Gamaliel

    From Wiki Maria Valtorta
    Dessin de Gamaliel par Lorenzo Ferri selon les indications de Maria Valtorta. Source : fonds documentaire de la Fondation Héritière de Maria Valtorta.

    Une des grandes figures du Judaïsme. C’est le petit-fils de Hillel, lui-même figure éminente. Gamaliel jouit d'une grande renommée dans le peuple comme en témoigne le Talmud et les Actes des apôtres[1]. Parmi ses disciples, on trouve Étienne (le futur martyr), Hermas et Saül (le futur apôtre Paul), Joseph dit Barnabé son compagnon, Philippe de Canata, le jeune homme riche.      

    Le père de Gamaliel, tout comme son fils, portent le même nom : Siméon. Mais ce dernier, qui siège au Sanhédrin comme Gamaliel, n’a pas le charisme de ses ascendants.    

    Gamaliel réside habituellement à Gamala de Judée (EMV 570). Ce lieu, identifié à Kefar Gamala (Jammāla), est aujourd'hui localisé à 11 km à l'ouest de Ramallah, au nord de Jérusalem.

    Caractère et aspect

    "Les paupières presque abaissées sur des yeux sévères et, quand il les lève, ses yeux très foncés, profonds et pleins de pensée se découvrent, dans toute leur sévère beauté, de chaque côté d'un nez allongé et fin et sous le front un peu dégarni d'un homme âgé, haut, marqué de trois rides parallèles et où une grosse veine bleuâtre dessine un V au milieu de la tempe droite." (EMV 160).          
    "Pharisien et docteur jusqu'à la moelle des os, mais aussi honnête et juste". "Yeux profonds sombres et sévères" (EMV 114).  
    Grand, à l’aspect noble, beau, aux traits fortement sémitiques, un front haut, des yeux très noirs, intelligents, pénétrants, longs et très enfoncés sous les sourcils épais et droits, aux côtés d’un nez droit, long et fin qui rappelle un peu celui de Jésus. La couleur de la peau, aussi, la bouche aux lèvres fines, rappellent celles du Christ. Seulement les moustaches et la barbe de Gamaliel, autrefois très noires, sont maintenant grisonnantes et plus longues (EMV 645).    

    Souvent vêtu de blanc.

    Parcours

    Il fait partie des docteurs qui se fascinent pour le jeune Jésus lors de son examen au Temple à l'âge de douze ans révolus ("Bar Mitzva"[2]. À cette occasion Jésus lui prédit un signe qu’il attendra désormais :
    "Au son de ma voix, les pierres trembleront…" (EMV 41)
    Retrouvant Jésus adulte et ne faisant pas le lien avec l'enfant qui l'avait fasciné, il demeure sceptique mais pas hostile :
    "Ce ne seront pas les miracles d'un homme de Dieu qui m'enlèveront l'aiguillon que je porte au cœur de ces trois questions qui restent sans réponse : Le Messie est-il vivant ? Était-ce celui-là ? Est-ce celui-ci ?" (EMV 114). "Je suis pour Toi un ami, Jésus. Je ne te crois pas inférieur à moi, mais plus grand" (EMV 160).
    Il n’arrive à se décider pour la conversion qu’au pied de la croix. Cette attitude ambiguë n'est pas dénuée de gestes à l'encontre de Jésus : il le renseigne indirectement sur les complots tramés contre Lui. Esprit droit, il est scandalisé lorsqu’au procès pour viol d’Éléazar le fils d’Anna, celui-ci est disculpé alors que son accusateur, parent de la victime, est condamné  :
    "Que vienne vite le nouveau Samson pour faire périr les philistins corrompus". (EMV 376)
    Son indépendance d'esprit se manifeste lors de la séance houleuse du Sanhédrin qui suit la résurrection de Lazare : "Moi-même je le reconnais pour le plus grand Rabbi d'Israël. Et je m'honore d'être... détrôné par Lui." dit-il publiquement de Jésus (EMV 549). La polémique se poursuivant, Gamaliel confesse même, un bref instant, sa divinité : "Il est Celui qui est." Mais avoue : "Tant qu'a duré la lumière du Très-Haut, je l'ai vu tel", car son esprit s'obscurcit à nouveau sans partager la haine du Sanhédrin (EMV 549).          

    Au procès de Jésus, il se lève scandalisé : "Il n'est pas permis de procéder comme nous procédons, et j'en ferai une accusation publique." (EMV 603). Mais c'est "allongé par terre, au pied de la Croix" (EMV 645.9), quand la terre aura tremblé au dernier soupir de Jésus, qu'il se précipite pour reconnaître le Messie (EMV 609). Bouleversé, vieilli, il se terre dans sa maison et remet en cause tous les fondements de sa science (EMV 632). Dès lors sa conversion est en route : il fréquente la maison de Nicodème "il cherche maintenant, avec angoisse, la vérité, la lumière, le pardon, la vie" (EMV 644).  

    Lors du procès d'Étienne, il répond à Saül fanatisé qui lui demande s'il n'est pas disciple du "malfaiteur" Jésus : "Je ne le suis pas encore. Mais si Lui était ce qu’il disait, et en vérité beaucoup de choses tendent à prouver qu’il l’était, je prie Dieu de le devenir." (EMV 645). Ce n'est pourtant qu'une dizaine d'années plus tard que, devenu aveugle, il ira trouver Jean et la Vierge Marie au Gethsémani pour recevoir définitivement, non la vue des yeux, mais la vue de l'esprit (EMV 647).

    Selon des sources historiques, il meurt cinq ans plus tard. Soit à l'âge de 75 ans environ.

    Son nom

    Gamaliel signifierait "Récompense de Dieu".

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?

    EMV 40 EMV 41 EMV 85

    EMV 114 EMV 116 EMV 160

    EMV 225 EMV 272 EMV 275 EMV 281 EMV 282

    EMV 339 EMV 340 EMV 354 EMV 364 EMV 365 EMV 376

    EMV 464 EMV 470 EMV 475 EMV 474 EMV 477 EMV 478 EMV 486 EMV 487

    EMV 546 548 EMV 549 EMV 560 EMV 570 EMV 576 EMV 581 588 EMV 592 EMV 596 EMV 598

    EMV 604 EMV 609 EMV 630 EMV 632 EMV 644 EMV 645 EMV 645 EMV 647

    En savoir plus sur ce personnage

    Extraits du Dictionnaire des personnages de l’Évangile, selon Maria Valtorta (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012).        
    Saint Gamaliel est fêté le 3 août par l'Église catholique.  

    Selon le Talmud, il aurait épousé la fille d'un prêtre, Simon ben Nathanaël de qui il aurait eu deux fils : Siméon et Abibas[3]. Il devint président du Sanhédrin (Nassi) à la mort de Schammaï.

    Les Actes des apôtres rapportent son intervention en faveur de Pierre et de Jean lors de leur procès[4]. Selon Clément I[5] il resta au Sanhédrin pour aider les premiers chrétiens : il s'était converti en secret avec son fils Simon. Selon St Jean Chrysostome, il se serait converti avant St Paul[6]. Selon Photius, il aurait été baptisé par St Pierre et St Jean, ainsi que son fils Abibas et Nicodème[7].        

    Il serait mort en 52[8].    

    Le Talmud dit de lui : «C’est la gloire de la Torah qui disparaît avec le rabbin Gamaliel[9]».        

    On lui attribue un apocryphe, l'évangile de Gamaliel, un texte copte du Vème siècle inspiré d'un autre apocryphe, Les actes de Pilate.  

    Selon une vision qu'aurait eue le prêtre Lucien en 415[10], Gamaliel aurait fait ensevelir Étienne dans un tombeau où lui-même voulait être enterré avec sa famille, près de Kaphar Gamala[11].

    Notes et références

    1. Actes 5,34-39.
    2. Maria Valtorta n'emploie pas ce mot, plus contemporain, mais décrit cet examen de passage à l'âge adulte.
    3. Tosef., 'Ab. Zarah, III. 10.
    4. Actes 5,34-39.
    5. Recognitiones 1, 65.
    6. Homélie IV sur les Actes des apôtres.
    7. Photius citant Eustratios.
    8. Talmud et Mgrs A. et J. Lemann "Valeur de l'assemblée qui prononça la peine de mort contre Jésus-Christ" (1877).
    9. Sotah 15, 18.
    10. Sources Encyclopedia Catholica et Encyclopedia Judaïca.
    11. Selon A. STRUS, Kefar Gamala serait identifié à Beit Jimal à 26 km au sud-ouest de Jérusalem "Beit-Gemal può essere il luogo di sepoltura di Santo Stefano?", Revue Salesianum 1992. Selon la Jexish Virtual Library, Kefar Gamala serait identifié à Jammāla, un lieu-dit à 11 km à l'ouest de Ramallah, au nord de Jérusalem.