antioche : EMV 313 EMV 314 EMV 315 EMV 316 EMV 318 EMV 319 EMV 320 EMV 321 EMV 322 EMV 323 EMV 324 EMV 325 EMV 326
    Phénicie et Haute-Galilée : EMV 327 EMV 328 EMV 329 EMV 330 EMV 331 EMV 332 EMV 333 EMV 334 EMV 335 EMV 336 EMV 338 EMV 339 EMV 340 EMV 341 EMV 342 EMV 343 EMV 344 EMV 345 EMV 346 EMV 347
    La Transfiguration et le Pain du Ciel : EMV 348 EMV 349 EMV 350 EMV 351 EMV 352 EMV 353 EMV 354 EMV 355 EMV 356 EMV 357 EMV 358 EMV 359 EMV 360 EMV 361 EMV 362 EMV 363
    L'avant-dernière Pâque : EMV 364 EMV 365 EMV 366 EMV 367 EMV 368 EMV 369 EMV 370 EMV 371 EMV 372 EMV 374 EMV 375 EMV 376 EMV 377 EMV 378
    En Judée : EMV 379 EMV 380 EMV 381 EMV 382 EMV 383 EMV 384
    Adieux en Judée : EMV 386 EMV 387 EMV 388 EMV 389 EMV 390 EMV 391 EMV 392 EMV 393 EMV 394 EMV 397 EMV 398 EMV 399 EMV 402 EMV 403
    Plaine de Saron : EMV 404 EMV 405 EMV 406 EMV 407 EMV 408 EMV 410 EMV 411 EMV 412
    Pentecôte, Décapole et Plaine d'Esdrelon : EMV 413 EMV 414 EMV 415 EMV 416 EMV 417 EMV 418 EMV 419 EMV 420 EMV 421 EMV 422 EMV 423 EMV 424 EMV 425 EMV 426 EMV 427 EMV 428 EMV 429 EMV 430 EMV 431 EMV 432
    L'été à Nazareth : EMV 435 EMV 436 EMV 440 EMV 441 EMV 443 EMV 444 EMV 445 EMV 446 EMV 447 EMV 448 EMV 449 EMV 450 EMV 451 EMV 452 EMV 453 EMV 454 EMV 455 EMV 456 EMV 457 EMV 458 EMV 459 EMV 460 EMV 461 EMV 462 EMV 463 EMV 464 EMV 464 EMV 465
    En Syro-Phénicie : EMV 466 EMV 467 EMV 469 EMV 470 EMV 471 EMV 475 EMV 473 EMV 474 EMV 475 EMV 476 EMV 477 EMV 478 EMV 479 EMV 480 EMV 481
    La fête des Tabernacles : EMV 488 EMV 489 EMV 494 EMV 494
    En Moab et en Judée : EMV 496 EMV 497 EMV 498 EMV 499 EMV 500 EMV 503 EMV 504 EMV 508 EMV 511 EMV 514 EMV 515 EMV 517 EMV 520 EMV 524 EMV 525
    La fête de la Dédicace : EMV 527 EMV 528 EMV 529 EMV 532 EMV 535 EMV 538 EMV 539 EMV 540
    La résurrection de Lazare : EMV 547 EMV 550
    L'exil en Samarie : EMV 551 EMV 552 EMV 553 EMV 554 EMV 557 EMV 559 EMV 560 EMV 565 EMV 566 EMV 567 EMV 568 EMV 571 EMV 574 EMV 575
    Le retour vers Jérusalem : EMV 576 EMV 577 EMV 582 EMV 584 EMV 586 EMV 601 EMV 106 EMV 587
    La Semaine Sainte : EMV 589 EMV 590 EMV 593 EMV 594 EMV 595 EMV 596 EMV 597 EMV 598 EMV 599
    La Passion : EMV 600 EMV 602 EMV 604 EMV 604 EMV 605 EMV 607 EMV 608 EMV 609 EMV 611
    Le dimanche de la Résurrection : EMV 616 EMV 616 EMV 619 EMV 625 EMV 626
    De la Résurrection à l'Ascension : EMV 628 EMV 629 EMV 630 EMV 631 EMV 632 EMV 633 EMV 635 EMV 636 EMV 638
    Les temps apostoliques : EMV 639 EMV 640 EMV 641 EMV 642 EMV 643 EMV 644 EMV 646 EMV 647 EMV 648 EMV 649 EMV 650 EMV 651

    Ce qu’en disent les sources historiques[edit | edit source]

    René Laurentin - François-Michel Debroise - Jean-François Lavère - Salvator 2011.

    Paragraphe rédigé en partie à partir du Dictionnaire des personnages de l'Évangile.

    Dernier survivant des apôtres, il aurait été arrêté à Ephèse en 95 et conduit enchaîné à Rome, sur ordre de l'empereur Domitien. Condamné à être plongé dans un chaudron d'huile (ou d'eau) bouillante, il en réchappe miraculeusement. Il est exilé à Patmos[1].

    D'après Irénée de Lyon, il y écrivit l'Apocalypse, puis retourna à Ephèse où il mourut, fort âgé, sous l'empereur Trajan (vers 101-104). Selon l'Abbé Migne, il avait 94 ans. Il serait donc né vers l'an 7 et aurait bien 20 ans au début de la vie publique de Jésus[2].

    Jean l'évangéliste est l'auteur du 4ème évangile et d'une lettre. La paternité de l'Apocalypse et des deux autres lettres lui ont été contestée par certains exégètes au profit de Jean le Presbytre. Benoît XVI dans son livre Jésus de Nazareth évoque ce débat sans le réfuter catégoriquement. La majorité des exégètes lui attribue cependant la totalité des œuvres, mais tout un groupe le considère comme l'inspirateur ou le premier rédacteur de l'Apocalypse.

    Les circonstances de sa mort font aussi débat : Saint Hyppolite, théologien du IIIème siècle, pensait qu'il avait été enlevé tel Enoch et Élie[3]. Il se basait sur ce verset : "Le bruit se répandit alors chez les frères que ce disciple (Jean) ne mourrait pas[4]".

    Irénée de Lyon (IIème siècle), le pense mort de mort naturelle. Le Ménologe grec avance la date de cette mort aux calendes d'octobre[5] . D'autres, comme saint Grégoire de Nysse (IVème siècle) et saint Jean Chrysostome (Idem), le pensent martyr. Ils se fondent notamment sur la promesse faite aux deux fils de Zébédée qu'ils boiraient à la coupe que Jésus allait lui-même boire[6] . Dans l'œuvre de Maria Valtorta, Jésus insiste sur la traduction de cette phrase (EMV 577). Presque toutes les bibles françaises (Osty, TOB, Segond, Martin...) indiquent "boire la coupe". Mais de nombreux auteurs commentent effectivement le texte en écrivant "à la coupe". Maria Valtorta opte pour cette dernière hypothèse : Jésus prédit que tous les apôtres subiront le martyre, sauf un seul : c'est Judas qui se pendra (EMV 347). Jean peut donc avoir subi le martyre sans en mourir directement.

    Eusèbe de Césarée signale qu'il y avait deux tombeaux honorés à Éphèse : celui de Jean l'apôtre et celui de Jean le Presbytre[7] . La Basilique Saint-Jean d'Éphèse abrite encore aujourd'hui le tombeau de "Jean le théologien (l'évangéliste)".

    Les points remarquables.[edit | edit source]

    Cohérence de Jean 20,8 | EMV 619.8 | Marc 16,14.[edit | edit source]

    L’affirmation de l’Évangile (Jean 20,8) selon laquelle Jean, entrant dans le Tombeau vide « vit, et crut », semble contredire les remontrances qu’adresse Jésus aux apôtres (y compris Jean), retranchés au Cénacle : Il leur reproche « leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient contemplé ressuscité » (Marc 16,14). Ils ne croient même pas les disciples d’Emmaüs (idem, v. 13). De même, en EMV 619.8, Jean ressort anéanti du Tombeau : « (Pierre) : Ah ! où l’auront‑ils mis ? – (Jean) : Pierre, Pierre ! Maintenant, c’est vraiment fini ! » Les deux disciples sortent, anéantis ». Ces trois sources semblent se contredire.

    Jean a cru d’emblée aux promesses qu’il avait entendu de Jésus lors de la dernière Cène : Il reviendra les emmener en Paradis (Jean 14,3). C’est en effet un endroit où ils ne peuvent aller (Jean 13,33). Il le croit ressuscité au Ciel, mais il est anéanti d’en être séparé. Sous le coup de l’émotion, Jean ne comprend pas qu’il reverra Jésus vivant (Jean 14,19) non pas plus tard au Paradis comme il le croit, mais sur terre, tout de suite, comme les saintes femmes et les disciples d’Emmaüs l’affirment. Ce n’est qu’en le voyant vivant lui-même (Jésus a un corps et mange) qu’il comprendra tout. D’autre part, s’il ne partage pas au Tombeau sa conviction de la seule Résurrection, c’est qu’il ne veut pas morfondre son « supérieur » bouleversé qui n’y croit pas. Ce qu’explique Jésus en EMV 464.18.

    Les points en débat.[edit | edit source]

    "Jean absent de Jean, l’hypothèse impossible"[edit | edit source]

    Dans une annexe de son livre Jésus l’enquête (Plon, 2022), Jean Staune explique "Pourquoi Maria Valtorta n’est pas un témoin fiable concernant la vie et les propos de Jésus". À l’appui de quoi il mobilise quatre points susceptibles d’être indicateurs "des centaines, voire des milliers d’informations factuelles et scientifiques" de l’Œuvre. Dans ses "Révélations sur le personnage le plus connu de l'humanité", l’auteur reprend à son compte une thèse sur l’existence d’un treizième apôtre. Ce que ne cautionne absolument pas en effet l’Œuvre de Maria Valtorta, qui s’inscrit en conformité avec l’évangile éternel.

    Cette thèse de Jean Staune a fait l’objet d’une "réponse" d’Olivier Bonnassies dans laquelle il cite plusieurs fois l’Œuvre de Maria Valtorta. Cet ancien élève de l’École Polytechnique, est diplômé de HEC et de l’Institut Catholique de Paris. Entrepreneur, il a créé plusieurs sociétés. II est auteur de vidéos, de spectacles, scénarios, articles, newsletters et sites Internet sur des sujets souvent liés à la rationalité de la foi, et d’une vingtaine de livres, parmi lesquels Dieu, la science, les preuves (ed. Tredaniel).

    Il écrit à propos de la thèse de Jean Staune, puis démontre que : "La thèse développée par le livre Jésus l’enquête de Jean Staune qui part de l’idée que l’auteur de l’Évangile de Jean et de l’Apocalypse ne serait pas l’apôtre Jean, fils de Zébédée, l’un des Douze, comme l’affirme la Tradition de l’Église, est saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique, et elle empêche de voir la vraie raison spirituelle de l’expression énigmatique « disciple de Jésus aimait » indéniablement voulue par Jean."

    Paragraphe rédigé en référence à l’ouvrage d’Olivier Bonnassies (mettre un lien).

    Pour aller plus loin.[edit | edit source]

    Notes et références.[edit | edit source]

    1. Tertullien, Traité contre les hérétiques, 36 | Jérôme de Stridon, Matthieu, XX, a3; Contre Jovinien, I, 26 | Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, VI, 5
    2. Abbé Migne, Dictionnaire Hagiographique, 1850
    3. Saint Hyppolitte De consummatione mundi.
    4. Jean 21, 23.
    5. Léon Morery, Grand dictionnaire historique,1692, volume 3, p. 208
    6. Matthieu 20, 22-23 | Marc 10, 39.
    7. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, III, § 39, 4-6.