Alexandroscène

    De Wiki Maria Valtorta
    Alexandroscène.

    Garnison romaine située dans le sud-Liban actuel.

    Habitants ou natifs

    Alba - Anne - Aquila le triaire - Azio - CaïusPhilippe, Élie et Daniel, les trois frères d’Hermione de DosithéeSira, qui part à la recherche de Jésus.

    Descriptif

    "Alexandroscène est une ville plus militaire que civile, Elle doit avoir une importance stratégique que j'ignore. Blottie comme elle l'est entre les deux promontoires, (Cap Blanc (Ras el Abyad) et le "cap de la tempête" (Ras en Nākūrah) elle semble une sentinelle préposée à la garde de ce coin de mer. Maintenant que l'œil peut voir l'un et l'autre cap, on voit qu'il s'y dresse en grand nombre des tours fortifiées qui forment une chaîne avec celles de la plaine, et de la ville où, vers la côte, trône le Camp imposant."[1]

    Faits marquants

    Jésus y prêche la parabole des ouvriers de la onzième heure devant une foule cosmopolite. Il heurte les sensibilités et doit fuir de la ville, avec sa petite troupe, sous la protection des romains.

    La ville était complètement tombée dans l’oubli en 1944. Pourtant Maria Valtorta la nomme «Alexandroscène de Phénicie » et en parle avec pertinence.[1]

    Son nom

    Alexandroschene (la tente d'Alexandre).

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?

    Alexandroscène (Mazi
    EMV 328 EMV 329
    EMV 474
    EMV 534

    En savoir plus sur ce lieu

    Lieu supposé du camp d'Alexandre le Grand après le très long siège (sept mois) de Tyr en 332 avant J.C. Les deux promontoires aperçus par Maria Valtorta (le Cap Blanc (Ras el Abyad) et le "cap de la tempête" (Ras en Nākūrah) sont les deux "échelles de Tyr", des parois crayeuses encadrant une plaine de six milles (9,6 km)[2].

    Sur les cartes de l'époque romaine, Alexandroschene correspondrait à une ville nommée Mazi, aujourd'hui sans doute Naqoura dans le Sud-Liban.

    Son existence est encore attestée en +333 par Le pèlerin de Bordeaux qui la cite comme une escale entre Tyr et Ecdeppa (Achzib)[3].

    En 1880, Victor Guérin constate : "L'emplacement qu'occupait cette ville est tout entier perforé de nombreuses excavations qui y ont été pratiquées pour en extraire des pierres provenant de maisons ou d'édifices renversés...".[4]

    Quant au "petit torrent situé tout près des portes" il existe effectivement, mais seules les cartes détaillées du Liban permettent de l’attester.

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    33°07'39"N 35°09'02.6"E / +34m

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    Points en débat

    Le Père Bea, dans son rapport critique du 17 octobre 1952, affirme, à propos des connaissances remarquables qu'il observe dans l'œuvre de Maria Valtorta, : "Mais la cause devient plus énigmatique par le fait que certaines données géographiques et topographiques ne concordent absolument pas avec la situation à l’époque du Christ. La ville d’Alexandroscène tient son nom, non comme on le croyait autrefois d’Alexandre le grand, mais de l’empereur romain Sévère Alexandre (225-235) lequel fit couper la route dans la roche du "promontoire album" ; à l’époque du Christ, la ville probablement n’existait pas. »

    Plusieurs éléments viennent infirmer cette affirmation:

    Alexandroscène désigne étymologiquement "le camp (ou la tente) d’Alexandre. Son nom est composé de deux parties!

    1. "Alexandros" (Ἀλέξανδρος) : qui fait référence à Alexandre le Grand.
    2. "Skēnē" (σκηνή) : qui signifie "tente" ou "camp" en grec ancien.

    Alexandroskène est donc un terme parfaitement adapté à un site militaire de siège, mais beaucoup moins à une fondation romaine. Il faudrait donc établir l’épisode guerrier qui aurait justifié une telle dénomination. Or, Sévère Alexandre est décrit comme une empereur pacifique "peu doué dans le domaine militaire — il a même une aversion pour les combats et la violence en général". (Wikipedia)

    D’autre part, si Sévère Alexandre avait fondé une ville, il aurait sans doute choisi un nom latin ou honorifique impérial (par ex. Alexandria Severiana), plutôt qu’un vieux grec militaire.

    Il faudrait trouver des inscriptions grecques ou latines sur le site d’Alexandroscène, datables du IIIᵉ siècle ap. J.-C., mentionnant explicitement Sévère Alexandre, sa titulature ou un acte de fondation (ktisis), ce serait un indice fort. Ce n’est pas le cas.

    Le Pèlerin de Bordeaux[3] passe vers 333 ap. J.-C., donc après Sévère Alexandre, mais il rattache la ville à Alexandre le Grand et non à un empereur romain.

    Il semble donc tout à fait cohérent que l'armée romaine au temps de Jésus-Christ établisse une garnison là où Alexandre le Grand avait établi la sienne pendant le siège et, par la suite, pour la surveillance des Tyriens.

    Le siège de Tyr par Alexandre le Grand et la fondation d’Alexandroscène

    Alexandre, après sa victoire sur Darius III à Issos (333 av. J.-C.), veut sécuriser toute la côte orientale de la Méditerranée pour priver la flotte perse de ports d’attache. Les autres cités phéniciennes se soumettent rapidement, mais Tyr refuse de laisser Alexandre entrer. Les Tyriens espèrent résister grâce à leur isolement insulaire et à la flotte perse encore active.

    Le siège dura environ sept mois au total, de janvier à juillet 332 av. J.-C. Alexandre fit construire une gigantesque chaussée (ou mole) reliant le continent à l’île, faite de pierres, troncs d’arbres et gravats. Les Tyriens contre-attaquèrent avec des navires incendiaires, brûlant les machines de siège et gênant l’avancée. Ce à quoi Alexandre répliqua en construisant des tours de siège mobiles sur la digue, équipées de catapultes pour couvrir les travaux.

    Constatant la difficulté, Alexandre mobilise la flotte phénicienne des cités déjà conquises (Sidon, Arados, Byblos) et renforce ainsi sa supériorité maritime. La ville est désormais bloquée sur tous les côtés : le siège devient à la fois terrestre et naval. Après sept mois, les machines de siège percent les murailles sud. Les troupes macédoniennes pénètrent dans la ville par la brèche et par escalade, tandis que la flotte attaque le port. Le combat est acharné dans les rues étroites. Selon les sources (Arrian, Quinte-Curce, Diodore de Sicile), environ 8 000 habitants furent tués et 30 000 réduits en esclavage.

    Lors du siège de Tyr, Alexandre installe un vaste camp sur la côte en face de l’île, là où commence la digue. Les Macédoniens et leurs alliés y construisent dépôts, arsenaux, ateliers pour les machines de siège, et logements pour des milliers de soldats. Ce camp fixe, fortifié et organisé, prend parfois dans les sources le nom d’Alexandroskène (Alexandrou skènè = “la tente / le camp d’Alexandre”). Après la victoire, ce camp devient, sur les hauteurs, un petit centre urbain permanent, en partie occupé par des vétérans ou des commerçants attirés par la proximité de Tyr qui fut reconstruite mais ne retrouva jamais sa splendeur.

    Notes et références

    1. EMV 328.3
    2. Source : "Picturesque Palestine", vol. 3, pp. 67-69. Une collection de gravures établies en 1881 en quatre volumes, par Charles Wilson.
    3. 3,0 et 3,1 En effet, dans le Itinerarium Burdigalense — le récit de voyage anonyme du pèlerin de Bordeaux datant de 333 ap. J.-C. — on trouve explicitement une mention d’un lieu nommé Alexandroschenum situé entre Tyre (Tyr) et Ecdeppa (Achzib); "De Tyro usque ad Alexandroschena mansio una, milia XXVIII; inde usque ad Ecdeppa mansio una, milia IX (De Tyr jusqu’à Alexandroscène, une étape, 28 milles ; de là jusqu’à Ecdeppa, une étape, 9 milles.)". Cette graphie latine correspond bien à Alexandroscène dans la francisation courante, et la position géographique (entre Tyr et Ecdeppa) confirme l’identification. Ce passage atteste donc qu’en 333, Alexandroscène était encore un point d’étape reconnu sur la route côtière.
    4. Victor Guérin, La Terre Sainte, 2ᵉ partie (1884), p. 143 : "L’emplacement qu’occupait cette ville [Alexandroscène] est tout entier perforé de nombreuses excavations, qui y ont été pratiquées pour en extraire des pierres provenant de maisons ou d’édifices renversés. Au milieu des tas de matériaux qui gisent encore sur le sol, on observe plusieurs fûts de colonnes, la plupart brisés. Une voûte pointue, en forme de pain de sucre, y recouvre un bassin circulaire…"