Visions et dictées de Maria Valtorta

    De Wiki Maria Valtorta

    Maria Valtorta consigne ses visions et dictées sur des cahiers d'écolier fournis par son confesseur, au fur et à mesure qu’elle les reçoit. Ce sont 122 cahiers au total, représentant 13193 pages manuscrites. Image : page numérisée d'un cahier. Source : fonds documentaire de la Fondation Héritière de Maria Valtorta.

    Les visions et les révélations sont constitutives de la Bible[1] qui est qualifiée de "Révélation publique" pour indiquer son caractère immuable et éternel. Ces manifestations se retrouvent aussi à la suite du Christ. C'est ainsi que St Paul témoigne de sa vision du Christ sur le chemin de Damas[2] et des révélations qu'il eut[3]. St Jean base son Apocalypse (dont le nom veut justement dire révélation) sur les visions qu'il reçut sur les temps à venir[4].

    Si la Parole de Dieu est contenue toute entière dans "la Bible", elle n'y est pas enfermée : elle se déploie par la Tradition interprétée par le Magistère[5]. Les écrits de Maria Valtorta, et donc ses visions et révélations, entrent dans le cadre des révélations privées qui constituent "un appel authentique à l’Église (§. 67) " comme l'explique parfaitement le théologien Karl Rahner et sur lesquelles le Magistère exerce son discernement. En effet, les révélations privées contiennent le mot "révélation" qui se réfèrent à leur Source qu'il faut examiner.

    Caractéristiques des visions et révélations de Maria Valtorta

    Elles naissent "dans l'esprit"

    On ne peut vraiment comprendre le processus mystique de Maria Valtorta sans référence à l'esprit présent dans l'âme, en référence aux trois composantes de l'Homme qu'énonçait déjà St Paul[6]. Maria Valtorta écrit en effet : "Dans le corps il y a l’âme et dans l’âme il y a l’esprit"[7]. Plus tard, à l'occasion de l'Assomption, Jésus lui explique[8] : "Il y a une différence entre la séparation de l’âme d’avec le corps pour une vraie mort, et la séparation momentanée de l’esprit d’avec le corps et d’avec l’âme qui le vivifie par extase ou ravissement contemplatif[9]. Alors que la séparation de l’âme d’avec le corps provoque la mort vraie, la contemplation extatique, c’est-à-dire l’évasion temporaire de l’esprit hors des barrières des sens et de la matière, ne provoque pas la mort. Et cela parce que l’âme ne se détache pas et ne se sépare pas totalement d’avec le corps, mais le fait seulement avec sa partie la plus excellente qui se plonge dans les feux de la contemplation."  Cette partie "la plus excellente" est l'esprit que Maria Valtorta appelle "l'âme de l'âme".

    C'est dans l’esprit que Maria Valtorta reçoit ses visions :
    "Je le comprends parce que, comme je vous l’ai déjà expliqué bien des fois, quand Dieu me prend pour que je sois son porte-parole[10], mon intelligence est amplifiée et élevée à une puissance bien supérieure à celle accordée aux hommes. Et je "vois", "j'entends", je "comprends" selon l’esprit"[11].
    Maria Valtorta parle ici d’intelligence, mais amplifiée dans l’esprit (avec une minuscule). De même, elle voit, elle entend, autrement dit ses sens sont démultipliés dans cette zone de contact avec Dieu. La réalité s’abstrait de la matière pour partager la science que Dieu lui octroie. Il ne s'agit pas d'une vue de l'esprit, mais d'une intériorité réelle. Elle le précise au Père Migliorini, son confesseur: elle entend "dans" son esprit et non "à" son esprit :
    "Vous me demandiez aujourd’hui comment j’ai pu connaître les noms de Hillel et de Gamaliel, ainsi que celui de Shammai. C’est la voix que j’appelle "seconde voix" qui me dit ces choses, une voix encore moins perceptible que celle de mon Jésus et des autres qui dictent. Ces dernières sont des voix — je vous l’ai déjà dit et je vous le répète — que mon oreille spirituelle perçoit exactement comme des voix humaines. J’entends si elles sont douces ou en colère, fortes ou légères, si elles rient ou si elles sont tristes. Comme si on parlait à côté de moi. En revanche, cette "seconde voix" est comme une lumière, une intuition qui parle dans mon esprit. Je dis bien "dans" et non "à" mon esprit. C’est une indication [...] C'est lui[12] qui me fait comprendre certains détails que par moi-même je ne saisirais pas, et qu'il est nécessaire de comprendre. Je ne sais si je me suis bien expliquée.[13]..

    Les capacités du mystique sont augmentées pendant son ravissement

    Jésus rappelle que le ravissement (ou l'extase) démultiplie les capacités du mystique qui ne perd pas pour autant sa personnalité. Ces caractéristiques s'appliquent à Maria Valtorta dont il palie les déficiences humaines.
    "Les sages de mon Église (les docteur de l'Église) ont établi et dit de ceux qui connaissent une vie extraordinaire que, pendant qu’ils sont en extase — qu’elle soit complète ou incomplète pour leur permettre de dicter ou d’écrire les révélations qu’ils reçoivent —, la capacité de leur intelligence à appréhender, à comprendre et à exprimer s’accroît, et que, une fois sortis de leur extase, ils retrouvent leur intelligence propre.

    C’est ce qui se passe chez mon petit Jean (surnom donné à Maria Valtorta), "un aigle quand je l’envahis, une petite colombe quand je ne l’envahis plus de mes splendeurs″.

    Il est aussi dit et établi que, bien que la révélation faite par Dieu à une âme choisie pour une mission surnaturelle et extraordinaire soit toujours parfaite, elle peut néanmoins être interprétée et rapportée avec des erreurs secondaires de la créature, et cela parce que la perfection divine ou céleste se mêle et se confond à l’insuffisance de la créature, de sorte que certains détails peuvent en être altérés. C’est pour cette raison que je veille, tout comme l’ange gardien du petit Jean[14], pour rétablir la pensée telle qu’elle a été dictée et lorsqu’elle a été interrompue par des causes extérieures puis involontairement mal rétablie par le porte-parole.

    Mais je le répète : telle qu’elle vous a été livrée, l’Œuvre rapporte la vérité exacte et complète de mon enseignement[15]."
    Plusieurs docteurs de l'Église se sont prononcés sur les capacités augmentées durant l'extase; Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), dans la Somme théologique[16] affirme que, pendant l'état extatique, les capacités cognitives peuvent être élevées par une lumière divine, bien que l'intelligence humaine reste distincte de la connaissance divine directe. Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582), dans Le Château intérieur[17], explique comment, durant les moments d'extase, l'âme est en union profonde avec Dieu, recevant des révélations et des grâces particulières. Elle note également que, bien que l'extase puisse suspendre les sens corporels, l'intellect et la volonté restent actifs, permettant à l'âme de comprendre et d'exprimer les expériences spirituelles vécues. Saint Jean de la Croix (1542-1591), dans La Montée du Carmel[18], souligne que, pendant l'extase, l'âme est élevée au-delà de ses capacités naturelles, recevant une illumination divine qui lui permet de comprendre des vérités spirituelles profondes. Après l'extase, bien que l'âme retrouve son état ordinaire, elle conserve une mémoire vive des révélations reçues, ce qui lui permet de les exprimer et de les partager. Saint Augustin (354-430), dans ses Confessions[19], décrit comment, dans les moments de contemplation profonde, l'intellect est illuminé, permettant une compréhension plus profonde des vérités divines. Bien que ces expériences soient transitoires, elles laissent une impression durable sur l'âme, facilitant l'expression ultérieure des révélations reçues.

    C'est une initiative de Dieu

    Cette rencontre dans l'esprit n'est pas liée à une pratique particulière, la prière par exemple, et encore moins à des pratiques transcendantales : il s'agit d'une initiative de Dieu qui intervient dans une attitude fondamentale et constante de disponibilité :
    "Il m’arrive souvent que les inspirations, les conseils, les voix résonnent dans mon cœur juste au moment où je suis occupée à des choses très différentes du domaine de l’esprit. Lorsque je prie, c’est difficile que je les entende. Alors que quand j’écris, je lis, je travaille, je mange, je m’amuse avec mes petits animaux, je parle avec machin ou chouette, voilà qu’explose dans mon âme une parole... Cela dépend peut-être du fait que quelle que soit la chose que je suis en train de faire, mon moi profond reste toujours fixé en un lieu, et que rien ne peut l’arracher à sa vie qui consiste en Dieu. Je ne sais pas. Je crois que c’est comme ça[20]."  .

    Le ravissement est dimensionné aux capacités humaines

    Dans un de ses premiers commentaires, Azarias, l'ange gardien de Maria Valtorta[14] confirme que les visions font bien appel aux sens humains que Dieu "augmente" dans une proportion compatible avec l'humanité. Ces visions sont relatives mais non absolues:
    "Ce que tu vois et connais te semble si beau que tu en es étourdie. Je pourrais t'obtenir une compréhension, une extension visuelle et auditive encore plus vaste afin d'augmenter ta joie au milieu des tribulations de ton immolation. Mais ce serait toujours une connaissance relative. Même dans les choses humaines, tu sais que l'on ne peut pas forcer une chaudière, par exemple, un engrenage et ainsi de suite, au-delà d'une certaine limite, sans quoi l'expérience devient une destruction. Il en va de même en ce qui concerne les choses extraordinaires : on ne peut obtenir le maximum, le tout, parce que l'homme ne pourrait résister à un seul instant de complète connaissance, de parfaite vision du ciel et de ses divins mystères[21]."
    Des grands saints comme Padre Pio[22] ou Thérèse de Lisieux[23], plongés dans l’incandescence de l’Amour, le disent en termes similaires : si l’extase qu’ils vécurent s’était prolongée, ils seraient morts. Ce ravissement que connait Maria Valtorta et qui, poussé aux limites, amène le Padre Pio et Thérèse de Lisieux au seuil de la mort, est celui qui a causé la dormition de la Vierge Marie. Elle est "morte" d'amour intense, comme elle l'explique[24].
    "Et si le feu (de l'extase) est retenu dans les limites que Dieu met pour conserver les créatures sur la Terre à son service, on peut vivre et brûler, en trouvant dans son ardeur non pas un épuisement mais un achèvement de vie. Mais quand Dieu enlève les limites et laisse au Feu divin la liberté de pénétrer et d’attirer à Lui l’esprit sans aucune mesure, alors l’esprit, à son tour en répondant sans mesure à l’Amour, se sépare de la matière et il vole là où l’Amour le pousse et l’invite. Et c’est la fin de l’exil et le retour à la Patrie[25]."

    Caractérisation de l'œuvre

    Visions et dictées ont des formes distinctes  

    Le 5 janvier 1944, débutent les visions historiques de la vie de Jésus et de Marie. Elles commencent justement par la vision de l'Assomption[26]. C'est le premier contact de Maria Valtorta avec ce type de ravissement. Dix mois plus tard, elle note :
    "Ce matin, je ressens cette joie active qui en moi est toujours le prélude à la parole de Jésus. J'ai une Joie passive quand je jubile de sa Présence, sans qu'il m'appelle à le servir. J'ai une joie active quand une impression indescriptible me dit : "Il t'appelle, sers-Le"... Et puis, je passe au travail vrai, proprement dit : écrire sous la dictée ou décrire ce qui se présente à moi. S'il s'agit de dictée et qu'elle se rapporte à un passage de la Bible, Jésus commence par me faire ouvrir le Livre au passage qu'Il veut expliquer... Si c'est la vision qui se présente, elle commence par une image initiale qui est généralement le point culminant de la vision, et puis se déroule en suivant l'ordre. Quand la vision se développe dans l'ordre, je commence par le début, quand elle commence par le point culminant, je décris ce point, et puis ce qui précède et ce qui suit[27]."
    Les dictées sont clairement introduites par la phrase "Jésus dit" et les visions par "Je vois, ou je revois" : on ne peut les confondre. À noter aussi la référence biblique qui dirige les dictées. Cette proximité avec l'Écriture est une ligne de force des visions et des révélations de Maria Valtorta.

    Fidélité de la narration de Maria Valtorta à la vision qu'elle reçoit

    Les révélations privées ne sont pas considérées comme une source historique, ce qui est admissible, sauf dans un cas : celui où la révélation privée présente tous les caractères d'authenticité. Elle devient alors le témoin exacte d'une réalité disparue comme la lumière encore visible d'une étoile éteinte ou les traces archéologiques ressurgies. Parmi les nombreux exemples qui militent en faveur des connaissances de Maria Valtorta qui ne peuvent être attribuées à un savoir humain, signalons l'affirmation d'Olivier Bonnassies[28] : La probabilité que les indices calendaires exacts que fournit Maria Valtorta et qui permettent de dater la vie de Jésus, soient dus au hasard est équivalente à la totalité des atomes de l'univers, soit 10 puissance 80 (10 suivi de 80 zéro). De même qu'elle puisse couvrir par ses récits les 373 unités narratives de l'Évangile est unique dans les "vies de Jésus", mais ce n'est pas en soi extraordinaire puisqu'elle le connaissait "par cœur"[29]. Mais ce qui est unique et extraordinaire toute à la fois, c'est que ses récits fasse référence (implicite ou explicite) à 1166 chapitres de la Bible sur les 1334 qui la compose (dans sa version catholique). Elle n'avait reçu sa première Bible qu'en 1942 et ne l'avait pas lue entièrement au moment des visions.

    Synchronisme

    Le décalage entre la vision et son écriture avait causé de grave dommage dans la narration historique des visions de Marie d'Agréda, la narration spirituelle étant préservée. Maria Valtorta décrit le synchronisme entre ces deux moments. Précision d'autant plus importante qu'elle ne retouche pas le récit une fois fait[30].
    "Je puis enfin écrire ce qui occupe ma vision mentale et mon audition mentale depuis le début de l'aube de ce matin... Car, je l'ai dit plusieurs fois et je le répète, quand je ne puis continuer ou commencer le récit de ce que je vois, la scène s'arrête dès le début ou bien au point où je suis interrompue, pour se dérouler ensuite de nouveau quand je suis libre de la suivre. Je crois que Dieu veut cela pour éviter des omissions ou des erreurs de détail, chose qui pourrait m'arriver si j'écrivais quelque temps après avoir vu. J'affirme en conscience que ce que j'écris, parce que je le vois ou je l'entends, je l'écris pendant que je le vois ou l'entends[31]".

    Précisions des détails

    Jésus insiste sur la méticulosité que doit appliquer Maria à rapporter les détails. C'est en effet ce qui fonde l'étonnement de Mgr René Laurentin : "Le récit de Maria Valtorta semble confirmer qu'elle avait une réelle vision de la vie du Christ il y a deux mille ans. Ces convergences entre ses récits – apparemment les plus gratuits – et la réalité historique, géographique, sociologique, zoologique, botanique, chronologique, posent la question : Comment Maria Valtorta, sans culture, diplômes, érudition, retrouve-t-elle les données les plus cachées d'il y a deux millénaires ? Cela ne parait pas explicable par le hasard[32]."
    Jésus dit: (...)

    Toutefois, Maria, je t’ai élue au rôle de divulgatrice de ma Divinité, avec ses diverses manifestations, auprès de ceux qui ont besoin d’être réveillés et conduits à entrevoir Dieu: souviens-toi donc d’être méticuleuse au plus haut point quand tu leur répètes ce que tu vois. La moindre bagatelle a de la valeur et n’est pas tienne, mais mienne. Par conséquent, il ne t’est pas permis de la garder pour toi. Ce serait malhonnête et égoïste. Rappelle-toi que tu es le réservoir de l’eau divine dans lequel cette eau se déverse afin que tous y viennent puiser.

    En ce qui concerne les dictées, tu es parvenue à la fidélité la plus totale. Dans les contemplations, tu observes beaucoup mais, dans ta hâte d’écrire et à cause de tes conditions particulières de santé et d’entourage, il t’arrive d’omettre certains détails. Tu ne dois pas le faire. Mets-les en bas de page, mais écris-les tous. Ceci n’est pas un reproche, mais un doux conseil de ton Maître.

    (...)

    Plus tu seras minutieuse et précise, plus nombreux seront ceux qui viendront à moi et plus grand sera ton bonheur spirituel présent comme ton bonheur éternel à venir[33].

    Reproche à ceux qui veulent confondre erreurs et coquilles.

    Jésus répète cette directive sur le soin à apporter aux détails auprès des servites de Marie dans la transcription des dictées, afin d'éviter toute erreur. Il pointe les dérives de certains dans l'exercice du discernement:
    Jésus dit: (...) Je ne puis permettre que l’on traite ce travail comme une plaisanterie, ou guère moins, ni qu’il reste à l’état de manuscrit, c’est-à-dire ni dactylographié ni corrigé. Nous avons affaire à un monde obtus et mauvais — même dans les milieux ecclésiastiques —, à un monde qui ne se soucie guère de relire ces écrits pour pouvoir y reconnaître ma présence et les approuver mais qui porte toute son attention à éplucher l’ouvrage dans le seul dessein d’y trouver un mot qui puisse passer pour une erreur théologique ou simplement historique, que ce soit dû à l’écriture incertaine de l’écrivain ou à une erreur du copiste. C’est la pure vérité. J’agis donc en sorte que leur animosité soit déçue[34].
    On trouve des "écritures incertaines" de Maria Valtorta dans certains mots spécialisés qu'elle transcrit en phonétique, par exemple Bel Midrash ou Sciemanflorasc, ou dans des objets qu'elle ne connaît pas comme l'outil qu'elle nomme tournevis. "L'erreur du copiste" se retrouve dans des initiatives de traducteur comme Jockey. D'autres "erreurs" se fondent sur l'ignorance du contexte historique, comme le baiser sur la bouche.

    L'œuvre dépasse visiblement les capacités de Maria Valtorta

    Jésus attire l'attention[15] sur le décalage qu'il y a entre les conditions dans lesquelles Maria Valtorta écrit, et le résultat obtenu. Il fait remarquer quelques détails observables sur les cahiers originaux (voir l'exemple en illustration de cet article) :
    "Je dis que la preuve valide que ce n’est pas toi qui écris selon tes pensées et tes connaissances personnelles est fournie par les phrases insérées entre deux lignes et les corrections visibles qu’on remarque sur les dictées. Elles sont provoquées par la faiblesse physique et parfois même mentale d’un porte-parole malade, accablé par sept maladies chroniques qui se raniment parfois, entièrement ou partiellement, causant souffrances et faiblesses mortelles à l’écrivain; elles tiennent aussi aux troubles matériels dus à l’entourage du porte-parole, qui écrit dans des conditions d’environnement ni paisibles ni commodes; enfin, elles sont essentiellement dues à la différence qui existe entre l’impétuosité des "voix", qui dictent parfois rapidement, et les possibilités à les suivre d’une main affaiblie. Que se passe-t-il dans ces cas ? Certains passages sont interrompus et quelques phrases omises. Le porte-parole essaie de s’en souvenir tout en me suivant — moi ou d’autres voix —, pour les ajouter une fois la vision terminée. Mais quand il le fait, il n’y parvient plus avec exactitude et oublie les mots prononcés, ou bien il les écrit mal, pas tels qu’ils ont été dictés[15]."
    Cette distinction entre les mots propres de Maria Valtorta et ceux du Ciel a été mise en relief par des universitaires italiens[35]. Jésus, dans la suite de la dictée, détaille alors la façon dont le Ciel palie à ces manques et son mode d'intervention :
    "C’est alors que le Maître vient à son secours. Je vous ordonne de croire à ces paroles, je vous l’ordonne en fonction de ma pleine majesté de Dieu et en qualité de Maître divin, qui peut commander à ses sujets comme il a ordonné à ses patriarches et prophètes ce qu’il ne fallait pas faire ainsi que ce qu’il fallait croire et exécuter pour être son peuple élu sur la terre et ses fils éternels dans le Royaume éternel. Je viens donc à son secours, moi, Jésus, ou l’ange gardien du porte-parole, l’assistant vénérable des manifestations célestes, dont l’intelligence angélique n’est pas sujette aux fatigues et faiblesses humaines du porte-parole. Car ce dernier a beau être le petit Jean bien-aimé que j'aime d’un amour extraordinaire, il n’en reste pas moins une créature humaine. C’est pourquoi nous venons à l’aide de l’instrument de Dieu nous complétons les passages restés interrompus, comblons les lacunes des phrases ou dictons à nouveau, du début à la fin, ces passages que la volonté, bonne mais ignorante, du porte-parole a altérés, et nous reconstruisons les leçons telles qu’elles ont été données et entendues. Il s’ensuit — et je vous ordonne de le croire — que l’Œuvre rapporte exactement ma pensée, mes actes, mes manifestations, ainsi que les paroles et actes de ma Mère, des Douze et de tous ceux qui m’entouraient et nous entouraient tous[15]."

    L'humanité de Maria Valtorta sert l'authenticité des visions

    Après avoir affirmé que l'œuvre de Maria Valtorta rapporte "la vérité exacte et complète" de son enseignement, Jésus répond à certaines objections qui vont à l'encontre. Il explique en quoi l'humanité de Maria Valtorta, qui transparaît parfois dans ses narrations, sert l'authenticité qu'il affirme.
    "On objectera : "Le Seigneur pouvait accorder à l’écrivain force, rapidité, mémoire, capacité intellectuelle, ainsi que la tranquillité autour de lui, pour éviter ces retouches gênantes."

    Je pouvais tout accorder, même une écriture claire et assurée. Mais je m’y suis refusé pour vous empêcher de dire : "L’écriture n’est pas tremblotante, on ne distingue ni fatigue ni lenteur dans la manière d’écrire, par conséquent les prétendues infirmités du porte-parole sont de la simulation." Certains le disent déjà... Je n’ai pas voulu le permettre pour vous empêcher de dire : "Il n’y a pas de phrase ajoutée, pas d’erreur en l’ajoutant, par conséquent le porte-parole n’en est pas un, c’est un auteur humain qui sait ce qu’il veut écrire pour l’avoir appris ailleurs ou grâce à ses capacités personnelles." Certains le disent déjà...

    Je rétorque à cela : "Il n’en est pas ainsi. Mais si c’était le cas, cela prouverait que si, par ces capacités personnelles, ignorant comme il l’est, le petit Jean [Maria Valtorta] dit des paroles divines, il est évident que l’Auteur de la sagesse, l’Esprit Saint, vit en lui avec la plénitude de ses dons. Donc, encore une fois, l’Œuvre est parole de Dieu[36].

    Je pourrais tout faire, même détruire cet ouvrage et le dicter à nouveau. Ce serait la répétition exacte (en ce qui concerne les passages dictés par des voix surnaturelles) de celui qui aura été détruit.

    Les seules différences qu’on rencontrerait seraient les termes employés par le porte-parole pour décrire lieux et épisodes[37]. Ce serait la répétition exacte de l’ouvrage détruit, tout comme cela s’est produit pour les prophéties de Jérémie brûlées par Joachim, le roi de Juda (Jérémie 36,32). Mais vous pousseriez alors des hauts cris : "Vous voyez bien que le porte-parole n’est pas inspiré, il ne reçoit rien des voix célestes, mais il écrit de lui-même !" Et vous chercheriez à démolir une paix et une œuvre. La paix du porte-parole. L’œuvre de votre Seigneur Dieu[15]."
    Maria Valtorta bénéficie d'une extase "incomplète" en ce sens que sont état lui rend accessibles les visions mais qu'au lieu d'être "anéantie" dans cette extase, elle conserve la faculté de les transcrire pendant qu'elles se déroulent.

    Une révélation privée est d'abord une révélation

    On a exposé par ailleurs combien la phrase lapidaire sur les révélations privées retenue comme seule conclusion du Synode sur la Parole de Dieu et noyée dans une proposition largement consacrée à "La Bible et le phénomène des sectes", était malencontreuse et choquante. Sœur Faustine Kowalska et son Petit Journal semblait rejoindre Joseph Smith et son Livre de Mormon dans une même opprobre indifférenciée. Mais le Magistère, tant sous Benoît XVI que sous François, a publié plusieurs textes et interventions rappelant l'utilité de ces révélations dans l'annonce de l'Évangile. Jésus, dans Maria Valtorta, met en garde contre le dédain ou l'opposition qui se manifestaient déjà à l'époque des écrits de Maria Valtorta. Ni l'un ni l'autre ne sont la marque du discernement demandé par le Magistère.
    "Ah, j'éprouve vraiment de l’indignation devant certaines pensées, certains actes ou jugements portés sur ma volonté et sur mon petit Jean ! Je vous dis en vérité que la science a posé des écailles épaisses sur vos pupilles et apporté de la léthargie à votre intelligence, si bien que vous ne me reconnaissez pas là où je resplendis comme Maître et comme Dieu.

    Ne peinez pas l’Esprit Saint, dont vous avez bien besoin de l’amitié, en niant son action — toute révélation et œuvre inspirée a le Paraclet pour auteur —, en attaquant ou en contrariant l’un de ses tabernacles. Les sages d’Israël ont eux aussi combattu et persécuté l’Esprit Saint visible dans les paroles et les actions du Verbe, mais il n’en est sorti aucun bien pour eux.

    J’ai dit : "Tout péché ou blasphème sera pardonné à celui qui se repent, sauf le blasphème contre l’Esprit Saint. Ce qui sera dit contre le Fils de l’Homme sera pardonné, mais ce qui est dit et fait contre l’Esprit Saint ne le sera pas." Ces paroles contiennent encore les premiers commandements, par l’accomplissement desquels on obtient la vie éternelle : "Aime ton Dieu de tout ton être. Aime ton prochain."

    Amour : salut. Pas d’amour : offense à l’Amour divin, c’est-à-dire à l’Esprit Saint en personne ou présent dans ses temples vivants, votre prochain. Contester ses paroles ou les méconnaître est faire offense à l’Amour. Persécuter l’un de ses instruments est offenser l’Amour qui sait avec sagesse pourquoi il a choisi cet instrument[15]."
    Les nouvelles normes procédurales pour le discernement de phénomènes surnaturels présumés, judicieusement sous-titré : "À l'écoute de l'Esprit à l'œuvre dans le fidèle peuple de Dieu" ne cherchent pas tant à déterminer si une révélation privée est surnaturelle ou pas, mais à savoir, par le discernement, si elle est de foi prudentielle.
    "La plupart des sanctuaires, qui sont aujourd'hui des lieux privilégiés de la piété populaire du Peuple de Dieu, n'ont jamais connu, dans le cours de la dévotion qui s'y exprime, une déclaration du caractère surnaturel des faits qui ont suscité cette dévotion. Le sensus fidelium a senti qu'il y avait là une action de l'Esprit Saint, et il n'est pas apparu de points critiques majeurs qui aient nécessité l'intervention des Pasteurs.

    Dans de nombreux cas, la présence de l'Évêque et des prêtres à certains moments, comme les pèlerinages ou la célébration de certaines Messes, a été une manière implicite de reconnaître qu'il n'y avait pas d'objections sérieuses et que cette expérience spirituelle exerçait une influence positive sur la vie des fidèles.

    En tout cas, un Nihil obstat permet aux Pasteurs d'agir sans doute ni hésitation pour être aux côtés du Peuple de Dieu dans l'accueil des dons de l'Esprit Saint qui peuvent surgir au milieu de ces événements. L'expression « au milieu de », utilisée dans les nouvelles Normes, permet de comprendre que, même si l'on n'émet pas de déclaration de supernaturalité sur l'événement lui-même, on reconnaît clairement les signes d'une action surnaturelle de l'Esprit Saint dans le contexte de ce qui est en train de se passer. (présentation, Reconnaissance d'une action de l'Esprit).
    Et, dans ces mêmes normes, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi définit ce minima d'une "action surnaturelle de l'Esprit Saint".
    17. Nihil obstat — Même si aucune certitude n'est exprimée quant à l'authenticité surnaturelle du phénomène, de nombreux signes d'une action de l'Esprit Saint "au milieu"[38] d'une expérience spirituelle donnée sont reconnus, et aucun aspect particulièrement critique ou risqué n'a été détecté, du moins jusqu'à présent. C'est pourquoi l'Évêque diocésain est encouragé à apprécier la valeur pastorale et à promouvoir la diffusion de cette proposition spirituelle, y compris à travers d'éventuels pèlerinages vers un lieu sacré.

    Caractérisation de "l'instrument" : Maria Valtorta

    Les visions et révélations doivent aussi être décrites par la façon dont Maria Valtorta les reçoit et se situe par rapport à elles. En effet, ce sont des critères importants de discernement de leur authenticité[39].

    Maria Valtorta est d'abord dans la "crainte" du privilège qui lui échoit

    Un mois après avoir bénéficié des premières dictées du Ciel (les visions viendront plus tard), Maria Valtorta explique à son confesseur, le Père Romualdo Migliorini, la source de son inspiration. Elle est très consciente de ce qui lui arrive :
    "Il y a peu de temps, vous m’avez dit d’écrire de nouveau. L’effort physique n’est rien comparé à l’effort moral que je dois accomplir pour soulever les voiles au-delà desquels se cache le surnaturel. Pourquoi ? Pour maintes raisons.        

    La première est qu’il me semble presque commettre une profanation en dévoilant les secrets de Dieu en moi. Et je crains toujours que cette proclamation ne me mérite une punition : celle d’être privée des divines caresses et des divines paroles…  

    La deuxième raison est un reste de méfiance humaine, à mon égard et à l’égard d’autrui : ce que je perçois comme “surnaturel” devrait peut-être être jugé comme illusion par moi et comme délire par autrui. Je me suis fait traiter de folle tant de fois qu’il est possible qu’on continue de me classer dans cette catégorie.          

    La troisième raison est que j’ai peur de ces faveurs. La peur affreuse qu’il s’agisse d’une ruse. Est-il possible que moi, qui ne suis rien, puisse mériter de telles faveurs de mon Roi ? Et aussi la peur qu’elles n’éveillent l’orgueil en moi. Je sens que si je devais m’enorgueillir, même un seul instant, je serais punie pour cela[40]."
    On retrouve cette première réaction dans la Vénérable Marie d'Agréda qui avoue, dans son introduction avoir hésité dix ans avant de céder aux révélations qui lui étaient faites: "le Très-Haut me dit qu'il tenait cachés plusieurs mystères qu'il avait opérés à l'égard de cette divine Reine, et plusieurs faveurs qu'il lui avait faites en qualité de salière (?), quand elle était encore voyageuse parmi les mortels; et qu'il voulait me les découvrir, afin que je les écrivisse comme elle me les enseignerait. Je résistai pourtant pendant dix ans à cette volonté de Dieu, jusqu'à ce que je commençai la première fois d'écrire cette divine histoire[41]."

    Narratrice des visions, elle n'en est pas à l'initiative

    Dans ce même texte initial[40], Maria Valtorta expose son discernement sur l'origine des révélations qui lui sont faites et affirme : "Il ne doit y avoir rien de moi."
    "Et maintenant que je vous ai fait part des raisons pour lesquelles je n’aime pas en parler (des révélations), je vous dirai celles qui me font sentir que je ne suis pas une naïve qui prend ses fantasmes pour des vérités surnaturelles et des paroles démoniaques pour des paroles divines : J’en ai la certitude à cause de la suavité et de la paix qui m’envahissent à la suite de ces paroles, de ces caresses, de la force qui s’empare de moi, m’obligeant à les écouter et les écrire sans que j’en puisse changer un seul mot… Et toujours à des moments qui échappent à toute volonté de ma part d’écouter ces choses … On ne transige pas avec cette douce puissance... "Il n’y a rien qui vienne de moi. … (Jésus) se fait entendre quand il le veut. Si je suis prise à autre chose, à quelque chose qu’il me presse d’accomplir, je dois arrêter et m’occuper seulement de Lui. De même si, selon mon style, je préfère une certaine formulation à une autre et tente de la changer, j’en suis incapable. C’est dit d’une certaine façon et reste comme cela."

    Et comme le Père Romualdo Migliorini la presse d'écrire ses révélations passées, elle tranche : "Il me serait impossible de répéter maintenant ces paroles avec exactitude et je ne les répéterai donc pas. Il ne doit y avoir rien de moi."

    "L'esclavage des instruments de Dieu"

    À la joie de partager "les secrets du Roi", correspond une discipline pour la mystique que Jésus tient à expliquer à ceux qui s'intéressent, parfois de manière maladroite, à Maria Valtorta et à son œuvre, car elle-même se plaint rarement :
    "Vous, les hommes, si vous saviez quel esclavage c’est que d’être instrument de Dieu ! Un saint esclavage, mais absolu ! L’esclavage d’un galérien. Cela entraîne sommeil, faim, souffrances, fatigues, envie de penser à autre chose, de lire des écrits qui ne soient pas des paroles de source surnaturelle, de parler et d’entendre des choses ordinaires, l’envie d’être et de vivre comme tout le monde, ne serait-ce qu’un seul jour : tout cela, la brûlure inexorable de la volonté de Dieu les empêche de l’avoir et de le réaliser. Sur tout cela, la hargne des hommes dépose son sel et son acide, comme si le maître de la galère mettait du sel et du vinaigre sur les brûlures de ses esclaves[42]."
    Cet extrait est aussi à verser au dossier de la sainteté de Maria Valtorta. Dans cette même dictée du dimanche 24 septembre 1944, Jésus donne ses instructions pour la diffusion de l'œuvre qu'il avait qualifié "d'explosive"[43].
    Mais vous, n’ayez aucune hâte. Soyez patients et attentifs, prudents et doux. Je vous le dis encore une fois. Si je vous permets, à vous qui êtes les plus proches, de puiser à pleines mains pour les besoins de votre ministère et pour l’élévation des foules terrassées par la vie actuelle, vous ne devez cependant jamais oublier que ce ne sont pas seulement vos intérêts qui sont en jeu ici, mais ceux de Dieu, qui veut resplendir dans sa créature avec sa puissance et sa sagesse. (p. 570)"
    Et d'ajouter que la violence ne doit pas s'interposer entre "Dieu qui veut et l'homme qui ne veut pas de l'œuvre"[42].

    Notes et références .

    1. Cf. 1 Pierre 1,10-12.
    2. Actes 9,1-7 et Actes 22,5-10.
    3. Cf. par exemple : 2 Corinthiens 12,1-5 | Galates 2,1-2 | Éphésiens 3,3.
    4. Apocalypse 1,1 et Apocalypse 1,10-11 par exemple.
    5. Cf. Constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum § 10 notamment.
    6. 1 Thessaloniciens 5,23 : "Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entiers gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ."
    7. Autobiographie, page 352.
    8. EMV 651.17.
    9. L'extase (ekstasis en grec, signifiant "sortir de soi-même") est un état où l'âme est élevée au-delà des facultés humaines ordinaires. Illuminée par une lumière divine, elle accède des révélations ou des vérités inaccessibles à l'état ordinaire. L'extase est souvent associée à une expérience intense de Dieu ou à des visions mystiques. Le ravissement contemplatif est une forme élevée de prière ou de contemplation dans laquelle l'âme est profondément attirée par Dieu. La volonté est entièrement absorbée dans l'amour de Dieu, souvent sans visions ni phénomènes surnaturels visibles.
    10. Un porte-parole est un intermédiaire chargé par Dieu de délivrer un message aux hommes. C’est le rôle fondamental des prophètes. Dans la Bible on lit souvent des phrases du type : "la parole du Seigneur me fut adressée".
    11. Les cahiers de 1945 à 1950, 15 avril 1945, p. 52.
    12. Maria Valtorta désigne cette "seconde voix" comme son "moniteur intérieur" (indicatore interno), même référence.
    13. Les cahiers de 1944, 29 janvier, p. 103. Cité aussi en EMV 41.10.
    14. 14,0 et 14,1 Son ange gardien est Azarias. Elle le vit pour la première fois le 4 janvier 1932 où elle tombe asphyxiée par un dégagement d'oxyde carbonique d'un poêle. Dans sa chute elle brise fort heureusement une vitre et son ange la dévie d'une chute sur des bouteilles (fiasques) où elle aurait eu la gorge tranchée. (Autobiographie, pp. 382-383). C'est sans doute lui qui forme la "seconde voix" dont elle parle et qui lui commente ou précise certains points.
    15. 15,0 15,1 15,2 15,3 15,4 et 15,5 Les cahiers de 1945 à 1950, 6 décembre 1947.
    16. Somme théologique, IIa-IIae, Question 173, Articles 3-4, pp. 931-933.
    17. Le Château intérieur, sixième demeure, chapitre IV : De l'état d'oraison où Dieu suspend l'âme dans le ravissement, ou l'extase, ou le rapt, qui sont, à son avis, une seule et même chose. Du grand courage qui lui est nécessaire pour recevoir de hautes faveurs de Sa Majesté.
    18. La montée du Carmel, Livre III, chapitre XIII, où l'on parle des connaissances spirituelles en tant qu'elles peuvent résider dans la mémoire.
    19. Les confessions, Livre X, changement produit dans l'âme d'Augustin, chapitre VIII, de la mémoire.
    20. Autobiographie, p. 405.
    21. Livre d'Azarias, dimanche de la quinquagésime, p. 15.
    22. Lettre du 26 août 1912, au Père Agostino de San Marco in Lamis : "J’ai vécu bon nombre de ces élans passionnés d’amour, et je suis resté pendant un certain temps comme hors de ce monde. Les autres fois, ce feu a été moins intense, mais cette fois-ci, un instant, une seconde de plus, et mon âme se serait séparée de mon corps… elle serait partie avec Jésus."
    23. Histoire d’une âme, chapitre 12 : "je me sentis à un moment comme blessée par un dard de feu si ardent que je crus mourir. Il n’y a pas de comparaison possible pour faire comprendre de façon adéquate l’intensité de cette flamme. Il me semblait qu’une force invisible m’immergeait toute entière dans le feu… Et quel feu c’était ! Quelle douceur ! [...] tandis que, le jour dont je parle, un instant, une seconde plus, et mon âme se serait séparée de mon corps… "
    24. EMV 651.1 : "Ai-je été morte ? Oui, si on veut appeler mort la séparation d’avec le corps de la partie noble de l’esprit. Non, si par mort on entend la séparation d’avec le corps de l’âme qui le vivifie, la corruption de la matière qui n’est plus vivifiée par l’âme, et d’abord le caractère lugubre du tombeau et, d’abord parmi toutes ces choses, la douleur de la mort. Comment je suis morte, ou plutôt comment je suis passée de la Terre au Ciel, d’abord avec la partie immortelle, puis avec celle qui est périssable ? Comme il était juste pour Celle qui n’a pas connu la tache de la faute."
    25. EMV 651.2.
    26. Les visions et dictées de Maria Valtorta durèrent quotidiennement jusqu'en novembre 1950, date à laquelle le Pape Pie XII proclame le Dogme de l'Assomption.
    27. Les Cahiers de 1944, 11 octobre, p.580.
    28. Marie de Nazareth, 10 juin 2016, Maria Valtorta, un don de Dieu validé par la science, vidéo 27 minutes.
    29. Elle ne le lut qu'à l'âge de 25 ans, empêchée par sa mère. Autobiographie, pp. 298-299.
    30. S'il y a des précisions à apporter, elle les écrit sur des feuillets séparés à la relecture des textes dactylographiés par le Père Romualdo Migliorini.
    31. EMV 361.1.
    32. René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, "Dictionnaire des personnages de l'Évangile, selon Maria Valtorta", introduction, 2012, Salvator, p. 22.
    33. Les cahiers de 1944, le 25 janvier, p. 95.
    34. Les cahiers de 1945 à 1950, 21 janvier 1946, p. 169.
    35. Professeurs Emilio Matricciani et Liberato De Caro, Analyse mathématique des écrits de Maria Valtorta.
    36. Parole de Dieu "inspirée", non pas "révélée". Cf. ce qu'en dit Jésus : "L’ouvrage livré aux hommes par l’intermédiaire du petit Jean [Maria Valtorta] n’est pas un livre canonique. Néanmoins, c’est un livre inspiré que je vous accorde pour vous aider à comprendre certains passages des livres canoniques, et en particulier ce que fut mon temps de Maître, enfin pour que vous me connaissiez, moi qui suis la Parole, par mes paroles." (Les Cahiers de 1945 à 1950, 28 janvier 1947, p. 317) | D'autre part, l'affirmation que " l’Esprit Saint, vit en elle" s'illustre dans les commentaires de l'Apocalypse insérés à la fin du Les Cahiers de 1945 à 1950. Ses 70 pages dont l'assurance et la profondeur étonnent, ont été attribuées à l'Esprit-Saint mais, à la lecture, on s'aperçoit que l'auteur est humain parlant d'Adam comme son ancêtre et disant "nous" pour désigner le genre humain. Ce point s'éclaircit ici avec l'affirmation de Jésus : l'Esprit vit en elle (et non demeure en elle) et se rattache aux témoignages de la sainteté de Maria Valtorta.
    37. C'est ce qui s'est passé avec les visions de Marie d'Agréda : la première narration a été brûlée sur l'ordre d'un confesseur. La seconde, celle que nous connaissons, a été écrite 35 ans après les visions. L'Esprit a pourvu pour la partie spirituelle, mais la partie historique a subi les interférences humaines (souvenirs, pressions, préjugés, etc...). (Les Cahiers de 1944 – 12 septembre, p. 568).
    38. Le Dicastère précise : L'expression "au milieu de" ne signifie pas "au moyen de" ou "à travers", mais indique que dans un contexte donné, pas nécessairement d'origine surnaturelle, l'Esprit Saint opère de bonnes choses.
    39. Dicastère pour la Doctrine de la Foi, Normes procédurales pour le discernement de phénomènes surnaturels présumés: "Art. 14 – Parmi les critères positifs, il ne faut pas négliger d’apprécier : 1. La crédibilité et la bonne réputation des personnes qui prétendent être les destinataires de faits surnaturels ou être directement impliquées dans de tels faits, ainsi que des témoins entendus. Il convient en particulier de prendre en considération l'équilibre psychique, l'honnêteté et la rectitude dans la vie morale, la sincérité, l'humilité et la docilité habituelle à l'égard de l'autorité ecclésiastique, la disponibilité à collaborer avec celle-ci, la promotion d'un esprit d'authentique communion ecclésiale. 2. L'orthodoxie doctrinale du phénomène et de l'éventuel message qui lui est associé. 3. Le caractère imprévisible du phénomène, dont il ressort clairement qu'il n'est pas le résultat de l'initiative des personnes impliquées. 4. Les fruits de vie chrétienne. Parmi eux, l'existence d'un esprit de prière, les conversions, les vocations au sacerdoce et à la vie religieuse, les témoignages de charité, ainsi qu'une saine dévotion et des fruits spirituels abondants et constants. La contribution de ces fruits à la croissance de la communion ecclésiale doit être évaluée.
    40. 40,0 et 40,1 Les Cahiers de 1943, 13 mai, p. 17.
    41. Marie d'Agreda, La Cité mystique de Dieu, introduction, § 8.
    42. 42,0 et 42,1 Les Cahiers de 1944, 24 septembre, p. 566.
    43. Les Cahiers de 1943, 9 décembre, p. 572