Imprimatur verbal de Pie XII et sa valeur canonique
On s'est interrogé sur la valeur canonique de l'encouragement verbal délivré par Pie XII au terme de l'audience qu'il accorda le 26 février 1948, aux Pères Corrado Berti, Romualdo Migliorini et Andrea Cecchin après avoir reçu et lu le tapuscrit de l’œuvre de Maria Valtorta.
Selon le Père Berti, qui nota les paroles du Pape au sortir de l'audience, il aurait dit :"Publiez l'œuvre tel quelle. Il n’y a pas lieu de donner une opinion quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui liront comprendront."Un rapport du Saint-Office (Mgr Giovanni Pepe) en date du 2 février 1949, note plus brièvement :
"Sa Sainteté leur ordonna très sagement de s'adresser à un Ordinaire[1] afin d'obtenir l'Imprimatur pour la publication des "Paroles de Vie Éternelle" ou "Évangile de Jésus-Christ" qui était l’objet de leur intérêt[2]. Et ils partirent à la recherche de cet Ordinaire."Les paroles du Souverain Pontife ont fait l'objet d'interprétation contradictoires sur les intentions profondes du Saint-Père, leur formulation exacte et leur valeur canonique: ces paroles avaient-elles la force de loi ecclésiastique ? Prévalaient-elles sur l'opinion du Saint-Office hostile à la publication de ces écrits[3]? En effet, après la mort du Pape (9 octobre 1958) l'œuvre de Maria Valtorta fut mise à l’Index (16 décembre 1959 publié le 6 janvier 1960).
Analyse historique[modifier | modifier le wikicode]
La volonté du Saint-Père et la mise à l'Index[modifier | modifier le wikicode]
Certains ont prétendu que Pie XII avait fait volte-face le 17 février 1949 en approuvant des décisions du Saint-Office[4], mais cette analyse est triplement contredite:
- Le Pape approuva les décisions à l’exception expresse de celle qui aurait condamné officiellement et publiquement l’œuvre de Maria Valtorta (point n°2).
- Ultérieurement (1952) le Saint-Office commandita un rapport d’évaluation au P. Augustin Bea. Initiative inutile si l’œuvre de Maria Valtorta avait effectivement été condamnée.
- Les trois premiers tomes de l’œuvre de Maria Valtorta furent publiés du vivant de Pie XII sans réaction du Saint-Office qui attendit la mort du Pape (9 octobre 1958) pour mettre à l’Index les écrits de Maria Valtorta (16 décembre 1959 publié le 6 janvier 1960).
L’enjeu historique est donc de savoir si cette condamnation finale (mise à l'Index désormais abolie) est l’initiative du Pape repentant ou, comme le développent certaines thèses valtortistes, celle du Saint-Office de l’époque opposé en actes à la volonté papale.
La recomposition des témoignages[modifier | modifier le wikicode]
Selon ce que rapporte le cardinal Édouard Gagnon dans sa correspondance de 1992 avec le Père Kevin Robinson, le Saint-Office affirme que "Pie XII n’a jamais donné d’Imprimatur."
Cela interroge car le Saint-Office a procédé, après la mort de Pie XII à la reconstitution du dossier Maria Valtorta: enregistré sous le numéro 355/45[5] sous Pie XII, il est renuméroté 144/58[6] à sa mort.
On conjecture sur les raisons de cette nouvelle numérotation et sur son contenu. C'est ce nouveau dossier qui servira à la mise à l'Index (1959/1960)[7] et sera la base documentaire pour le cardinal Ratzinger (1985). Selon le témoignage du P. Berti, il ne semblait pas avoir trace effectivement de l'intervention du Pape Pie XII puisque le P. Marco Giraudo qu'il rencontra en décembre 1960, l'ignorait. C'est en apprenant l'existence de cet imprimatur verbal que le P. Giraudo trouva prudent de donner une levée de l'Index "verbale".
Le premier dossier comportait, à la date du 17 février 1949, le refus de Pie XII de publier une notification qui condamnait l'œuvre de Maria Valtorta. Il n'apparaît plus, semble-t-il, dans le nouveau dossier puisque le rédacteur de l'article de l'Osservatore Romano du 6 janvier 1960, ne retrouve plus la date exacte et parle de "souvenirs".
Canonicité de l'imprimatur verbal selon le cardinal Édouard Gagnon[modifier | modifier le wikicode]
Le cardinal Édouard Gagnon (1918-2007) qui avait étudié ce point particulier, entretint une correspondance à ce sujet avec un de ses compatriotes canadiens: le professeur Léo A. Brodeur particulièrement actif dans la promotions et l'approfondissement de l'œuvre de Maria Valtorta. À l'époque de cette correspondance (1987) il n'était pas en charge de ces questions au Vatican, mais il était réputé comme spécialiste de la censure des livres, thème pour lequel il avait écrit en 1944 une thèse pour l’obtention du doctorat en droit canonique[8].
Dans sa réponse au professeur Brodeur le cardinal ne se dédit pas, mais temporise: "Toutefois, le genre d'Imprimatur officiel accordé par le Saint-Père en 1948 devant témoins est aboli par le Nouveau Code." Ce qui est doublement erroné:
- Aucun article du code de droit canon de 1983 n'affirme que les décisions antérieures, surtout papales, soient abolies.
- La nouvelle organisation, plus décentralisée, n'entraîne pas l'abolition du privilège papal en la matière. Le code de 1983 clarifie ce que le code de 1917 condensait:
- Le canon 749 traite de l’infaillibilité doctrinale: "Le Pontife Suprême, en vertu de sa charge, jouit de l'infaillibilité dans le magistère lorsque, comme Pasteur et Docteur suprême de tous les fidèles auquel il appartient de confirmer ses frères dans la foi, il proclame par un acte décisif une doctrine à tenir sur la foi ou les mœurs."
- Les canons 331 à 333 énoncent la primauté de juridiction (discipline, gouvernement, législation, etc.): "il possède dans l'Eglise, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu'il peut toujours exercer librement."
- Le canon 1404 garantit son indépendance juridique absolue: "Le Premier Siège n'est jugé par personne."
Le cardinal Édouard Gagnon donne une réponse incomplète qui laisse à penser qu'une nouvelle organisation entraîne une nouvelle attribution.
Toute l'évolution de la législation en matière de révélations privées a tendu à décentraliser le jugement en cette matière sans ôter le pouvoir ultime du pape. Les nouvelles normes procédurales pour le discernement de phénomènes surnaturels présumés réserve au seul pape le droit de décréter exceptionnellement l'origine surnaturelle d'un phénomène, le dicastère et les évêques ne se prononçant que sur l'autorisation d'y adhérer de foi humaine et prudente. Medjugorje (parfois associé au cas Maria Valtorta) en fournit un exemple: rejetée par l'épiscopat local, cette apparition a obtenue le plus haut de degré de confiance que l'Église peut accorder.
Valeur à ce jour[modifier | modifier le wikicode]
Le cardinal Édouard Gagnon ne portait pas de jugement sur l'œuvre de Maria Valtorta qu'il n'avait pas lu mais se référait en confiance à ce qui s'en disait, notamment sur l'abolition de l'Index qui gardait officiellement valeur d'avertissement moral. Mais un "avertissement à la conscience mature des fidèles" ne maintient pas, de manière détournée, la condamnation ce qui serait un subterfuge.
Valeur du sensus fidelium au regard de l'abolition de l'Index[modifier | modifier le wikicode]
La Notification sur la suppression de l'index des livres interdits le stipule expressément: "l’Index n’a plus force de loi ecclésiastique avec les censures qui y sont attachées". On ne peut donc le maintenir de manière directe ou détournée. Ce qui ne veut pas dire que l'Église laisse le champ libre à tout. La Notification précise qu'elle interviendra mais dans l'esprit du motu proprio iIntegrae servandae qui remplaçait le Saint-Office par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Cet esprit vise à substituer aux "censeurs" des "pasteurs"[9].
La Notification introduit aussi la "conscience mature des fidèles" que la législation formulera par la suite dans le domaine des révélations privées[10]. L'Index n'est plus qu'un acte historique avertissant "de se garder contre les écrits qui peuvent mettre en danger la foi et les bonnes mœurs." Ce n'est plus un acte qui conserverait sa "force de loi ecclésiastique".
Maria Valtorta fut mise canoniquement à l'Index pour absence d'imprimatur. Obligation qui a été abolie en 1975 pour des ouvrages comme ceux de Maria Valtorta[11]. L'Osservatore romano n'exprime qu'une opinion d'autorité qui a été, depuis, battue en brèche tant par les analyses que par les prises de positions ultérieures des autorités compétentes. C'est pourquoi la Civlltà cattolica pouvait écrire à un lecteur, le 23 avril 1996:"Puisqu’il est clair que les livres de Maria Valtorta non seulement ne constituent pas un danger pour votre foi, mais la renforcent plutôt, et que, dans cette lecture, votre conscience est sereine aussi à cause du réconfort des témoignages faisant autorité que vous avez cités, il me semble que vous pouvez continuer votre lecture sans céder aux doutes ou aux scrupules ou, encore moins, aux désaccords que certains savants expriment sur l’œuvre de Maria Valtorta."
Point d'étape sur les paroles d'autorité (2025)[modifier | modifier le wikicode]
Un certain courant d’opinion a cru reconnaître dans le communiqué du Dicastère du 22 février 2025 l’épilogue d’une opposition radicale du Vatican manifestée 65 ans plus tôt avec la mise à l’Index. Les écrits de Maria Valtorta ne seraient pas d’origine surnaturelle et seraient mêmes nocifs ou dangereux.
Mais une telle condamnation ne pourrait se rattacher aux nouvelles normes[12] éditées en 2024, (ce qui en ferait une loi ecclésiale), en effet :
- Le jugement du Dicastère ne porte pas sur l’œuvre, mais sur la façon de la considérer[13].
- La non-surnaturalité entraînerait une proscription de droit et de fait qui n’est pas indiquée ici.
- Elle serait motivée par des faits graves et avérés de tromperie et de falsification[12]. Ce qui n’est pas le cas.
- Elle serait frappée de la mention officielle "constat de non surnaturalitate", totalement absente.
- Elle se réfèrerait à des conclusions de l’Ordinaire du lieu (archevêque de Lucques en l’occurrence), inexistantes et non mentionnées.
Et surtout une telle interprétation reviendrait à accuser le Pape François et l’archevêque de Lucques d’avoir cautionné et encouragé une telle œuvre nocive, digne de la plus dégradante des évaluations officielles.
En effet le Pape François dans son courrier du 24 février 2024 adressé au Président de la Fondation Maria Valtorta (Viareggio) "[l']encourage à poursuivre avec autant d’engagement [sa] mission de faire connaître la vie de Maria Valtorta et son œuvre littéraire, en particulier tout ce qu’elle peut offrir pour le bien de l’Église et de la société. En avant !"
L’archevêque de Lucques qui dans ses cinq pastorales (2021-2023) rend licite la lecture de l’œuvre et encourage à poursuivre son examen approfondi.
Une telle hypothèse qui toucherait deux piliers de l’Église semble effarante à beaucoup. Elle est pourtant la reprise d’une attitude qu’eut en son temps le Saint-Office pointant la naïveté des "personnalités illustres (dont l'incontestable bonne foi a été surprise) qui ont apporté leur appui à la publication". La formule est suffisamment ambigüe pour ne pas savoir si ce reproche visait ou pas le Pape défunt qui avait encouragé, lui aussi, la diffusion de cette œuvre populaire.
L'imprimatur conditionnel[modifier | modifier le wikicode]
Par quatre fois des autorités ecclésiales se sont prononcées sur les écrits de Maria Valtorta.
- En 1992: Le Secrétaire de la conférence épiscopale italienne délivre, dans un ton amical, un conseil pastoral de lecture que reprendra à son compte, 33 ans plus tard (2025), le Dicastère: Les visions et dictées de Maria Valtorta "ne peuvent être considérées comme d'origine surnaturelle, mais doivent être perçues simplement comme des formes littéraires utilisées par l'Auteure pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus." Cette formulation reflète la position inchangée de l'Église à ce jour.
- En 1993, Mgr Raymond J. Boland, évêque de Birmingham en Alabama, répondant à M. Terry Colafrancesco qui l'interrogeait sur la position de l'Eglise que c'est le cardinal Joseph Ratzinger qui aurait demandé à la conférence des évêques italiens d'écrire cette lettre à l'éditeur italien. Alors que toute édition était prohibée par la mise à l'Index (1959/1960) puis que sa lecture était déconseillée (card. J. Ratzinger, 1985), cette fois-ci la réédition n'est plus proscrite mais conditionnée à la façon de l'appréhender (imprimatur conditionnel). Rien ne s'oppose plus à sa diffusion si ce n'est l'utilisation qu'on pourrait en faire (substitution à l'Évangile canonique[14]). La lettre originale de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi était datée du 17 avril 1993 et portait la référence 144/58. Le professeur Brodeur interprète cela comme un "renversement"[15] de la position du cardinal J. Ratzinger.
- La commission doctrinale de la conférence épiscopale française. En 2021, elle "avertit" de se garder de l’œuvre "non reconnue" et par certains côtés, ostracise son lectorat.
- Et enfin le Dicastère qui reprend la position du cardinal J. Ratzinger relayée par la conférence épiscopale italienne. Il se montre soucieux de montrer en quoi la requête insistante de "reconnaissance" est canoniquement irrecevable. L’œuvre de Maria Valtorta ne fait pas partie du canon officiel des Ecritures (elle est "apocryphe"), ce que Jésus lui-même avait déclaré à Maria Valtorta.
Dans ses quatre cas, l’intervention est motivée par l’afflux des demandes. Le mouvement de lectorat est désormais perceptible à l’échelle de l’Eglise universelle. Ce signe de pérennité et de popularité de l’œuvre se fait en direction de l’Eglise catholique et n’est donc pas schismatique.
La lecture prudentielle de foi humaine[modifier | modifier le wikicode]
Dans son commentaire théologique sur le secret de Fatima (2000)[16] puis dans son exhortation post-synodale (2010)[17], Benoît XVI (Razinger) rappelle que l’Église ne donne jamais "l’assentiment de foi" aux révélations privées ; elle ne fait que déclarer qu'elles peuvent être rendues publiques (imprimatur) et qu’elles ne contiennent rien de contraire à la foi ou à la morale (Nihil obstat). En conséquence, qu’il est licite de les accepter "avec prudence". C’est à cette aune qu’il faut comprendre la "lecture prudentielle" de foi humaine qu’il est demandé aux lecteurs de Maria Valtorta. Une exigence difficile à comprendre pour eux qui, légitimement et expérimentalement, pensent que cette œuvre est divinement inspirée[18] et le proclament à temps et à contretemps.
Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Un Ordinaire désigne l'évêque en charge de l'action, ici l'imprimatur. C'était, selon le code de doit canon de 1917, l'évêque du lieu de résidence de l'auteur (Maria Valtorta), de son éditeur ou de son imprimeur.
- ↑ Une formulation typiquement subjective destinée à influencer le lecteur. Une formulation neutre aurait écrit : "Ils sollicitèrent une audience avec le Saint-Père, qu’ils obtinrent le 26 février 1948, afin de demander l’autorisation d’imprimer les volumes contenant les « dictées » et les « visions » de Maria Valtorta. Le pape les invita à s’adresser à un évêque diocésain pour obtenir l’Imprimatur nécessaire à la publication de l’œuvre, intitulée « Paroles de Vie Éternelle » ou « Évangile de Jésus-Christ »."
- ↑ Effectivement, selon le code de droit canonique de 1917 (articles 218 et 219 du code de droit canonique de 1917), le pape détient le jugement final en matière de révélations. Il est l’autorité ultime du Saint-Office. Celui qui dirige la congrégation n’est que son secrétaire. Ce n’est qu’en 1966, que le cardinal Ottaviani sera nommé Préfet du Saint-Office et constituera ainsi une Congrégation indépendante du Pape.
- ↑ ALEXIS MAILLARD - Maria Valtorta. Le dossier du Vatican., 2025, p. 63.
- ↑ 355° dossier de l'année 1945 enregistré par le Saint-Office. Aux dires d'Alexis Maillard (ouvrage, p.6), il est épais "d'une quinzaine de centimètres" et est accessible depuis l'ouverture des archives du pontificat de Pie XII (2020).
- ↑ 144° dossier enregistré par le Saint-Office (il ne deviendra Congrégation pour la Doctrine de la Foi qu'en 1965) pour l'année 1958, année de la mort de Pie XII.
- ↑ Peut-être faut-il y voir là l'explication du flou très inhabituel dans la datation de l'admonestation du Saint-Office que transcrit l'Osservatore romano du 6 janvier 1960. Au lieu de donner une date précise, voire à une référence, il emploie une périphrase qui en appelle aux "souvenirs": "Ces mots évoquent des souvenirs d’il y a environ une dizaine d’années, alors que circulaient certains textes dactylographiés volumineux, qui contenaient de prétendues visions et révélations. On sait qu’alors l’autorité ecclésiastique compétente avait défendu l’impression de ces textes dactylographiés et avait ordonné qu’ils soient retirés de la circulation" Cette pièce aurait donc disparue du nouveau dossier qui conserve pourtant, à ce que l'on peut déduire, les rapports critiques d'Alberto Vaccari ou le dernier du cardinal Bea.
- ↑ ÉDOUARD GAGNON - La censure des livres : étude historique et juridique des canons relatifs à la censure préalable des livres" - Québec, Université Laval, 223 f.
- ↑ "Mais parce que l’amour parfait bannit la crainte (1 Jean, 4, 18), la protection de la foi sera mieux assurée par un office chargé de promouvoir la doctrine, qui donnera de nouvelles forces aux hérauts de l’Évangile, tout en corrigeant les erreurs et en ramenant avec douceur dans la bonne voie ceux qui s’en sont écartés. Par ailleurs, le progrès de la culture humaine, dont l’importance pour la religion ne doit pas être négligée, veut que les fidèles suivent plus pleinement et avec plus d’amour les directives de l’Église s’ils voient bien la raison d’être des définitions et des lois, autant du moins que cela est possible en matière de foi et de mœurs." (Integrae servandae)
- ↑ CEC § 67: "Guidé par le Magistère de l’Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église". Nouvelles normes procédurales (2024): "La plupart des sanctuaires, qui sont aujourd'hui des lieux privilégiés de la piété populaire du Peuple de Dieu, n'ont jamais connu, dans le cours de la dévotion qui s'y exprime, une déclaration du caractère surnaturel des faits qui ont suscité cette dévotion. Le sensus fidelium a senti qu'il y avait là une action de l'Esprit Saint, et il n'est pas apparu de points critiques majeurs qui aient nécessité l'intervention des Pasteurs."
- ↑ Décret au sujet de la vigilance des pasteurs de l'Église sur les livres.
- ↑ 12,0 et 12,1 Normes procédurales pour le discernement de phénomènes surnaturels présumés (17 mai 2024) : "Cette décision doit être fondée sur des faits et des preuves concrètes et avérées. Par exemple, lorsqu'un voyant présumé affirme avoir menti, ou lorsque des témoins crédibles fournissent des éléments de jugement qui permettent de découvrir la falsification du phénomène, l'intention erronée ou la mythomanie." (article 22" | "Au cas où les phénomènes surnaturels présumés pourraient être attribués avec certitude à une intention délibérée de mystification et de tromperie à des fins autres (par exemple le profit et d'autres intérêts personnels)..." (article 25) | "Le discernement peut aussi porter sur des crimes, des manipulations de personnes, des atteintes à l'unité de l'Église, des gains financiers indus, de graves erreurs doctrinales, etc., qui pourraient faire scandale et porter atteinte à la crédibilité de l'Église." (article 18)
- ↑ "Ne peuvent être considérées d’origine surnaturelle, mais doivent être considérées comme des formes littéraires que l’auteur a utilisées pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus-Christ." Cette formulation est souvent celle adoptée par l’Église catholique lorsqu’elle n’a pas tranché définitivement sur l’authenticité surnaturelle d’une révélation privée, mais qu’elle invite les fidèles à la prudence. Il en aurait été autrement si la formulation avait été: "Ne sont pas d’origine surnaturelle, mais sont des formes littéraires que l’auteur a utilisées pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus-Christ." Dans ce cas il se serait agi d'une position plus radicale, rejetant catégoriquement toute origine surnaturelle.
- ↑ "L’ouvrage livré aux hommes par l’intermédiaire du petit Jean (surnom donné par Jésus à Maria Valtorta) n’est pas un livre canonique. Néanmoins, c’est un livre inspiré que je vous accorde pour vous aider à comprendre certains passages des livres canoniques," (Les Cahiers de 1945 à 1950, 28 janvier 1947, p. 317).
- ↑ LÉO A. BRODEUR: The Church and Maria Valtorta's The Poem of Man-God.
- ↑ CARDINAL JOSEF RATZINGER: "Le Cardinal Prospero Lambertini, futur Pape Benoît XIV, dit à ce sujet [les révélations privées] dans son traité classique, devenu ensuite normatif pour les béatifications et les canonisations: "Un assentiment de foi catholique n'est pas dû à des révélations approuvées de cette manière; ce n'est même pas possible. Ces révélations requièrent plutôt un assentiment de foi humaine conforme aux règles de la prudence, qui nous les présentent comme probables et crédibles dans un esprit de piété" (Le Message de Fatima, Commentaire théologique, Révélation publique et révélations privées – leur lieu théologique §2).
- ↑ BENOÎT XVI: "l’approbation ecclésiastique d’une révélation privée indique essentiellement que le message s’y rapportant ne contient rien qui s’oppose à la foi et aux bonnes mœurs. Il est permis de le rendre public, et les fidèles sont autorisés à y adhérer de manière prudente." (Verbum Domini, Dimension eschatologique de la Parole de Dieu §14 deuxième partie).
- ↑ Dans une dictée du 28 janvier 1947, Jésus précise la nature de l’œuvre confiée à Maria Valtorta: "L’ouvrage livré aux hommes par l’intermédiaire du petit Jean [=Maria Valtorta] n’est pas un livre canonique. Néanmoins, c’est un livre inspiré que je vous accorde pour vous aider à comprendre certains passages des livres canoniques [...]" ( Les Cahiers de 1945 à 1950, CEV, p. 330). Ce passage établit sans ambiguïté que L’Évangile tel qu’il m’a été révélé ne se présente pas comme un nouvel évangile, mais comme une œuvre inspirée, destinée à éclairer la Révélation déjà donnée et à favoriser une connaissance vivante du Christ.