Nike ou Nique (Véronique)
Nike est une femme de la Diaspora juive. Veuve de quarante ans environ et sans enfant, elle vient s'installer au plus proche de la Cité Sainte de Jérusalem qu'elle vénère : elle choisit Jéricho où elle acquiert des terres.
Elle entend parler de Jésus par ses disciples et décide alors de mettre sa vie et ses biens au service des pauvres de Jésus, qui accepte :"(...) je te prie de me prendre pour servante. (Je veux) T'aider dans les pauvres et, comme je puis, te faire aimer et connaître. Je connais beaucoup de colonies de la Diaspora, car j'ai suivi mon mari dans ses affaires commerciales. J'ai des moyens et je me contente de peu. Je peux faire beaucoup par conséquent. Et je veux faire beaucoup pour ton amour et pour aider l'esprit de (son mari mort).Il la charge de prendre régulièrement soin d'Élie l’essénien retiré comme ermite au Carit, un massif désertique près de Jéricho.[2] Elle hérite de la garde d'Egla, une jeune esclave israélite rachetée par Claudia Procula. Nike ne demandait pas mieux :
Il me le disait en mourant (...). Il paraissait prophétiser : "À ma mort, confie à la tombe la chair qui t'a aimée, et va dans notre patrie. Tu trouveras le Promis. (...) Suis-le. C'est Lui le Rédempteur et Celui qui ressuscite, et il m'ouvrira les portes de la Vie. Sois bonne pour m'aider à être prêt quand il ouvrira les Cieux à ceux qui n'ont plus de dettes envers la Justice, et sois bonne pour mériter de le rencontrer sans tarder. Jure que tu le feras et que tu changeras les larmes stériles du veuvage en une courageuse activité. (...)"[1]
"Elle m'en a tant prié, dit Jésus, et c'est une juste prière. La veuve sans enfants aura un saint amour, et la fillette sans parent une mère vraiment Israélite."[3]Nike acquiert aussi plus tard une maison à Jérusalem, afin d'être près de Jésus à chaque fois qu'il y vient pour les fêtes juives.[4]
Elle collabore avec Zachée le publicain de Jéricho. Après sa conversion[5], il se lance dans une œuvre de charité destinée à la reconversion des pécheurs et des parias de la société.[6]-[7]
Nike met à la disposition des apôtres et disciples les fruits de sa riche propriété située sur la route de Jéricho à Jérusalem.[8] Tous, à qui mieux mieux, louent son accueil :- "De bons fruits !" dit l'un.Sa générosité et sa compassion sont récompensées lors de la Passion, par le miracle de son voile : elle a préparé un linge pour que le condamné puisse s'en ceindre les reins au lieu des chiffons utilisés habituellement. Sur le Calvaire, Jésus passe près d'elle et des autres femmes, en sueur, aveuglé par le sang. Elle lui tend le linge préparé pour qu'il s'essuie. Jésus se rafraîchit et lui rend le linge :- "Et une bonne disciple", dit l'autre.
- "Une belle maison, sans luxe, mais sans misère", reprend un troisième.
- "Et dirigée par une femme qui exerce une douce autorité. Ordre, propreté, respect et aussi tendresse."
- "Quels beaux champs elle a autour ! Une richesse !"[9]
"De la main gauche, il s'essuie la sueur et le sang qui Lui tombe dans les yeux, qui, coulant le long de ses joues rouges et de son cou par les veines gonflées dans le battement essoufflé du cœur, trempe tout son vêtement sur la poitrine.
Une autre femme, qui a près d'elle une jeune servante avec un coffret dans les bras, l'ouvre, en tire un linge de lin très blanc, carré, et l'offre au Rédempteur. Il l'accepte et comme il ne peut avec une seule main le faire par Lui-même, la femme pleine de pitié l'aide, en faisant attention de ne pas heurter la couronne, à le poser sur son visage. Jésus presse le linge frais sur son pauvre visage et l'y tient comme s'il trouvait un grand réconfort. Puis il rend le linge (...)[10]
Elle veut garder ce linge comme relique, mais elle craint la foule menaçante ameutée par son geste de pitié. Escortée des romaines sympathisantes, présentes elles aussi, elle se réfugie dans sa maison de Jérusalem. Elle s'effondre en pleurs.
Le tremblement de terre la terrifie : elle tombe évanouie. Revenue à elle, elle veut embrasser la relique et y découvre le visage imprimé du Rédempteur. En hâte, elle court chez la Vierge Marie à peine revenue du tombeau. La vue de la relique réconforte Marie au plus haut degré :Jean frappe doucement à l'entrée. "(...) Mère, Dehors, il y a Nikê... Elle est venue de nuit... Elle t'a apporté un souvenir... un cadeau... Elle espère te réconforter avec cela."Le jour de Pâques, dans la maison du Cénacle, plusieurs personnes réunies partagent sur leurs cadeaux reçus de Jésus ressuscité :"Oh ! un seul cadeau peut me réconforter ! Le sourire de son Visage..."
"Mère !" Jean l'entoure de ses bras de peur qu'elle ne tombe et il dit, comme s'il confiait le vrai Nom de Dieu : "C'est lui. C'est le sourire de son Visage imprimé dans le voile avec lequel Nikê l'a essuyé au Calvaire."
"Oh ! Père ! Dieu Très-Haut ! Fils Saint ! Éternel Amour ! Soyez bénis ! Le signe ! Le signe que je vous ai demandé ! Fais-la, fais-la entrer !"
Marie s'assoit car elle n'est plus maîtresse d'elle-même (...) Nikê entre et s'agenouille à ses pieds (...) , ne dit pas un mot, mais elle ouvre le coffre, en tire le voile, le déplie. Et le Visage de Jésus, le Visage vivant de Jésus, le Visage douloureux et pourtant souriant de Jésus, regarde la Mère et lui sourit.
Marie pousse un cri d'amour douloureux et tend les bras. (...) Nikê ne trouve pas de parole. Elle passe le voile de ses mains aux mains maternelles, et se penche ensuite pour en baiser le bord. Et puis elle sort à reculons, sans attendre que Marie revienne de son extase."[11]
"Elise dit : "Il m’a enlevé l’épée douloureuse de la mort de mon fils."Et Anne : "J’ai entendu sa promesse sur le salut éternel des miens.
Et Syra : "Moi, une caresse".Et Marcelle : "Moi, un éclair et sa Voix qui disait : “Persévère”.
Et toi, Nikê ?" demandent-ils parce que celle-ci se tait. "Elle l’a déjà eu" répondent d’autres.
"Non. J’ai vu son Visage, et il m’a dit : “Pour que celui-ci s’imprime sur ton cœur”. Comme il était beau !"[12]
Nike est présente à l'Ascension.[13] Lors des premières persécutions, sa propriété devient l'un des refuges pour les disciples.[14]
Son nom[modifier | modifier le wikicode]
Niké (Nique) veut dire "Victoire" en grec. C’est la même racine qui a donné son nom à la ville de Nice en France. Le surnom de Véronique par lequel elle est plus connue, provient d'une déformation du nom grec Béréniké (Bérénice), "porteuse de victoire", ce qui est plus conforme à ce qu'en dit Maria Valtorta. Un écrit apocryphe : les Actes de Pilate, chapitre VII, le mentionne mais c'est le nom de l'hémorroïsse guérie et non de la femme qui essuie le visage de Jésus.
Où en parle-t-on dans l'œuvre ?[modifier | modifier le wikicode]
EMV 373 EMV 378 EMV 382 EMV 388
EMV 400 EMV 410 EMV 418 EMV 424 EMV 427 EMV 492
EMV 502 EMV 505 EMV 509 EMV 511 EMV 520 EMV 522 EMV 524 EMV 532 EMV 538 EMV 547 EMV 551 EMV 554 EMV 556 EMV 559 EMV 560 EMV 564 EMV 566 EMV 567 EMV 568 EMV 571 EMV 574 EMV 575 EMV 576 EMV 578 EMV 579 EMV 580 EMV 582 EMV 583 EMV 584 EMV 596
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En savoir plus sur ce personnage[modifier | modifier le wikicode]
Extraits du « Dictionnaire des personnages de l’Évangile selon Maria Valtorta (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012) :Sainte Véronique est fêtée le 4 février en Occident et le 4 octobre en Orient.Elle n'est pas nommée dans les Évangiles et le miracle du voile n'y est pas mentionné, mais la 6ème station du chemin de croix traditionnel commémore son geste.
La transformation de son nom de Niké (Victoire, en grec) en Véronique, hésite entre plusieurs hypothèses mêlant grec et latin. La plus courante est l'amalgame fait avec le voile miraculeux : la Vera Ikon, ou vraie image.
Au moyen-âge, légende et tradition la disent mariée à Zachée. Elle aurait émigré avec lui en Gaule à Soulac-sur-mer (Gironde). Elle y serait morte en l'an 70 à l'âge de 87 ans.[15] Ses reliques sont vénérées dans la Basilique Notre-Dame de la fin des Terres. D'autres sources postulent que ses reliques furent transportées en l'église Saint-Surin de Bordeaux à la suite des guerres[16], mais nous sommes dans la même région.
En rapprochant ces informations des données de Maria Valtorta, on peut noter que son union, probablement platonique, avec Zachée est plausible : tous les deux sont de Jéricho et se consacrent au même apostolat des éprouvés. Leur émigration en Gaule est plausible. Lors des premières persécutions, il y eut une vague d'émigration : la famille de Béthanie par exemple.
Selon Saint Méthode de Tyr (IIIème siècle)[17] elle serait passée par Rome, où le Suaire aurait guéri l'empereur Tibère.
Selon Anne-Catherine Emmerich (XIXème siècle) Véronique était une vierge du Temple. Son nom était Séraphia.
Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ EMV 373.4
- ↑ EMV 382.6
- ↑ EMV 388.4
- ↑ EMV 505.1
- ↑ Luc 19, 2-7.
- ↑ EMV 522.8-9
- ↑ EMV 524.1-6
- ↑ EMV 578.2
- ↑ EMV 382.5
- ↑ EMV 608.9
- ↑ EMV 612.19-20
- ↑ EMV 626.5
- ↑ EMV 638.19
- ↑ EMV 648.1
- ↑ P. Philippe Labbé, Nouvelle bibliothèque des manuscrits, Tome I, page 629 et Tome II, page 265.
- ↑ Rapporté par Mgr Gaume dans Vie de saints 1880.
- ↑ Mariani Scoli chronicon ad. An 39.