Péché originel : le Serpent séduit Ève puis Adam

    De Wiki Maria Valtorta

    L’Osservatore Romano commentant la mise à l’Index de l’Œuvre de Maria Valtorta, retient cette critique, l’une des quatre de nature théologique :

    "Au milieu d’un si grand étalage de connaissances théologiques, on peut cueillir quelques... perles qui ne brillent certes pas par leur orthodoxie catholique. Ici et là s’exprime, au sujet du péché d’Adam et Ève, une opinion plutôt extravagante et inexacte."

    On aurait aimé plus de précisions : quelles opinions ? Mais si on se fie aux critiques de contradicteurs, il s’agirait de ce passage :

    "Satan a voulu retirer à l’homme cette virginité intellectuelle ; de sa langue de vipère, il a flatté et caressé les membres et les yeux d’Ève, provoquant en elle des réflexes et une excitation qu’ils n’avaient pas avant, quand la malice ne les avait pas encore intoxiqués. [...] Cette sensation lui est douce. "La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir... Elle prit de son fruit et mangea[1]." Alors elle "comprit". Désormais la morsure du mal était descendue en elle. Elle vit avec des yeux neufs et entendit avec des oreilles nouvelles les mœurs et les voix des brutes (= les bêtes). Et elle les désira d’un désir fou. Elle a commencé seule à pécher, mais elle termina avec son compagnon. [...] Si l’homme est devenu rebelle à Dieu, s’il a connu la luxure et la mort, c’est à cause d’elle. C’est à cause d’elle qu’il n’a plus su dominer ses trois règnes : celui de l'esprit, puisqu’il a permis que l’esprit désobéisse à Dieu ; celui de la conduite morale, parce qu’il a permis que les passions le dominent ; celui de la chair, parce qu’il l’a rabaissée aux lois instinctives des bêtes."[...] Depuis lors, la triple convoitise s’attache aux trois règnes de l’homme. (EMV 17.5/6 version 1985)

    Les contradicteurs y voient un fantasme à peine déguisé de l’auteure, mais ce qu’explique ce passage se trouve repris dans le Catéchisme de l’Église catholique publié 32 ans après cette remarque :

    • § 2515 - Au sens étymologique, la "concupiscence" peut désigner toute forme véhémente de désir humain. La théologie chrétienne lui a donné le sens particulier du mouvement de l’appétit sensible qui contrarie l’œuvre de la raison humaine. L’Apôtre Saint Paul l’identifie à la révolte que la "chair" mène contre "l'esprit"( cf. Galates 5, 16. 17. 24 ; Éphésiens 2, 3). Elle vient de la désobéissance du premier péché (Genèse 3, 11). Elle dérègle les facultés morales de l’homme et, sans être une faute en elle-même, incline ce dernier à commettre des péchés(cf. Concile de Trente : Denzinger-Schönmetzer 1515).
    • § 2516 - Déjà dans l’homme, parce qu’il est un être composé, esprit et corps, il existe une certaine tension, il se déroule une certaine lutte de tendances entre "l’esprit" et la "chair". Mais cette lutte, en fait, appartient à l’héritage du péché, elle en est une conséquence et, en même temps, une confirmation. Elle fait partie de l’expérience quotidienne du combat spirituel.

    C’est à l’occasion d’un autre passage que l’explication théologique se poursuit :

    La Note théologique de Maria Valtorta[modifier | modifier le wikicode]

    En EMV 174.8/9 édition 1985, Jésus dit :

    "La sensualité s'enflamme chez ceux qui sont corrompus et, à la suite de la sensualité, les autres désirs malsains. – Vous savez déjà comment Ève fut corrompue, et Adam par son intermédiaire. Satan embrassa l’œil de la femme[2] et l'ensorcela de telle façon que toute vision jusqu'alors pure prit pour elle un aspect impur et éveilla des curiosités étranges. Puis Satan lui baisa les oreilles et les ouvrit aux paroles d'une science inconnue : la sienne. Même la pensée d'Ève voulut connaître ce qui n'était pas nécessaire. Puis Satan montra à l’œil et à la pensée éveillés au Mal ce que tout d'abord ils n'avaient pas vu ni compris, et tout en Ève s'éveilla et se corrompit. Et la Femme, allant vers l'Homme, révéla son secret et persuada Adam de goûter le nouveau fruit si beau à voir et interdit jusqu'alors. Et elle le baisa et le regarda avec une bouche et des yeux où était déjà le trouble satanique. Et la corruption pénétra en Adam qui vit, et dont l’œil désira le fruit défendu. Il y mordit avec sa compagne, tombant d'une telle hauteur dans la boue."

    Dans une longue note qui occupe les quatre pages d’un feuillet plié et inséré dans une copie dactylographiée, Maria Valtorta explique en quoi consiste la corruption de l’œil et de l’oreille d’Ève. Cette note commence par "Jésus dit :" et l’éditeur la résume ainsi :

    "Il s’agit d’un baiser immatériel, une leçon de malice intellectuelle destinée à éveiller une curiosité initialement spirituelle, comme l’était l’épreuve proposée par Dieu pour confirmer Adam et Ève dans la grâce : l’obéissance au seul commandement de Dieu. Cette curiosité initialement spirituelle a ensuite dégénéré en curiosités substantielles toujours plus pesantes et bestiales."
    "Après avoir décrit la condition originelle d’Ève "qui connaissait Dieu avec justice, se voyait et se connaissait elle-même dans sa partie supérieure de fille de Dieu", mais s’ignorait dans sa partie inférieure de créature animale, la note poursuit :
    "Satan, sous l’aspect d’un serpent, attira l’imprudente, la fascina comme c’est le propre d’un serpent, fit de son charme plein de ruse un poison mortel qui assombrit la vue et l’intelligence spirituelles de la femme ; puis, avec lubricité et toutes sortes d’insinuations, il révéla la femme à elle-même. Alors Ève se vit aussi puissante que Dieu, comme si elle s’était débarrassée de la marque de toute créature : devoir obéir à tout ce que Dieu commande et se borner à faire ce que Dieu permet. Après qu’elle eut rejeté cette marque pour être “comme Dieu”, la luxure spirituelle du “pouvoir tout faire” entra en elle. Cela engendra la luxure intellectuelle du “tout connaître” : le bien et surtout le mal que Dieu lui interdisait de connaître. Au contraire, le Serpent l’y incitait, car c’est seulement par la pleine connaissance du bien et du mal qu’Adam et elle, deviendraient “comme des dieux”, rendraient immortels leur sang et leur descendance par leur propre capacité ; il allait jusqu’à se proposer comme maître pour leur permettre de tout connaître. Et Eve le prit pour maître. La luxure intellectuelle, fille de la spirituelle, engendra la luxure charnelle. Et Ève, qui avait déjà employé pour le mal sa vue et son ouïe, voulut aussi employer le toucher en prenant connaissance du fruit mystérieux, l’odorat en aspirant son essence enivrante, et le goût en mordant l’écorce d’une connaissance nouvelle pour en déguster la saveur inconnue. C’est alors que naquit en elle un appétit concupiscent de consommer complètement ce qu’elle avait à peine essayé : en effet, désormais privée de la grâce, de son innocence et de son intégrité, ce qui était mauvais lui parut bon, et elle ne pouvait plus garder sa sensualité sous la sujétion de la raison. Elle se connut elle-même, connut et voulut que son compagnon connaisse : elle alla le trouver avec une mauvaise intention, l’entraîna à mépriser le commandement de Dieu, le tenta de mordre ce qu’elle avait mordu la première. Après l’avoir ainsi rendu semblable à elle en luxure et en malice, elle le persuada de consommer ce qui était interdit parce que cela procurait une nouvelle jouissance immédiate et un futur pouvoir d’être semblables à Dieu en créant par eux-mêmes de nouveaux hommes sur la terre, par des lois naturelles communes aux animaux et différentes de celles que Dieu avait établies.
    "La note conclut :
    "Les deux échelles de Satan visent à faire de l’homme, cet enfant de Dieu, un animal, et du Fils unique de Dieu devenu homme un pécheur. La première descend de l’esprit vers la chair et a “ réussi ” par la chute fatale. La seconde monte de la chair à l’esprit et a “raté” pour la raison suivante : le dessein satanique d’induire le messie au péché et par là de détruire pour toujours toute possibilité de régénération de l’homme à sa condition d’enfant de Dieu, servit, grâce à la perfection de l’Homme-Dieu, à confirmer le Christ dans sa grâce d’homme et donc dans sa puissance de Messie, cause de salut éternel pour la descendance d’Adam rachetée."

    Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

    1. Genèse 3,6.
    2. Selon Genèse 3,6.