Aglaé

    From Wiki Maria Valtorta
    D'après une peinture de John William Godward

    Aglaé est une femme provocante de 26 ans, très belle, démarche ondulante et mains fines que Jésus rencontre à Hébron dans la maison qui fut celle du Baptiste (EMV 77).        

    Elle est la maîtresse de Sciammaï, un hérodien, occupant des lieux. Fille unique de l'intendant d'un grand seigneur romain de Syracuse (Sicile) elle est passée insensiblement de son goût pour la danse à la prostitution, dès 14 ans, avant d'échouer à Hébron.        

    Mais sa rencontre avec Jésus lui donne le courage de réagir : elle change radicalement de vie. Les bijoux de valeur, qu'elle donne à Jésus, une fois monnayés par Judas (EMV 82), servent à soudoyer le geôlier du Baptiste, arrêté une première fois et enfermé à Machéronte.

    Elle suit Jésus (EMV 112) et se cache pour écouter ses enseignements, allant jusqu'à dormir dans une cabane de branchage dans la pluie et le froid (EMV 124).

    Au terme d'un prêche sur la pureté, Jésus s'adresse directement à elle : "Fais-toi un nom nouveau auprès de Dieu (Aglaé veut dire "rayonnante de beauté’"). Voilà ce qui a de la valeur. Tu es le vice. Deviens l’honnêteté. Deviens le sacrifice. Deviens la martyre de ton repentir. Tu as bien su martyriser ton cœur pour faire jouir la chair. Maintenant, sache martyriser ta chair pour donner une paix éternelle à ton cœur" (EMV 123).

    À son intention, il prie son Père :
    "Je suis allé aussi à la recherche des brebis qui étaient blessées, j'ai guéri les fractures, j’ai refait les forces des faibles, je n'ai pas laissé de côté une seule d'entre elles. Et celle que les loups avides des sens avaient le plus mise à mal, je me la suis prise, comme un joug d'amour sur les épaules et je la dépose à tes pieds, Père Bienveillant et Saint, parce qu'elle ne peut plus marcher, qu'elle ne connaît pas tes paroles et que c'est une pauvre âme que poursuivent les remords et les hommes, un esprit qui regrette et tremble, une eau poussée et repoussée par le flot sur le rivage" (EMV 132).
    Errante, elle trouve accueil auprès de la Vierge Marie qui la confie temporairement à Suzanne, la jeune mariée de Cana, une des femmes disciples (EMV 168). Mais harcelée par les pharisiens, elle doit se réfugier, sur la demande de Jésus, dans un endroit désert où elle achèvera sa courte vie :  
    "Tu me rejoindras sans tarder là où je serai après mon sacrifice et le tien. Dans la solitude où tu seras et où Satan t'assaillira avec une haineuse violence au fur et à mesure que tu appartiendras davantage au Ciel, tu trouveras un de mes apôtres autrefois pécheur, puis racheté (sans doute Matthieu)          

    - Alors ce n'est pas l'apôtre béni qui me parlait de Toi (André) ? Il est trop honnête pour avoir été pécheur.    

    - Pas celui-là, un autre. Il te rejoindra à l'heure juste. Il te dira ce qu'encore tu ne peux savoir" (EMV 200).  
    Jésus la donne en modèle à ses disciples :
    "Je lui ai rendu la vie, non pas dans ses entrailles mais dans son âme desséchée par le paganisme et par le péché, et je l'ai rendue féconde en justice, en la délivrant de ce qui la retenait, aidé par sa bonne volonté. Et je vous la donne en modèle. Ne vous scandalisez pas. En vérité je vous dis qu'elle mérite d'être citée en exemple et imitée, car il y en a peu en Israël qui ont fait autant de chemin que cette païenne pécheresse pour rejoindre les sources de Dieu.

    - Et où est-elle maintenant ?  

    - Dieu seul le sait[1]. Dans une dure pénitence, certainement. Priez pour la soutenir..." (EMV 398).

    Son nom

    Ce nom signifie, à ce qu’elle dit elle-même, "vice". Mais c'est, en fait, une dérision morale de son étymologie grecque : "aglaïa = rayonnante de beauté".

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?

    EMV 77 EMV 79

    EMV 81 EMV 82

    EMV 112 EMV 116 EMV 118 EMV 119 EMV 121 EMV 122 EMV 123 EMV 124 EMV 129 EMV 132 EMV 133 EMV 137 EMV 138 EMV 168 EMV 198

    EMV 200 EMV 211 EMV 242 EMV 243 EMV 262

    EMV 346 EMV 398

    EMV 437 EMV 442 EMV 468

    EMV 596

    EMV 647

    En savoir plus sur ce personnage

    Extraits du Dictionnaire des personnages de l’Évangile, selon Maria Valtorta (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012).  

    Dans une vision du 25 février 1946, Aglaé apparaît à Maria Valtorta. Elle l'informe de la fin de sa vie :
    "J'ai supporté en esprit les réminiscences de la chair, ses hurlements de folie... Mon âme était plus élevée, et n’y consentait pas. En bas, ma chair, hurlait comme une louve. Ses cris m’empêchaient parfois même de prier. J’offrais au Seigneur la prière de ma patience. Je fixais les yeux de mon âme sur le Sauveur et je me répétais ses paroles en esprit"[2].
    Dans la même vision, le "conseiller intérieur" de Maria Valtorta l'informe qu'Aglaé fait partie des saintes :
    "elle est citée, mais plus très connue aujourd'hui". Le sanctoral ne connaît plus en effet qu'une homonyme du IVème siècle, fêtée le 14 mai.

    Dans l'article de l'Osservatore Romano commentant la mise à l'Index

    L'auteur anonyme dénonce "Quelques pages sont plutôt scabreuses et, par certaines descriptions et certaines scènes, rappellent des romans modernes, ainsi, pour donner seulement quelques exemples, la confession faite à Marie d'une certaine Aglaé, femme de mauvaise vie".

    Notes et références

    1. Si l'apôtre qui la visitera par la suite dans son lieu de solitude, est bien Matthieu, celui-ci évangélisa l'Egypte entre autres.
    2. Cahiers de 1945 à 1950 pages 212/213.