Nicodème

    De Wiki Maria Valtorta
    Dessin de Nicodème par Lorenzo Ferri selon les indications de Maria Valtorta. Source : fonds documentaire de la Fondation Héritière de Maria Valtorta.

    Membre du Sanhédrin, de la classe des gros propriétaires terriens. Il possède, entre autres, des terres près d’Emmaüs de la plaine et une propriété à Rama au nord de Jérusalem, là où habite les parents de Thomas l'apôtre. C’est un ami de Lazare et de Joseph d’Arimathie.        

    Membre de la haute société, il en a les préventions :
    "Je ne critique pas la présence d'ignorants ni de publicains parmi les disciples du Christ, mais je ne trouve pas convenable qu'il y ait parmi les siens quelqu'un (Judas) qui ne sait pas s'il est pour Lui ou contre, et qui est comme un caméléon qui prend la couleur et l'aspect de ce qui l'entoure" (EMV 113).      
    C’est lui qui vient trouver Jésus de nuit (Jean 3, 1-21). Jésus lui répond :
    ‘’Oui, je te le déclare, c'est la vérité: personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu s'il ne naît pas d'eau et de l'Esprit’’.
    Il fait partie du groupe des "puissants" (avec Lazare, Chouza (Kouza) et Joseph d’Arimathie) que Jésus imagine pour évangéliser la Judée des puissants (EMV 116). Lié à son collègue Joseph d’Arimathie, il informe Jésus de ce qui se trame contre Lui (EMV 282) Sa prudence ne cache pas non plus un certain courage (Jean 7, 50-53). Il défend, comme Joseph d’Arimathie et Éléazar le sanhédriste, la justice lors du procès d’Éléazar le fils d’Anna, violeur et meurtrier (EMV 376)    


    Bon maître, il est généreux avec les indigents :
    "Cette année, il nous a fait savoir que tout est pour nous, parce que c'est une année de grâce."
    Jésus plus tard lui demande :
    - "Quelle voix t'a dit que c'est une année de grâce, et pas l'année qui vient, par exemple ?" - "...Je ne sais pas... Je ne suis pas prophète. Mais je ne suis pas obtus et à mon intelligence s'est unie une lumière du Ciel. Mon Maître... je voulais que les pauvres jouissent des dons de Dieu, pendant que Dieu est encore parmi les pauvres..." (EMV 407)

    Caractère et aspect

    Sa prudence, liée sans doute à sa fonction laisse de plus en plus place à un courage certain. Au plus fort de l'hostilité du Temple envers Jésus, on le voit prendre faits et causes publiquement (et habilement) pour lui (EMV 491).          

    On le voit aussi évoluer tout au long des années de Vie Publique en quittant ses préjugés sociaux et en s'ouvrant de plus en plus à la foi en Jésus.

    Parcours apostolique

    Témoin de la Passion, de la Résurrection et de l'Ascension où il est placé à côté de Jésus :
    "Toi, Lazare, mon ami. Toi, Joseph, et toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela pouvait être un grand danger" (EMV 638)      
    Il évangélise les alentours de Jérusalem, notamment Nobé et Rama, avec le concours des autres apôtres et disciples (EMV 489). C'est lui qui va, avec son ami Joseph d'Arimathie, demander le corps de Jésus. Il fournit cinquante kilos d'aromates (aloès et myrrhe) pour la sépulture (EMV 609) après avoir marqué publiquement ses convictions en quittant le Sanhédrin lors du procès de Jésus (EMV 604)

    Son nom

    Nicodème (Naqdimôn en hébreu) signifie "Victoire du peuple" en grec.

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?

    EMV 85
    EMV 113 EMV 114 EMV 116 EMV 135
    EMV 281 EMV 282 EMV 283
    EMV 334 EMV 364 EMV 365 EMV 376 EMV 378
    EMV 404 EMV 407 EMV 489 EMV 491
    EMV 505 EMV 509 EMV 511 EMV 538 EMV 541 EMV 542 EMV 545 EMV 546 EMV 548 EMV 549 EMV 550 EMV 560 EMV 566 EMV 581 EMV 584 EMV 585 EMV 588 EMV 589
    EMV 604 EMV 609 EMV 610 EMV 611 EMV 623 EMV 631 EMV 635 EMV 638 EMV 641 EMV 644 EMV 645 EMV 646 EMV 648 EMV 649

    En savoir plus sur ce personnage

    Extraits du « Dictionnaire des personnages de l’Évangile selon Maria Valtorta (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012) :
    Saint Nicodème est fêté le 3 août.

    Dans l'Évangile de saint Jean, il est appelé « Docteur d'Israël[1] », parfois traduit par "chargé d'enseigner". Dans Maria Valtorta, Joseph d'Arimathie fait écho à ce titre en présentant Nicodème à Jésus, comme « chef des juifs[2]».

    On lui attribue un évangile apocryphe connu sous le nom d'Actes de Pilate. On y raconte notamment la descente aux Enfers du Christ. Selon Mgr Gaume, cet évangile a eu une grande influence au moyen-âge : on lui attribuait beaucoup de crédit, non comme une œuvre canonique, mais comme un ouvrage édifiant[3].

    Selon le Talmud de Babylone, Nicodème était l'une des trois personnes les plus riches de Jérusalem : « Il aurait pu nourrir tout le peuple d'Israël pendant dix jours[4]. Nicodème (Naqdimon en hébreu) était un surnom. Son nom était Bonaï (ou Nakkaï) ben Gorion et son illustre famille originaire de Jéricho[5].

    Selon Flavius Josèphe, Joseph ben Gurion, son fils, fut choisi comme l'un des chefs de Jérusalem lors du siège de la ville par les romains[6].

    À Lucques en Toscane, dans la cathédrale Saint-Martin (Le Duomo), on vénère la Sainte Face (Volto Santo); une relique différente du voile de Véronique (Nique)[7]. Cette relique se présente sous la forme d'un crucifix qui aurait été sculpté de mémoire par Nicodème. La relique est vénérée depuis plus de 1.000 ans, mais on pense que la représentation actuelle est une copie du XIème siècle.

    Cette tradition fait écho à un détail rapporté par Maria Valtorta : Nicodème, rompant avec les interdictions de l'Ancienne Alliance sur la représentation humaine, fait réaliser une statue du Christ crucifié dans lequel il enferme le suaire (voile du visage). Il réalise ainsi le premier crucifix de l'histoire. À cette occasion, il donne à la Vierge Marie le linceul (drap enveloppant le corps) qu'il avait recueilli avec Joseph d'Arimathie[8].

    Nicodème, mourant, aurait été hébergé par Gamaliel[9] qui l'enterra à Kaphar-Gamala (Beit Jimal) avec Étienne, le premier martyr. Ses reliques auraient été découvertes en 415.

    Notes et références

    1. Cf. Jean 3,10.
    2. EMV 609.
    3. Mgr Gaume, Histoire du bon larron, 1893, page 13.
    4. Talmud, traité Gitlin ou des Divorces, chapitre V, § 56.
    5. Ib°, Bavli Ta'anit, 20a.
    6. Flavius Josèphe, Antiquités juives, 14, 37.
    7. Guérin, Terre Sainte, 1850, Tome 2, page 217.
    8. EMV 644.
    9. Johannes Sepp, Vie de Jésus, Tome 1 ch 3 page 141.