Saint-Office, avis d'Alberto Vaccari, (26/01/1949)

    De Wiki Maria Valtorta
    Rapport d'Alberto Vaccari, sj, établit à la demande du Saint-Office

    Cet avis (Parere) d'Alberto Vaccari sj, a été établi à partir du 24 novembre 1948 à la demande du Saint-Office alors que l'œuvre de Maria Valtorta était sur le point d'être éditée par les Servites de Marie. Terminé en deux mois d'une étude incomplète[1], cet avis, très critique, résume la valeur de l'œuvre de Maria Valtorta dans le dernier mot du rapport : "zero".

    Il fait suite aux Brevi notizie du rapport de Mgr Giovanni Pepe dont il constitue les pages 7 et suivantes.

    Contexte et postérité[modifier | modifier le wikicode]

    Cet avis ne fonde pas l'opinion du Saint-Office, il la justifie a postériori. En effet, dans sa note brève du 2 février 1949, Giovanni Pepe rappelle que dès le 13 mars 1946 (p. 35), le confesseur de "l’hystérique" Maria Valtorta devait être remplacé par "un confesseur sérieux et prudent, qui la surveillera et interdira et empêchera que ses "dictées et visions" se répandent parmi les fidèles". Une position non pas fondée sur une étude mais sur des on-dit. Ce qui n'empêchera pas Pie XII de recevoir en audience "un exalté qui voit l'intervention des anges et des démons là où il n'y a que des manifestations d'hystérie" (p. 36) et d'encourager la publication de l'œuvre de Maria Valtorta. Une position contraire à l'avis du Saint-Office.

    Le rapport Vaccari répondra parfaitement à cet objectif de "démolir" l'œuvre de "l'hystérique" jusqu'au point "zero". Il prend cependant son importance en ce qu'il inspirera, en 1960, l'article commentant la mise à l'Index. Un article qui reprend très largement l'argumentaire d'Alberto Vaccari d'une manière plus pondérée toutefois : il dénonce une "vie de Jésus mal romancée" et aucunement hérétique, ce qui n'est pas le cas de son analyse primitive exposée ici qui lui trouve tous les défauts.

    Cette analyse, vielle de 75 ans, a beaucoup circulé semble-t-il auprès de personnes critiques envers l'œuvre de Maria Valtorta. On en retrouve les composantes, dès 1994, chez le P. Mitch Pacwa sj[2]. On les retrouve dans des études critiques récentes. Toutes se présentent comme des études originales, sans citation de source Vaccari.

    Texte du document[modifier | modifier le wikicode]

    La traduction française a été faite par Alexis Maillard dans son livre accessible en ligne : Maria Valtorta Le Dossier du Vatican.
    Note manuscrite : Pièce N°63 du Dossier 355/45[3]

    À PROPOS DE L’OUVRAGE "PAROLE DE VIE"

    (comme l’annonce l’écrit imprimé)

    ou

    L’ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST

    (donné à examiner sur une copie dactylographiée)

    AVIS

    du Père Alberto Vaccari s.j. Qualificateur du Saint Office[4]<c/enter>

    Page 7 du document original[modifier | modifier le wikicode]

    Cette œuvre volumineuse, qui m’a été donnée à examiner sur un support tapé à la machine à écrire, contient deux types d’écrits, très inégaux en longueur, une alternance de visions et de dictées. Sur le premier type [les visions], on fait référence à des faits et des dialogues entre personnes auxquels l’auteur fait comprendre qu’elle a assistés en esprit ; pour le second type [les dictées], on fait parler surtout Jésus, quelquefois Marie, par des petits discours, des exhortations ou instructions ou des choses semblables.

    I. Quant au premier type, les visions de faits et de dialogues, il est concevable et même légitime de romancer[5] une vie de Jésus Christ (en l’actualisant avec des mots et des concepts modernes), c’est à dire que les évènements évangéliques racontés sont encadrés par un trame de faits et de scènes crées, selon toute vraisemblance, par l’imagination. Mais on ne pourrait faire cela qu’à certaines conditions : 1°) que l’élément historique, fondé sur le récit évangélique ait la priorité aussi bien en longueur qu’en contenu : 2°) que la partie ajoutée par l’imagination soit seulement un complément (mais non un supplément) et que ce soit un éclaircissement pour le récit évangélique et pas une contradiction ; 3°) que ce qui est ajouté ne porte pas atteinte à la dignité du récit et surtout de la personne centrale, Jésus.

    Maintenant, une fois ces conditions précisées, il me paraît que cette œuvre volumineuse, qui m’a été confiée pour examen, présente des manquements.

    1°) Le cœur de l’Évangile est noyé et un peu perdu, comme une goutte d’eau dans l’océan, dans une continuelle succession de faits variés, de scènes, de conversations inédites :

    Points particuliers relevés[modifier | modifier le wikicode]

    Confusion dans le référentiel choisi

    Alberto Vaccari définit ce qui, selon lui, doit être une vie romancée de Jésus. Il exclut d'emblée l'hypothèse d'une vision. C'est l'origine de la confusion que l'on observera dans l'article commentant la mise à l'Index : voulant condamner le caractère inspiré de la révélation privée, il n'argumentera que sur une vie de Jésus mal romancée. Mais le Saint-Office n'est pas un critique littéraire. Il est, par contre, de sa compétence de juger de la conformité doctrinale ou du respect des bonnes mœurs, ce que le titre retenu n'aborde pas parce qu'au final on ne trouvera rien de convainquant. Mieux, le censeur mentionnera par trois fois la conformité et l'excellence de la théologie, ce qu'il tiendra pour suspect.
    Sa volonté de corseter les révélations privées dans le domaine de l'imagination, se heurte à leur principe même qui est celui de l'Esprit-Saint qui souffle où il veut[6]: une liberté divine comme le rappelle l'Église:
    "L'Esprit Saint, qui jaillit du cœur du Christ ressuscité, agit dans l'Église avec une liberté divine et nous offre un grand nombre de dons précieux qui nous aident sur le chemin de la vie et stimulent notre maturation spirituelle dans la fidélité à l'Évangile. Cette action de l'Esprit Saint inclut également la possibilité d'atteindre nos cœurs à travers certains événements surnaturels, comme les apparitions ou les visions du Christ ou de la Sainte Vierge et d'autres phénomènes. Ces manifestations ont souvent provoqué une grande richesse de fruits spirituels, une croissance de la foi, de la dévotion, de la fraternité et du service[7]".

    Page 8 du document original[modifier | modifier le wikicode]

    "il y a aussi beaucoup d’autres voyages de Jésus, d’autres miracles, d’autres paraboles etc. que ceux qui sont rapportés par les saints évangélistes[8] ; en somme, c’est un autre Évangile, semblable dans le fond (mais ni dans la taille, ni dans le style tout à fait moderne) aux évangiles apocryphes de l’Antiquité Chrétienne il faut donc le traiter comme l’antiquité chrétienne a traité les évangiles apocryphes : exclure, ignorer[9].
    • 2°) L’auteur ne nous dit jamais, pas même indirectement, comment on peut concilier ce récit avec la vie publique de Jésus dans les Évangiles[10], ces allers et venues multiples qu’elle fait faire au Sauveur jusqu’aux points extrêmes de la Syrie et de la Palestine (d’Antioche au Mont Nébo et à Massada sur la Mer Morte, d’Ascalon sur la Méditerranée à Aéra pas très loin de Damas).
    • Le Jésus qu’elle nous présente dans les faits et dans les paroles sur certains points n’est pas celui que nous connaissons bien par les Saints Évangiles. Dans la manière de parler de soi et de sa mission et de traiter avec ses adversaires par exemple à la page 3258 (évidemment je cite les pages selon la numérotation continue qui est signalée en haut à gauche), il n’y a pas ce "cœur doux et humble" que lui-même nous propose comme modèle[5].
    • En particulier il va contre toute la tradition évangélique avec la sorte d’ostentation avec laquelle, Jésus, depuis le début de sa prédication (page 244) et puis très souvent avec tous types de personnes, se proclame Messie, et "Fils de Dieu", et même, le "Verbe du Père", et c’est pourquoi il est même tenu pour tel par une partie de la population, bien avant la fameuse profession de saint Pierre à Césarée de Philippe (et celle-ci n’est pas dans les manuscrits dactylographiés qui me furent donnés, mais je la lis dans le petit opuscule des essais avec le titre "Parole de Vie Éternelle", p. 21-25.
    • Donc saint Pierre n’a plus la primauté de sa confession : "tu es le Christ, le Fils de Dieu vivant", et ça n’a plus de sens, ou au moins perd de sa grande force la réponse de Jésus qui le félicite pour la révélation venue du Père céleste et qui lui confère en correspondance le primat sur l’Église ; alors il faudrait effacer le très beau et très justifié éloge de saint Pierre qu’en tire le docteur de l’église saint Hilaire [de Poitiers, dans son commentaire de l’Évangile selon saint Matthieu, 16,13-20 ] : "toi tu es jugé digne parce que tu es le premier à connaître le Christ de Dieu. Bienheureuse est l’Église qui a une telle fondation" (Bréviaire, fête de la Chaire de saint Pierre, 8ème leçon, 18 janvier)[5].

    Points particuliers relevés[modifier | modifier le wikicode]

    "Il n’y a pas ce "cœur doux et humble" que lui-même nous propose"

    Contrairement à ce qu'affirme Alberto Vaccari de manière trop interprétative, Jésus emploie aussi des formules parfois extrêmement dures à l'encontre de ses interlocuteurs, même avec Pierre:
    "Hypocrites !" (Matthieu 22,18) | "guides aveugles", "pire que vous" "insensés et aveugles", "sépulcres blanchis", "serpents, race de vipères" (Matthieu 23,13-36) | "Passe derrière moi, Satan !" (Matthieu 16,23) | "Vous en faites une caverne de brigands" (Matthieu 21,12-13) | "Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel" (Matthieu 25,41) | " Ils dévorent les biens des veuves" (Marc 12,40) | "Vous avez pour père le diable" (Jean 8,44) | "Vous êtes des menteurs" (Jean 8,55), etc.

    Jésus ne cesse de se proclamer Messie

    C'est l'une des quatre reproches que l'Osservatore romano retiendra plus tard contre l'œuvre[11] ainsi que des "inconvenances"[12]
    Alberto Vaccari s'offusque de ce que "Jésus, depuis le début de sa prédication et puis très souvent avec tous types de personnes, se proclame Messie, et "Fils de Dieu", et même, le "Verbe du Père", et c’est pourquoi il est même tenu pour tel par une partie de la population, bien avant la fameuse profession de saint Pierre à Césarée de Philippe".
    Il oublie que le premier à proclamer publiquement que Jésus est "Fils de Dieu" est le Père Éternel lui-même dans la première des trois théophanies de l'Évangile[13].
    Il oublie de même que le premier apôtre à confesser Jésus comme Fils de Dieu est Nathanaël[14], sans compter les apôtres qui emploient dès le commencement, à l'encontre de Jésus, des périphrases pertinentes : Agneau de Dieu, Celui qui était annoncé.
    Il se méprend enfin sur la discrétion demandée pour l'annonce du Messie. Jésus se proclame Fils de Dieu de notoriété publique[15], ce sera même le motif de sa condamnation[16]. Mais il s'en réserve l'exclusivité[17] tant que la Rédemption n'est pas accomplie.

    Page 9 du document original[modifier | modifier le wikicode]

    "3°) Très souvent dans cette œuvre très prolixe, manque le caractère convenable qui conviendrait à un sujet sérieux, plus encore quand il s’agit de sacré. Par exemple :
    • la description extrêmement précise du physique de la Vierge Marie enfant[18] ;
    • Jésus "embrasse sur les joues" la mère de Judas[19],
    • une spontanéité tout à fait incongrue au sujet de la manière de pêcher et il y a un "Oh" admiratif de S. Pierre qui répond au: "Je n'ai jamais pêché et j'attends que tu m'apprennes." [de Jésus], et Pierre lui fait une instruction très précise sur l’art de la pêche[20],
    • Il y a beaucoup de scènes puériles, maladroites, grotesques et même indécentes comme la guérison de la Belle de Chorazeïn (toujours évoquée avec un B majuscule)[21].

    À ce propos, on peut noter de fréquents glissements, "opportuns et inopportuns" sur des sujets sexuels, pour flageller le vice, et contre une société corrompue comme celle d’aujourd’hui, mais est-ce que c’est un bon moyen pour combattre ce vice violent, de le rappeler aussi souvent et aussi crûment ?

    Présenter toutes ces scènes comme des "visions" augmente encore le blâme que mérite l'auteur, essayant ainsi d'authentifier les imaginations de sa fantaisie par le sceau du surnaturel. Cependant, elle-même parfois montre qu’elle n’est pas sûre de la vérité de ses visions parce qu’elle dit décrire les lieux comme elle les a vus sans être certaine que ces lieux existent en réalité[22].

    Ça ne peut pas être de véritables visions parce qu’elles contiennent des choses fausses"[5].

    • A la page 67 l’auteur écrit : "Marie se met à chantonner (...) elle répète de temps en temps : "Jéhovah», je devine qu’il doit s’agir d’un cantique sacré[23]". C’est de la pure fantaisie ! Aucun Juif, surtout dans l’Antiquité, n’a jamais appelé "Jéhovah" son Dieu ; cette prononciation du nom divin, comme cela a été démontré maintenant, a des origines récentes et est maintenant abolie dans les écoles, comme fausse.
    • La science de l’auteur imaginatif est plutôt dépassée. Elle-même semble le reconnaître lorsqu'elle écrit: "Mais c'est un évangile pour les simples et les petits, non pour les docteurs pour qui la grande majorité (pour ne pas dire tous) [chap. 312.14] le trouve inacceptable et inutile" (page 1680a, à la fin de l'année II, vol. 3) ; en bref : seuls les ignorants peuvent la croire.
    II. Dans les « dictées » se révèle alors l'audacieuse prétention d'attribuer ses propres fantaisies et erreurs à l'autorité suprême du divin Sauveur et de sa très sainte Mère.

    Points particuliers relevés[modifier | modifier le wikicode]

    Inconvenances diverses

    • En quoi la description de la jeune Marie[24], que voit Maria Valtorta, est-elle inconvenante? Les voyants de Fatima, de Lourdes, de la Salette, ... ont fait de même.
    • En quoi le fait d'embrasser "sur les joues" la mère "éprouvée" de Judas[25] est-il choquant ? Alberto Vaccari se choque-t-il du baiser de paix[26], de longue tradition.
    • Il trouve "incongru" que Jésus apprenne le lancer de filet de pêche de Simon-Pierre[27]. Alberto Vaccari semble classer cela dans les "scènes puériles, maladroites, grotesques". Ces qualificatifs peuvent-ils s'appliquer à Jésus exerçant le métier de charpentier ? Le Talmud et d'autres textes rabbiniques soulignent l'importance du travail et considèrent qu'il n'y a rien de déshonorant à travailler pour gagner sa vie. Le roi David était berger, Pierre était pêcheur, Paul fabriquait des tentes.
    • Plus inquiétant est le fait que la lecture du simple mot "nue" provoque un trouble chez Alberto Vaccari comme on le constatait souvent chez Giovanni Pepe. Dieu nous a créés nus et innocents. L'Évangile mentionne des personnages nus[28]. La nudité n'est pas perversion pour le médecin, l'infirmier, l'artiste, … Seules les pensées qu'elles provoquent sont choquantes et inquiétantes. “Tout est pur pour le pur” dit St Paul[29].

    Condescendances

    • Alberto Vaccari traite avec condescendance les données matérielles contenus dans l'œuvre et leur auteur : "La science de l’auteur imaginatif est plutôt dépassée. Elle-même semble le reconnaître lorsqu'elle écrit : "Mais c'est un évangile pour les simples et les petits, non pour les docteurs pour qui la grande majorité le trouve inacceptable et inutile" en bref : seuls les ignorants peuvent la croire". Les explications que Jésus donne, - car c'est Jésus qui parle et non Maria Valtorta -, sont pourtant de bon sens[30]. Les discours de Jésus dans l'Évangile sont-ils accessibles à tous ou seulement aux savants[31]?
    • Pour illustrer ce point, il dénonce "la pure fantaisie" de la jeune Marie invoquant "Jéhovah"[32]. Ce nom, dit-il, est d'origine récente et était imprononçable. Si ce nom est apparu au Moyen-Âge c'est parce que les Massorètes (érudits juifs) ont ajouté des points-voyelles au texte hébreu pour aider à la lecture. Il n'en aurait été nul besoin si ce nom était réellement imprononçable. Si le respect et l'usage liturgique sont établis, les noms théophores (noms propres composés avec le Nom divin) prouvent que son usage gagnait la vie quotidienne[33]. La prohibition du juron ou du blasphème n'interdit pas de dire Dieu merci !

    Une révélation privée qui contient des choses fausses, est fausse

    • Son affirmation péremptoire : "Ça ne peut pas être de véritables visions parce qu’elles contiennent des choses fausses" contredit l'enseignement de l'Église catholique aujourd'hui[7], comme hier[34]. Selon l'Église catholique, la présence d'inexactitudes ou d'éléments faux dans les détails secondaires d'une révélation privée n'invalide pas nécessairement son authenticité fondamentale ou son origine divine. L'Église, lorsqu'elle approuve des révélations privées, déclare seulement qu'elles ne contiennent rien de contraire à la foi ou aux bonnes mœurs, et qu'elles peuvent être lues sans danger ou même avec profit. Le critère pour juger la vérité d'une révélation privée est son orientation vers le Christ lui-même[35]. La conformité de l'œuvre de Maria Valtorta aux quatre Évangiles et à la Bible a été démontrée[36], caractéristique unique qui ne se retrouve pas dans les "vies" de Jésus romancées ou historiques, aux quelles Alberto Vaccari aurait voulu rattacher cette révélation privée.

    Page 10 du document original[modifier | modifier le wikicode]

    • Affirmé à la page 3249 et suivants (parmi les "visions") un fait topographique vraiment contraire à l'affirmation explicite de l'Évangile (Jean 11,30) a une explication ou une défense mesquine et insipide faite par Jésus lui-même (page 3263[37]). Dans Valtorta, Jésus rentre dans le jardin de Lazare et les pharisiens assistent aux dialogues entre Jésus et Marthe, alors que dans l’Évangile, Jésus ne rentre pas dans le village où est situé la propriété de Lazare.
    • Sur la page 19[38], citons les paroles de Proverbes 8,22-30, "Jésus dit... (aux hommes. Vous les avez appliqués à la Sagesse, mais ces versets parlent d'Elle, la Belle Mère, la Sainte Mère" ; en bonne exégèse (et surtout dans le sens de l'Église) il fallait dire exactement le contraire : ces versets parlent de la Sagesse et s’appliquent à Marie[5].
    • Surtout il est répréhensible que dans deux "dictées" l'une après l'autre, la première de Marie, la seconde de Jésus (pp. 69-73 et 73-74) on veuille expliquer en profondeur et défendre l'opinion (qui apparaît aussi ailleurs, par exemple page 346) selon laquelle le péché originel, la première faute d'Adam et Ève, était l'acte conjugal accompli à l'instigation du diable contre l'interdiction de Dieu ; opinion qui n'est pas nouvelle, mais déjà connue de saint Augustin qui la qualifiait de « ridicule » (Commentaire sur la Genèse, livre 11, chapitre 41 à la fin), revenu aujourd'hui à la mode dans certains milieux à cause de cette démangeaison qu'excite, surtout chez les jeunes, tout ce qui touche au sixième commandement du Décalogue [« tu ne seras pas adultère »]. Mais il est possible d’affirmer sans l’ombre d’une hésitation que : 1° cela n’a aucun fondement solide dans le récit biblique Genèse chap. 2-3 ; 2° En effet, [cette idée que le péché originel serait l’acte conjugal] est directement contraire à la fois à l'ordre donné par Dieu aux premiers hommes dans le premier récit de la création (Genèse 1, 28 : soyez féconds, multipliez-vous) et comme le proclame la présentation de la première femme au premier homme (Genèse 2, 32-34), dans laquelle Jésus lui-même relève l'institution divine du mariage dans sa forme la plus pure et la plus sacrée (Matthieu 19, 4-6) ; 3° supposer un ordre temporaire de continence, c'est-à-dire la suspension ou l'ajournement de l'ordre divin "croissez et multipliez-vous", comme sont forcés de le faire les partisans de cette opinion, est pur arbitraire, pure fantaisie, c'est vouloir introduire dans l'Écriture divine ce qui n'y est pas ; et il n’est pas licite de faire une chose pareille[5].


    Cela suffit à conclure que cette œuvre, tant dans l'un que dans l'autre élément dont elle est constituée (visions et dictées) est condamnable. Ajoutons qu’ici et là des doctrines erronées en théologie sont enseignées ou suggérées, dignes d’une censure plus ou moins grave.

    • Ainsi la préexistence des âmes. De la Bienheureuse Vierge Marie, il est dit avec une grande clarté qu'elle fut créée "seulement esprit" avant le commencement des temps[39] (page 22) et qu'alors, conçue et née sur terre, dans son esprit "elle revit ce que son esprit avait vu en Dieu avant d'être conçue" (page 47).

    Points particuliers relevés[modifier | modifier le wikicode]

    La résurrection de Lazare

    Alberto Vaccari dénonce une "audacieuse prétention d'attribuer ses propres fantaisies et erreurs à l'autorité suprême du divin Sauveur et de sa très sainte Mère" (p.52). À l'appui.il signale que contrairement à Jean 11,30, le Jésus de Maria Valtorta rencontre Marthe au seuil de la propriété et non à la limite de Béthanie. Il ne retient pas l'explication que donne Jésus sur ce point particulier[40].
    Cette charge ("audacieuse prétention... fantaisies") se heurte à deux faits signalés pourtant par Jésus : Marthe ne pouvait pas sortir de la propriété de Lazare : Selon les lois juives (halakha), Marthe et Marie devaient rester cloîtrées pendant sept jours sans sortir de la maison (Lazare était enseveli depuis 4 jours seulement). Cette obligation de deuil strict est appelée "shiv'a" (les sept jours de deuil). D'autre part, Jésus contourne le village de Béthanie pour se rendre à la propriété de Lazare qui est à l'opposé. Ceci est parfaitement illustrée dans ce schéma[41]. Si Maria Valtorta ne pouvait connaître cette coutume ancienne de la Shiv'ah, qu'elle évoque pourtant, un exégète tel qu'Alberto Vaccari aurait dû noter ce point qui donne toute sa cohérence au récit de l'Évangile canonique.

    Exégèse contestée de Proverbes 8, 22-30 et "préexistence" des âmes"

    Alberto Vaccari conteste l'exégèse qui applique ce texte à la Vierge Marie et il en tire toute une série d'incongruités comme la préexistence des âmes, la nature d'esprit de Marie ou le fait qu'elle soit appelée la "seconde-née" du Père. Ces reproches ont été repris, sans citation de source, par don Guillaume Chevallier. Ils ont fait l'objet d'une réponse argumentée de Marie de Nazareth[42], renvoyant notamment à la Liturgie et aux commentaires qu'en fait le Bienheureux Dom Prosper Guéranger qui ne peut être taxé de manquement à l'exégèse. Nous les reproduisons[43] car ils répondent aux objections d'Alberto Vaccari:
    "L’Apôtre nous enseigne que Jésus, notre Emmanuel, est le premier-né de toute créature (Colossiens 1,15). Ce mot profond signifie non seulement qu’il est, en tant que Dieu, éternellement engendré du Père ; mais il exprime encore que le Verbe divin, en tant qu’homme, est antérieur à tous les êtres créés.     Cependant ce monde était sorti du néant, le genre humain habitait cette terre depuis déjà quatre mille ans[44], lorsque le Fils de Dieu s’unit à une nature créée. C’est donc dans l’intention éternelle de Dieu, et non dans l’ordre des temps, qu’il faut chercher cette antériorité de l’Homme-Dieu sur toute créature. Le Tout-Puissant a d’abord résolu de donner à son Fils éternel une nature créée, la nature humaine, et, par suite de cette résolution, de créer pour être le domaine de cet Homme-Dieu, tous les êtres spirituels et corporels. Voilà pourquoi la divine Sagesse, le Fils de Dieu, dans le passage de l’Écriture que l’Église nous propose aujourd’hui et que nous venons de lire, insiste sur sa préexistence à toutes les créatures qui forment cet univers. Comme Dieu, il est engendré de toute éternité au sein de son Père ; comme homme, il était dans la pensée de Dieu le type de toutes les créatures, avant qu’elles fussent sorties du néant. Mais le Fils de Dieu, pour être un homme de notre filiation, ainsi que l’exigeait le décret divin, devait naître dans le temps, et naître d’une Mère.   Cette Mère a donc été présente éternellement à la pensée de Dieu comme le moyen par lequel le Verbe prendrait la nature humaine ; le Fils et la Mère sont donc unis dans le même plan de l’Incarnation ; Marie était donc présente comme Jésus dans le décret divin, avant que la création sortît du néant. Voilà pourquoi, dès les premiers siècles du christianisme, la sainte Église a reconnu la voix de la Mère unie à celle du Fils dans ce sublime passage du livre sacré, et a voulu qu’on le lût dans l’assemblée des fidèles, ainsi que les autres passages analogues de l’Écriture, aux solennités de la Mère de Dieu [...]  
    On comprend à lire ces commentaires du Bienheureux Dom Prosper Guéranger, comment la Sagesse, essence de Dieu le Père, a pu concevoir de toute éternité la Mère Immaculée de la Sagesse incarnée, Jésus, "premier-né de toute créature". Maria Valtorta ne connaissait peut-être pas ces commentaires. Mais Alberto Vaccari ne pouvait les ignorer: En 1947 Pie XII, dans son encyclique Mediator Dei (1947), notait qu'un renouveau remarquable de l'intérêt savant pour la liturgie sacrée avait eu lieu à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, principalement grâce à l'initiative privée et au travail zélé des monastères bénédictins. Le bienheureux Dom Prosper Guéranger, qui a joué un rôle fondamental dans le mouvement liturgique, dont le Pape Pie XII a reconnu l'importance providentielle[45], fut aussi le restaurateur de l'ordre des Bénédictins en France, notamment à Solesmes.

    Le péché originel aurait été un acte sexuel

    La lecture superficielle, qu'Alberto Vaccari reconnaît, l'a conduit à confondre la cause et la conséquence du péché originel. Il pense que "Le péché originel, la première faute d'Adam et Ève, était l'acte conjugal accompli à l'instigation du diable contre l'interdiction de Dieu". Ce serait, selon lui, "vouloir introduire dans l'Écriture divine ce qui n'y est pas" et suffirait "à conclure que cette œuvre, tant dans l'un que dans l'autre élément dont elle est constituée (visions et dictées) est condamnable". L'Osservatore romano, dix ans plus tard, retient cette objection mais en des termes plus modérés : elle est qualifiée de "plutôt extravagante et inexacte".
    Maria Valtorta, dans un note d'EMV 174.8/9, détaille l'enchaînement de la cause et des conséquences du Péché originel : sous l'action du Serpent "Ève se vit aussi puissante que Dieu, comme si elle s’était débarrassée de la marque de toute créature : devoir obéir à tout ce que Dieu commande et se borner à faire ce que Dieu permet. Après qu’elle eut rejeté cette marque pour être “comme Dieu”, la luxure spirituelle du “pouvoir tout faire” entra en elle." Cette luxure spirituelle "engendra la luxure intellectuelle du “tout connaître” : le bien et surtout le mal que Dieu lui interdisait de connaître". Celle-ci "engendra la luxure charnelle" qui les pousse à un accouplement qui "procurait une nouvelle jouissance immédiate et un futur pouvoir d’être semblables à Dieu en créant par eux-mêmes de nouveaux hommes sur la terre, par des lois naturelles communes aux animaux et différentes de celles que Dieu avait établies[46]." Le descriptif de Maria Valtorta[47] décrit donc bien un dérèglement des sens aboutissant à la triple concupiscence comme l'explique le Catéchisme de l'Église catholique[48] quarante-sept ans après la dictée de Maria Valtorta. Le Péché originel a engendré la "luxure charnelle". Adam et Ève n'ont pas procréé avant la péché originel. Cela aurait été caractérisé par une pureté, une harmonie et une obéissance parfaite de la chair à la volonté, sans la honte ni la concupiscence qui sont apparues après la Chute. Maria Valtorta, comme la Genèse, ne dit pas autre chose[49].

    Page 11 du document original[modifier | modifier le wikicode]

    • "De tous les autres hommes, de toute âme humaine, la préexistence semble se réduire à "un millième d’instant" ; "en effet, nous lisons qu'elle (l'âme) sort parfaite de la pensée divine et qu'à l'instant de sa création elle est égale, pour un millième d'instant, à celle du premier homme (c'est-à-dire sans tache de péché, dans la justice originelle) : perfection qui comprend la vérité comme un don gratuit" (page 1574)[50], d'où il arrive que, quand un homme comprend une vérité, il ne fait rien d'autre que se souvenir de ce qu'en ce millième d'instant il avait vu en Dieu. Le ministère angélique jette la lumière sur ses souvenirs et le tentateur jette les ténèbres (page citée). Pure fantaisie, erreur réfutée en philosophie ![51]
    • Des expressions incorrectes en théologie, voire proprement hérétiques, sont : "Parole du Père, Partie de Dieu" (Jésus dit de lui-même, page 244)[52],
    • Marie peut être appelée la seconde née du Père (page 1)[39] ;
    • maladroites (c'est le moins qu'on puisse dire) sont : Marie, qui manifeste "la joie d'avoir rendu Dieu heureux" (page 70) et qui voudrait pécher pour être aimée de Dieu qui devient Sauveur (page 32)[53] ; "celui qui aime mérite tout de Dieu" (p. 281 à la fin) ;
    • « Le Verbe est venu sur terre. Il s’est donc séparé du Père et du Saint-Esprit. Il est venu pour travailler sur terre. « Au ciel, les deux autres contemplèrent les œuvres de la Parole » (page 1070 ; et ce sont là des paroles mises dans la bouche de Jésus !)[54]
    • De tels écarts par rapport au sentiment juste et au discours exact en matière de foi ne me semblent pas fréquents en proportion de l'ampleur de l'ouvrage ; mais je dois dire que je ne l'ai pas lu dans son intégralité, en profondeur, sauf quelques parties.

    Cependant, ce que j’ai lu me semble plus que suffisant pour formuler le jugement défavorable que j’ai motivé ci-dessus. Je ne m'étendrai donc pas sur les interprétations fausses ou inexactes de divers passages ou livres de l'Écriture Sainte, qui y sont plus fréquentes, mais aussi de moindre conséquence. Ceci s'applique cependant aux passages ou aux livres de la Bible qui reviennent parfois dans les longs dialogues des "visions" ou dans les "dictées". Par respect pour les Saints Évangiles, auxquels cet ouvrage se réfère continuellement par sa nature même, je crois devoir exprimer ici, à la fin, de manière encore plus explicite, le jugement qui se dégage déjà de ce que j'ai dit plus haut: comme interprétation du Saint Évangile, ce livre confus ne vaut rien.


    Rome, 26 janvier 1949.

    Père Alberto VACCARI, Société de Jésus.

    Points particuliers relevés[modifier | modifier le wikicode]

    Pour un millième d'instant, l'âme sortie parfaite de la pensée divine est égale à celle du premier homme

    Dans une dictée du 28 janvier 1947 (p.332), Jésus répond d'avance à cette objection par un argumentaire d'évidence qu'Alberto Vaccari n'aurait pas pu nier: "[l'âme] ne sort pas impure de la Pensée créatrice. Le péché originel se trouve dans l’homme et dans les enfants de l’homme, pas en Dieu. C’est pourquoi ce n’est pas au moment où elle est créée par Dieu mais au moment de s’incarner dans l’homme conçu par l’homme que l’âme contracte l’héritage que se partagent les descendants d’Adam…". Voir le développement dans la note de bas de page.

    Jésus, "partie de Dieu"

    En EMV 487.4, Jésus dit: "Mais Moi je connais Celui qui m'a envoyé parce que je suis sien, je fais partie de Lui, et je suis un Tout avec Lui. Et Il m'a envoyé, pour que j'accomplisse ce que veut sa Pensée." Cette expression comporte trois affirmations: 1 - "Je connais Celui qui m'a envoyé parce que je suis sien". Ceci est théologiquement juste et biblique[55]. Jésus est "sien" (du Père) par nature, étant le Fils éternellement engendré. 2 - "Je fais partie de Lui". Ceci est effectivement théologiquement imprécis et potentiellement problématique. Utiliser le terme "partie" peut induire en erreur en suggérant que la divinité est fragmentée (ce qui est contraire à la doctrine de la Trinité) ou que Jésus n'est pas pleinement Dieu. 3 - "Et je suis un Tout avec Lui". Ceci est théologiquement juste et biblique[56], mais nécessite une compréhension précise. L'unité entre le Père et le Fils n'efface pas la distinction des personnes. Jésus est "un Tout avec Lui" dans le sens d'une unité d'essence divine, mais il reste une personne distincte du Père.
    Alberto Vaccari aurait donc été fondé à dénoncer les dangers de cette formulation s'il ne commettait pas un anachronisme et une partialité d'interprétation.
    Anachronisme : Si dans un écrit contemporain, l'expression serait critiquable, elle est justifiée pour une vision historique. Il s'agit du passage de l'Évangile où Jésus parle de sa vraie nature[57]. Pour les Juifs du temps de Jésus (notamment les pharisiens et le Sanhédrin), l’idée trinitaire était révolutionnaire et scandaleuse. D'ailleurs Jésus ne parlera explicitement du Paraclet qu'à ses apôtres et en final. Pour eux, c’était une lumière nouvelle, mais difficile à saisir pleinement avant la Résurrection et la Pentecôte. La formulation claire de la Trinité (un seul Dieu en trois Personnes) ne viendra seulement avec les Conciles des IVe-Ve siècles (Nicée, Constantinople). Encore aujourd'hui il reste difficile de l'exprimer et de la concevoir simplement. Les analogies que l'on emploie (famille, trèfle de St Patrick, ...) ne sont pas des hérésies, mais des pédagogies. Jésus emploie une formulation accessible dans le contexte de l'époque. Une formulation qui contient bien la substance du mystère : Un Dieu en trois personnes.
    Partialité : Jésus ne s'arrête pas à l'image: dans la suite du discours il développe longuement le mystère de la Trinité, de l'Incarnation et de la Rédemption, vérités, là aussi, si profondes qu'elles sont difficiles à saisir pleinement au point que Maria Valtorta écrira: "Les gens chuchotent. Pas tous ont compris, même la plupart (et je suis du nombre) n'ont pas compris. Nous sommes trop ignorants. Mais nous avons l'intuition qu'il a énoncé de grandes choses, et nous nous taisons pleins d'admiration." Il suffit de lire le développement que Jésus fait[58], et qu'il justifie bibliquement, pour comprendre la justesse de cette remarque de Maria Valtorta.

    Comme interprétation du Saint Évangile, ce livre confus ne vaut rien

    Alberto Vaccari conclut donc: "comme interprétation du Saint Évangile, ce livre confus ne vaut rien (zero)". Il est passé du livre romancé à l'exégèse, une confusion des genres qui se retrouvera dans l'Osservatore romano qui détectera des divergences inopportunes mais aucune opposition condamnable malgré ce réquisitoire dressé par Alberto Vaccari. Cela reste son opinion personnelle qu'on peut ou non partager. Sur ce dernier point, le Bienheureux Allegra, un autre bibliste qui a passé deux ans (et non deux mois) à étudier en profondeur l'œuvre de Maria Valtorta, conclut à l'opposé d'Alberto Vaccari :
    "Il y a donc dans l'ouvrage de Maria Valtorta une transposition, une traduction de la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus dans le langage de l’Église d'aujourd'hui, une transposition voulue par Lui, étant donné que la voyante était privée de toute formation technique théologique. Et cela a pour but, je pense, de nous faire comprendre que le message de l’Évangile annoncé aujourd'hui par Son Eglise d'aujourd'hui, avec le langage d'aujourd'hui, est substantiellement identique à celui de Son propre Enseignement d'il y a vingt siècles.[59]"

    Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

    1. Il mentionne fonder son opinion sur des résumés (p. 51). Il conclut (p. 55) : "De tels écarts par rapport au sentiment juste et au discours exact en matière de foi ne me semblent pas fréquents en proportion de l'ampleur de l'ouvrage ; mais je dois dire que je ne l'ai pas lu dans son intégralité, en profondeur, sauf quelques parties." (Traduction d'Alexis Maillard).
    2. Cf. JONATHAN A. BAKER, In Defense of thePoem, 2007, www.maria-valtorta.net.
    3. Il s'agit de la pièce 63 du dossier Maria Valtorta (n°355) ouvert en 1945.
    4. Les qualificatori étaient des consultants théologiques qui assistaient le Saint-Office dans ses enquêtes. Leur fonction principale était d'examiner les écrits, les propositions ou les doctrines soumises à l'attention du Saint-Office et de déterminer si elles étaient conformes à la doctrine catholique
    5. 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 et 5,5 Voir ci-dessous les commentaires sur les points particuliers relevés.
    6. Cf. Jean 3,8.
    7. 7,0 et 7,1 Normes procédurales pour le discernement de phénomènes surnaturels présumés, Dicastère pour la doctrine de la Foi, 17 mai 2024.
    8. Pourquoi le reprocher ? Saint Jean le dit lui-même par deux fois en fin de son Évangile et l'Église le reprend: "Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre (Jean 20,30)" - "Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait (Jean 21,25)" | Voir aussi CEC § 514.
    9. Alberto Vaccari donne aux écrits apocryphes la connotation populaire de faux, ce qui sert, semble-t-il, son argumentaire. Ce n'est pas exact. Dans le canon actuels des écrits bibliques, l'Eglise catholique retient des écrits qui étaient considérés comme apocryphes au temps des cathédrales. Pour l'Église catholique, le terme "apocryphe" désigne des écrits qui ne sont pas considérés comme faisant partie du canon inspiré de la Sainte Écriture, même s'ils peuvent avoir une valeur historique ou littéraire, ou avoir été populaires à certaines époques. Anne et Joachim que l'Eglise fêtent le 26 juillet, ne sont connus que par des écrits apocryphes.
    10. Procès d'intention : L'un des titres mentionnés est "L’ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST" et l'ouvrage se réclame de visions.
    11. "Par contre dans cette espèce d'histoire romancée, Jésus est loquace à l’extrême, en véritable publicitaire, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu et à faire des exposés de théologie dans les termes mêmes qu’emploierait un professeur de nos jours."
    12. "Quelques pages sont plutôt scabreuses et, par certaines descriptions et certaines scènes, rappellent des romans modernes".
    13. “Tu es mon Fils bien-aimé” (Matthieu 3,17 | Marc 1,11 | Luc 3,22).
    14. Jean 1,49.
    15. Jean 10,36-37.
    16. Jean 5,18.
    17. Matthieu 16,20 | Marc 8,30 | Luc 9,21.
    18. EMV 7,1-2.
    19. EMV 78.2.
    20. EMV 58.3.
    21. Ancienne femme légère, devenue lépreuse et paria, elle est guérie par Jésus qui lui demande, à l'identique de Naaman le syrien (2 Rois 5,14), de se plonger dans le lac où elle laisse ses loques et ressort nue (EMV 94.5)
    22. C'est le propre des visions authentiques : témoigner intégralement de ce que l'on voit.
    23. EMV 16.2.
    24. EMV 7.1/2.
    25. EMV 78.2.
    26. Historiquement, le "baiser de paix" ou "saint baiser" dans le christianisme primitif impliquait un contact physique. Saint Paul mentionnent à plusieurs reprises l'injonction de "saluer par un saint baiser" (en grec : en philemati hagio)  . Saint Pierre utilise l'expression "par un baiser d'amour" (en philemati agapes). Saint Justin Martyr décrit l'échange du baiser de paix (allelous philemati aspazometha) après les prières et avant l'Offertoire dans la liturgie. Il n'y a que sainteté dans ce geste physique de tradition ancienne, la nature exacte du contact (sur la bouche, la joue, la main) n'est pas toujours précisée.
    27. EMV 58.3.
    28. Marc 14,52 | Jean 21,7.
    29. Tite 1,15.
    30. EMV 312.14. Jésus explique pourquoi il emploie, dans les dictées, des mots courants plutôt que des mots savants : pour être compris par tout le monde. "Les simples et les petits comprendront mieux "Anatolie" que "Bithynie ou Mysie". Mais il le précise cependant pour confirmer l'authenticité de l'œuvre.
    31. Matthieu 11,25.
    32. EMV 16.2.
    33. Le nom de Jésus en est un exemple : Yehoshua est la contraction de "Yeho" (יְהוֹ) qui représente le nom de Dieu dans ses deux premières syllabes (יהוח) et de "shua" (שוע) signifiant "un cri à l'aide !".
    34. The Catholic encyclopedia, 1913, Private Revelations.
    35. BENOÎT XVI, Verbum Domini § 14, deuxième partie.
    36. Cf. La révélation privée de Maria Valtorta, Sept caractéristiques pour juger de son authenticité.
    37. EMV 548.20.
    38. EMV 5.8.
    39. 39,0 et 39,1 EMV 5.12. Voir ci-dessous: "Exégèse contestée de Proverbes 8, 22-30 et "préexistence" des âmes"
    40. EMV 548.20.
    41. Image générée par intelligence artificielle.
    42. MARIE DE NAZARETH : Réponse à Don Guillaume Chevallier : il n’y a aucune erreur doctrinale dans les écrits de Maria Valtorta.
    43. Année liturgique, propre des saints, 8 décembre, commentaires de Proverbes 8,22-31.
    44. Ancienneté de l'Homme estimée à l'époque.
    45. "Le mouvement liturgique est apparu ainsi comme un signe des dispositions providentielles de Dieu sur le temps présent, comme un passage du Saint-Esprit dans son Église" (PIE XII - Discours aux participants du congrès international de Liturgie pastorale, Samedi 22 septembre 1956.
    46. Voir l'article spécifique.
    47. EMV 17.5/6.
    48. Cf. Catéchisme de l'Église catholique, § 377: "La "maîtrise" du monde que Dieu avait accordée à l’homme dès le début, se réalisait avant tout chez l’homme lui-même comme maîtrise de soi. L’homme était intact et ordonné dans tout son être, parce que libre de la triple concupiscence (cf. 1 Jean 2,16) qui le soumet aux plaisirs des sens, à la convoitise des biens terrestres et à l’affirmation de soi contre les impératifs de la raison".   § 379 "C’est toute cette harmonie de la justice originelle, prévue pour l’homme par le dessein de Dieu, qui sera perdu par le péché de nos premiers parents."
    49. Cf. Genèse 3,16 : "Ton désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi."
    50. EMV 290.9.
    51. Voir ci-dessous la réponse à l'objection: Pour un millième d'instant, l'âme sortie parfaite de la pensée divine est égale à celle du premier homme
    52. EMV 487.4. Voir ci-dessous, dans les points relevés, Jésus, "partie de Dieu"
    53. Il n'y a rien de maladroit dans cette expression. Un tel "oxymore" se retrouve dans l'Exultet de la nuit de Pâques: "Bienheureuse Faute qui nous valut un tel Sauveur !" et saint Paul n'hésite pas à dire : "Moi-même, pour les Juifs, mes frères de race, je souhaiterais être anathème, séparé du Christ" (Romains 9,3).
    54. EMV 207.9. Afin d’établir un parallèle entre Trinité céleste (Père, Fils et Esprit-Saint) et trinité terrestre (Jésus, Marie et Pierre), l’explication doit recourir à l’expédient d’attribuer à Dieu des pensées et des comportements humains, en établissant des séparations et des réunions entre Personnes divines.    Il n’est pas question pour autant, note Maria Valtorta sur une copie dactylographiée, de nier l’union hypostatique (= union des deux natures, divine et humaine) par laquelle le Verbe, étant réellement dans la chair du Fils de Dieu et de Marie, n’a pas cessé de faire un avec le Père et donc avec l’Amour ; il n’a pas cessé d’être le Saint des saints, car il l’était par sa nature divine et il l’était dans sa nature humaine, par grâce et par volonté très parfaites. Voir l'article sur l'Union hypostatique qui comporte 36 extraits de l'œuvre de Maria Valtorta sur ce sujet.
    55. Jean 17,25 | Matthieu 11,27.
    56. Jean 10,30 | Jean 14,9.
    57. Jean 7,25-30.
    58. EMV 487.4 à 487.9.
    59. Analyse de l'œuvre de Maria Valtorta par Gabriele M. Allegra, Langage.