Les animaux, les animaux familiers
Voir aussi : Création, créatures, Genèse.
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Dans l’Évangile, Jésus intègre fréquemment les animaux dans ses enseignements comme il le fait par ailleurs avec les travaux agricoles. Il s’appuie sur les animaux pour illustrer la Providence, l’humilité, la sagesse et l’amour divin. Il suggère ainsi une vision du monde où chaque créature a une place et une valeur aux yeux de Dieu. Cela est sensible, par exemple, avec ce qu’il dit des oiseaux (Matthieu 6,26 | Luc 12,6) et des brebis (Luc 15,4-7| Jean 10,11). Les animaux sont aussi signes de la sollicitude de Dieu envers les hommes comme le montre la pêche miraculeuse au terme d'une journée bredouille (Luc 5,4-7 | Jean 21,6). "Les bêtes, bestiaux et bestioles" de la Genèse[1] sont soumis à la volonté divine tel le poisson portant le statère pour l’impôt du Temple[2]. Cette obéissance des animaux à la Loi divine est donnée en exemple aux hommes (Matthieu 6,26). C’est pourquoi le Catéchisme de l’Église catholique, rappelle que "Les animaux sont des créatures de Dieu. Celui-ci les entoure de sa sollicitude providentielle. Par leur simple existence, ils le bénissent et lui rendent gloire[3]. Aussi les hommes leur doivent-ils bienveillance[4]."
Ceci se retrouve dans l’œuvre de Maria sous plusieurs aspects.
Dans Maria Valtorta
Elle décrit avec exactitude la faune de Palestine faisant preuve parfois de connaissances remarquables dont on sait qu’elles ne venaient pas d’une documentation spécialisée. Ces connaissances ressortent des détails de ses descriptifs et non d’un exposé magistral qu’elle ne fait jamais. Certaines de ces connaissances servent l’authenticité de la scène décrite comme la vipère de Palestine (Daboia palaestinae) qui pique mortellement le petit-fils du pharisien Éli de Capharnaüm (EMV 161.2) ou encore les ânes sauvages (onagres) dont le comportement est parfaitement décrit plusieurs fois par Jésus[5].
On retrouve dans l’œuvre de Maria Valtorta les enseignements de l’Évangile énoncés à partir de comparaison avec les animaux, mais aussi des enseignements ou des paraboles originales édictés selon l’opportunité du lieu ou du moment, tels : les chevaux (EMV 61.1, sur la fidélité de Dieu envers son peuple rétif), les fourmis (EMV 91.3 sur la force des groupes unis), le bouc émissaire (EMV 220.4, sur les pratiques idolâtres), les abeilles (EMV 565.13/14, sur les ouvriers de Dieu), etc.
Les animaux familiers
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"Je pleurais parce que... je suis bête. Je pleurais parce que je m’attache beaucoup. Je pleurais parce que, dans mon isolement de malade qui dure depuis dix ans, je désire vraiment de l’affection autour de moi, même si ce n’est que l’affection de petits animaux […] lorsqu’un oiseau à moi ou un chien meurt, j’en pleure pendant des mois.[6]"Mais elle donne un sens à ces épreuves en faisant don de cette douleur et en ressent immédiatement une consolation physique et réelle. Si le chagrin resurgit parfois, il en est grandement atténué :
"J’ai senti alors deux bras qui m’entouraient et m’attiraient contre un cœur, ma tête sur une épaule. J’ai perçu la tiédeur d’une peau contre ma joue, une respiration et la pulsation d’un cœur dans une poitrine bien vivante. Je me suis abandonnée à cette étreinte en entendant au-dessus de ma tête une voix qui murmurait dans mes cheveux : “Mais moi, je suis encore près de toi. Je te tiens sur mon cœur. Ne pleure pas car moi, je t’aime.” Et je n’ai plus pleuré. Et je n’ai plus ressenti de douleur [...] Quelquefois, ça se reproduit, mais moins intensément[6].""On peut aimer les animaux ; on ne saurait détourner vers eux l’affection due aux seules personnes" dit le Catéchisme de l'Eglise catholique (CEC § 2418), ce qu'explicite un long commentaire de Jésus en réponse à Manaën (Manahen) qui lui posait cette question : "Maître, est-il permis d'aimer les animaux qui nous servent et qui si souvent le font avec plus de fidélité que l'homme ?" "
"L'âme vivante des créatures inférieures dont parle la Genèse[7] n'est pas une âme telle que celle de l'homme. C'est la vie, simplement la vie, c'est-à-dire d'être sensible aux choses actuelles tant matérielles qu'affectives. Quand un animal est mort, il est insensible car avec la mort, pour lui, c'est la vraie fin. Il n'y a pas d'avenir pour lui, mais tant qu'il est vivant, il souffre de la faim, du froid, de la lassitude et il est sensible aux blessures, à la souffrance, à la jouissance, à l'amour, à la haine, à la maladie et à la mort. Et l'homme, en souvenir de Dieu qui lui a donné ce moyen pour rendre moins dur son exil sur la Terre, doit être humain envers les serviteurs inférieurs que sont pour lui les animaux[8]."
Dans "l'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
- Considérez les animaux, tous les animaux. Avez-vous jamais vu un mâle et une femelle aller l'un vers l'autre pour un stérile embrassement et une relation impure ? Non. EMV 5
- Si vous saviez également interroger votre âme, elle vous dirait la signification … de cette parole pour "qu'il domine", et qui est celle-ci : "Pour que l'homme domine sur tout. Sur tous ses trois états. L'état inférieur, animal. L'état intermédiaire, moral. L'état supérieur, spirituel. Et que tous les trois l'inclinent à une seule fin : posséder Dieu" EMV 17
- L'homme était la perfection de la création. Il avait de l'ange l'esprit et de l'animal une beauté parfaite dans tout son être animal et moral EMV 69
- J’avais été Dieu. J’étais devenu l’Homme. Maintenant, triomphant de l’animal conjoint à la nature humaine, voilà que j’étais l’Homme-Dieu EMV 80
- Ce qui te fait homme, c'est l'âme. Sans elle, tu ne serais rien de plus qu'un animal doué de la parole EMV 86
- Là où … un vivant respire, un animal vit, un arbre pousse, je suis là avec Celui de qui je viens … vous devez dire : "L'homme est engendré comme tous les animaux par une union entre mâle et femelle. Mais l'âme, c'est-à-dire cette chose qui différencie l'animal-homme de l'animal-brute, vient de Dieu. Il la crée toutes les fois qu'un homme est engendré, ou plutôt: qu'il est conçu dans un sein et il la greffe en cette chair qui autrement serait seulement animale" EMV 204
- Le Deutéronome prescrivait des lois d'humanité, car alors les hommes avaient une spiritualité puérile… Mais quand je suis venu, j'ai perfectionné les règles mosaïques… La lettre n'est plus "le tout". C'est l'esprit qui est devenu "le tout"; Au-delà d'un petit acte humain envers un nid et ses habitants, il faut voir la réponse que signifie mon geste : m'incliner, Moi, le Fils du Créateur, devant l’œuvre du Créateur. Même cette couvée est son œuvre EMV 430
- À l'égalité de la conception, formation et manière de naître des enfants d'un homme et d'une femme sur la Terre, correspond une autre égalité dans le Ciel : la création d'une âme à infuser dans l'embryon pour qu'il soit celui d'un homme et non d'un animal EMV 444
- (La réincarnation) est une théorie erronée. Les âmes, une fois passé leur séjour sur la Terre, ne reviennent plus jamais sur la Terre dans aucun corps. Pas dans un animal, car il ne convient pas qu'une chose aussi surnaturelle qu'elle est, habite dans une brute. Pas dans un homme. EMV 524
- Elles étaient bonnes toutes les lois attachées à la nature humaine que Dieu avait données aux premiers parents : le besoin de nourriture, de repos, de boisson. Puis, avec le péché, les instincts animaux ont pénétré et se sont mêlés aux lois naturelles avec les dérèglements, les sensualités de toutes espèces, souillant ce qui était bon, par défaut de modération. EMV 539
- L'âme vivante des créatures inférieures dont parle la Genèse n'est pas une âme telle que celle de l'homme. C'est la vie, simplement la vie, c'est-à-dire d'être sensible aux choses actuelles tant matérielles qu'affectives. Quand un animal est mort, il est insensible car avec la mort, pour lui, c'est la vraie fin. Il n'y a pas d'avenir pour lui, mais tant qu'il est vivant, il souffre de la faim, du froid, de la lassitude et il est sensible aux blessures, à la souffrance, à la jouissance, à l'amour, à la haine, à la maladie et à la mort. Et l'homme, en souvenir de Dieu qui lui a donné ce moyen pour rendre moins dur son exil sur la Terre, doit être humain envers les serviteurs inférieurs que sont pour lui les animaux. EMV 540
Dans les autres ouvrages de Maria Valtorta
Les Cahiers de 1943
- 13 mai : La douleur de Maria Valtorta devant la perte de ses animaux familiers.
- 6 juin : Sans la grâce, vous seriez simplement des créatures animales, évoluées au point d’être pourvues de raison et d’une âme, mais d’une âme au niveau de la terre, capable d’évoluer dans les contingences de la vie terrestre, mais incapable de s’élever jusqu’aux régions de la vie de l’esprit.
- 13 juin : Dieu est toujours prêt à intervenir pour vous aider, mais il exige de vous le désir de le recevoir ... Alors il vous étreint, vous pénètre, vous soulève, vous embrase, vous déifie, vous fait changer votre pauvre nature animale en une nature toute spirituelle, vous rend semblables à lui.
- 7 août : Le sépulcre est un lieu où l’habit mortel retourne à sa nature de poussière, libérant l’esprit en attendant l’heure où ce qui fut créé se reformera pour entrer dans la gloire ou dans la damnation avec la perfection de la création que Dieu fit pour l’être humain, c’est-à-dire l’union d’un esprit à une chair. Esprit immortel comme Dieu, son Créateur et Père, chair mortelle telle que formée par un animal terrestre, roi de la terre, héritier du Ciel, mais qui trop souvent préfère la terre au Ciel, ‘animal’, non parce qu’il est doté d’une âme [anima], mais parce qu’il vit non moins, et parfois plus, en brute que les animaux au sens strict.
- 14 septembre : Je l’ai versé là (Mon sang au Gethsémani) pour sanctifier la terre et les travailleurs de la terre, parmi lesquels sont aussi compris les bergers des différentes espèces d’animaux que le Père a donnés aux humains pour les aider et assurer leur subsistance.
- 29 septembre : Vous reniez non seulement votre Dieu, mais votre dignité d’êtres humains, votre intelligence qui vous rend semblables à Dieu au-dessus de tous les animaux créés par le Père, les seuls capables de penser et d’agir, non avec l’instinct rudimentaire des bêtes, mais avec un splendide intellect qui vous élève à des sphères très proches des nôtres.
- 21 octobre : Trop de fois vous l’oubliez, ô humains qui vous croyez des dieux; si votre esprit n’est pas vivifié par la grâce, vous n’êtes rien d’autre que poussière et pourriture, des animaux qui joignez à l’animalité la ruse de l’intelligence que possède la Bête, laquelle vous fait faire des œuvres de bêtes, pire que des œuvres de bêtes, de démons.
- 31 octobre : Vous êtes plus sots que les animaux qui, en obéissant à l’ordre de l’instinct, savent se régler pour ce qui est de l’alimentation, des accouplements, du choix du logis.
- 11 novembre : L’animal dénué de respiration n’est rien d’autre qu’une dépouille immonde. Sa seule vie est dans sa respiration. Ses narines fermées à ce souffle, il cesse d’exister et devient une charogne. Il y a beaucoup d’êtres humains qui ne sont guère supérieurs à l’animal, n’ayant d’autre vie que leur vie animale qui ne dure qu’aussi longtemps que leur souffle.
- 18 décembre : Voici l’œuvre parfaite du Créateur, voici ce que je créai à mon image et à ma ressemblance, fruit d’un chef-d’œuvre divin et créateur, merveille de l’Univers, lequel voit, enfermé en un seul être, le divin dans l’esprit immortel comme Dieu et comme lui, spirituel, intelligent, vertueux, et l’animal dans la chair la plus parfaite devant laquelle chaque être des trois règnes de la Création s’incline. Voici le témoignage de mon amour pour l’humain, pour qui je créai l’organisme parfait et le sort bienheureux d’une vie éternelle dans mon Royaume.
Les Cahiers de 1944
- 7 janvier : Un esprit fusionne avec une chair pour rendre l’homme semblable à Dieu, qui n’est pas chair mais esprit, non pas animal mais surnaturel. Quand la chair dépérit lorsque vient son crépuscule, elle tombe comme une dépouille, telle un simple revêtement, dans le néant dont elle fut tirée, et l’âme retourne à sa vie: bienheureuse si elle vit, mais damnée si l’homme a fait de sa chair son seigneur au lieu de faire de Dieu le seigneur de son âme.
- 8 janvier : Vous ne voyez pas le sceau de Dieu gravé sur les choses que votre œil regarde. Pour vous, il s’agit seulement d’astres, de montagnes, de pierres, d’eaux, d’herbes, d’animaux. Pour le croyant, ce sont là des œuvres de Dieu.
- 10 janvier : Mon Être s’étend sur tout l’univers; ma Lumière baigne les astres, les planètes, les mers, les vallées, les plantes, les animaux; mon Intelligence court sur toute la terre, instruit les plus lointains, donne à tous un reflet du Très haut, enseigne comment rechercher Dieu; ma Charité pénètre comme le souffle et conquiert les cœurs.
Les Cahiers de 1945 à 1950
- 6 septembre 1947 : Sans Dieu, l’homme ne peut être qu’un animal sauvage. Plus qu’un animal, un démon. Car l’animal se laisse dominer par l’homme, il s’apprivoise, il plie sous la puissance qui s’appelle "homme", il s’y plie avec amour ou par amour chez les animaux les plus évolués et domestiqués, par crainte sinon. Des animaux, à l’origine libres et sauvages, l’homme a fait ses sujets et ses aides, ou même ses amis, sauf évidemment les plus méprisables.
- 17 septembre 1947 : L’homme privé de la grâce, autrement dit tel qu’il est au moment où il naît de la femme, est un homme-animal aux yeux de Dieu, semblable à un mort dont le corps corrompu ne peut venir contaminer le Temple éternel où resplendit le trône de Dieu; de même.
- Commentaires de l’Apocalypse, chapitre 1 : La mort: dans tout ce que Dieu avait créé, elle n’existait pas, pas plus que la souffrance et que le péché, cette cause de mort et de souffrance.
- Commentaires de l’Apocalypse, chapitre 2 : On dirait effectivement que, bien mieux que les hommes, bon nombre d’animaux savent louer ce qu’il y a de beau et de bon dans la création, qu’ils sont reconnaissants au soleil qui les réchauffe, à l’eau qui les désaltère, aux fruits de la terre qui les nourrissent, à l’homme qui les aime.
Notes et références
- ↑ Genèse 1,25 : "Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce, et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon".
- ↑ Matthieu 17,27 | EMV 351.5.
- ↑ Cf. Daniel 3,57 : "Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur : À lui, haute gloire, louange éternelle !".
- ↑ CEC § 2416, le respect de l’intégrité de la création.
- ↑ L'onagre ou Equus hemionus onager, est une sous-espèce de l'Hémione. Cet âne sauvage vit dans les plaines désertiques et les terres salées. Maria Valtorta en fait des citations pertinentes : EMV 80.2 | EMV 212.5 | EMV 276.7. L'onagre sauvage vécu en Israël jusqu'au 18ème siècle.
- ↑ 6,0 et 6,1 Les Cahiers de 1943, 13 mai, p. 25.
- ↑ Genèse 1,30 : "À tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle de vie."
- ↑ EMV 540.7/10.