Lazare de Béthanie

    From Wiki Maria Valtorta
    Dessin de Lazare par Lorenzo Ferri selon les indications de Maria Valtorta. Source : fond documentaire de la Fondation Héritière de Maria Valtorta.

    Lazare est un homme de la haute société juive, fils d'un syrien, Théophile, gouverneur local de la Province et d'Euchérie, mère de Lazare, Marthe et Marie, une judéenne de lignée royale. Cela explique la protection dont lui et ses propriétés, bénéficient de la part des autorités romaines.

    Car Lazare, par héritage, est "puissamment riche. Une bonne partie de la ville (de Jérusalem) lui appartient ainsi que beaucoup de terres de Palestine." Il possède notamment :        

    • le Cénacle,        
    • une propriété à Jérusalem hors les murs, près du Cédron (EMV 116),        
    • le Gethsémani, à l'extérieur de la ville, sur le Mont des Oliviers;  
    • un riche palais à Jérusalem, gardé par Lévi, qu'il déserte tant que dure l'inconduite de sa sœur, Marie de Magdala;        
    • Béthanie où il se réfugie auprès de son autre sœur Marthe;    
    • des propriétés à Antioche de Syrie (EMV 586), bases futures d'une communauté chrétienne florissante (Actes 11,19-26);    
    • des vergers près de Gaza; une propriété aux confins de la Samarie premier refuge de Jésus.      

    Cette énumération montre combien nombre de propriétés de Lazare servent d'appui à l'évangélisation.        

    Comment Jésus "qui n'a même pas une pierre pour reposer sa tête" (Matthieu 8,20 - Luc 9,58) peut-il avoir un ami aussi riche et puissant ? Jésus s'en explique :        
    "… Lazare est une exception parmi les riches. Lazare est arrivé à cette vertu qu'il est très difficile de trouver sur la terre et encore plus difficile à pratiquer pour l'enseigner à autrui. La vertu de la liberté à l'égard des richesses" (EMV 206).    

    Caractère et aspect

    Lazare est "Affable, distingué et plein d'assurance comme tous les hommes de grande naissance …" la petite trentaine, environ 1,65 m, il n'a rien d'imposant :
    "Toujours maigre et pâle, avec des cheveux courts, peu épais et sans boucles, rasé jusqu'au menton, seulement habillé de lin très blanc" (EMV 566).        
    Quand Simon le Zélote, l'apôtre de Béthanie, lui présente son voisin Lazare, Jésus découvre un personnage très cultivé, empreint de la culture hellénisante détestée par les dirigeants d'Israël : "Celui qui initie son fils dans la science des grecs ressemble à celui qui élève des porcs" dit le Talmud (Bara Kama f 82 b). Jésus l'encourage au contraire dans ces lectures profanes : "Cela te servira à connaître le monde païen… Continue". Cette remarque anodine est à rapprocher de la tradition qui fait de Lazare l'évangélisateur de la ville grecque de Massalia (Marseille).

    Parcours

    Si Lazare appartient à la haute-société, il en est écarté : c'est un sang-mêlé juif-syrien, protégé des envahisseurs romains, frère de celle qui fut d'abord la très scandaleuse Marie de Magdala.
    "Il est ton ami Lazare ? S'étonne un sanhédriste auprès de Jésus. Mais tu ne dois pas ! Ne sais-tu pas qu’il est anathème parce que sa sœur Marie est prostituée ?".
    Il perd tous ses amis sauf une poignée de fidèles : Joseph d'Arimathie, Nicodème, Simon le zélote, son voisin (EMV 581).   Les tourments causés par l'inconduite de sa sœur s'ajoutent aux ennuis de santé de Lazare. Mais les souffrances et les mortifications servent à la conversion tant attendue de Marie de Magdala :
    "Réjouis-toi car, pour t'avoir, Lazare t'a arrachée au démon..." (EMV 376).
    La joie de cette conversion atténue un moment la maladie qui continue cependant sa progression inexorable. Les jambes de Lazare se putréfient en dégageant une odeur nauséabonde que tentent de supporter courageusement ses sœurs qui le soignent.
    "Je ne saurais pas moi non plus y résister, dit Maria Valtorta, tant sont effrayantes et répugnantes les plaies qui se sont formées le long des varices des jambes" (EMV 519).
    D’abord révolté par l’idée de mourir, il en vient à comprendre le sens du sacrifice et à le désirer (EMV 415).    

    Malgré la supplication de Marthe et de Marie, Jésus semble impuissant à sauver son ami de la mort : Lazare meurt au terme d'une terrible agonie (EMV 544). "Seigneur, il sent" dit Marthe à Jésus revenu trop tard à Béthanie.    

    Sa mort déplace le "Tout Jérusalem" (Jean 11,18-19), ce qu'expliquent la richesse et la puissance du défunt :
    "La maison de Lazare est une grande maison, et nos usages comportent que l'on donne ces honneurs à un homme puissant qui meurt", glisse perfidement un sanhédriste (EMV 545).
    Le Sanhédrin est en effet venu surtout pour jouir de l'impuissance manifeste de Jésus à sauver son ami. L'imposture est démasquée. Certains demandent même à voir le corps pour être sûr qu'il n'y aura pas de supercherie.     Mais c'est bien un corps en décomposition que Jésus ressuscite publiquement (EMV 548) :
    "Lazare ! vient dehors !" (Jean 11, 43).          
    Le sens de sa résurrection lui est donné plus tard par Jésus :
    - "Toi qui es nouvellement né, … Tu es un homme et tu es un enfant. Tu es homme pour l'âge, tu es enfant pour la pureté du cœur. Tu as sur les enfants l'avantage de connaître déjà le Bien et le Mal, et d'avoir déjà su choisir le Bien. Tu as été plongé dans les flammes allumées par l'amour. Tu dois être "amour", pour ne plus jamais connaître autre chose que l'étreinte amoureuse de Dieu."

    - "Et en agissant ainsi, j'accomplirai la mission pour laquelle tu m'as ressuscité ?"

    - "En agissant ainsi, tu l'accompliras." (EMV 550)  
    Lazare, une fois ressuscité, se montre un peu partout et "jusqu'en Syrie". Il suscite partout curiosité et appréhension mais manifeste en même temps publiquement la puissance de Jésus (8.27 EMV 566). Après le dernier repas que Jésus prend à Béthanie (Jean 12, 1-8), il prend à part Lazare, lui annonce sa Passion imminente et lui ordonne formellement de ne pas quitter Béthanie à l'heure de la tourmente qui s'approche. Il doit accueillir les apôtres désorientés :
    "... où iront-ils dans leur désarroi? Chez Lazare. … Rassemble-les. Rends leur courage. Dis-leur que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux. Ils n'auront pas de paix à cause de leur fuite. Dis-leur de ne pas tomber dans un plus grand péché en désespérant de mon pardon." (EMV 587)  
    Lors de l'Ascension il est appelé au plus près de Jésus :
    "Toi, Lazare, mon ami. Toi, Joseph, et toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger" (EMV 638).
    Avec les persécutions naissantes Lazare, comme la famille de Béthanie, s'expatrie :
    "On ne peut certainement pas se dire que Lazare, Marie et Marthe ont été des créatures craintives. Tu vois pourtant que, bien qu’avec une extrême douleur, ils se sont éloignés d’ici pour porter ailleurs la Parole divine qui ici aurait été étouffée par les juifs" (EMV 648).
    Ce qui corrobore la tradition de leur exil en Gaule (voir ci-dessous).

    Son nom

    Lazare est la forme grecque d'Éléazar [Èl'azar] qui signifie Dieu a secouru ou Dieu vient en aide. Référence historique : le fils d'Aaron qui devint grand prêtre comme lui à sa mort.

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?

    EMV 70 EMV 71 EMV 83 EMV 84 EMV 90
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    En savoir plus sur ce personnage

    Extraits du Dictionnaire des personnages de l’Évangile, selon Maria Valtorta (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012) :
    Plusieurs écrits attestent de l'exil de la famille de Lazare en Gaule Narbonnaise à la suite des persécutions naissantes et la nomination de Lazare comme évêque de Marseille où il meurt. Parmi eux : "La Légende Dorée" de Jacques de Voragine au XIIIème siècle, les Annales ecclésiastiques du cardinal C. Baronius à la fin du XVIème siècle, A.C. Emmerich au début du XIXème siècle, etc … Il faut parfois distinguer dans une littérature abondante, ce que la piété populaire a pu rajouter, en faits légendaires, aux récits de la tradition.    

    Épiphane (IVème siècle) écrit qu'il était de tradition de croire que Lazare avait 30 ans lorsqu'il fut ressuscité et qu'il vécut encore 30 ans après. Il serait donc mort en 60. L'Église le fête le 29 juillet. Sa tête est conservée dans l'antique cathédrale de la Major à Marseille    

    Jusqu'au IIIème siècle les autres évêchés reconnaissaient Marseille comme le lieu de la "première" Église des Gaules. Cette primauté du port de Marseille passa ensuite à Arles, puis à Lyon.        

    Saint Jérome de Stridon signale son tombeau à Béthanie, mais c'est sans doute celui de sa résurrection.