Mise à l'Index des livres prohibés
Le 6 janvier 1960, l'Osservatore Romano, organe officiel du Vatican, publie un article commentant le décret de mise à l'Index des livres prohibés de la vie de Jésus de Maria Valtorta[1].
Cette vie de Jésus de Maria Valtorta fut une des dernières œuvres à être mises à l’Index avant la suppression définitive, en 1966, de ce catalogue quatre fois séculaire. Elle ne fut suivie que par La vie de Jésus de Jean Steinmann[2] puis par l’ensemble des œuvres de Pierre Teilhard de Chardin[3]. Un livre prohibé ne pouvait ni être édité, ni lu, ni gardé, ni vendu, ni traduit, ni communiqué à d’autres personnes (1917 Codex Iuris Senior, canon 1398, § 1).
La motivation de la mise à l'Index[edit | edit source]
Le décret officiel (voir ci-contre) énonce une décision, mais ne la justifie pas[4]. C'était l'usage. Mais obligation était faite d'exposer les causes de la prohibition[5]. Le motif de la condamnation fut donc énoncé en tête et en conclusion du commentaire de l'Osservatore Romano : une "désobéissance grave", autrement dit une mesure disciplinaire mais non doctrinale, enfreignant le canon 1385, paragraphe 1, alinéa 2 du code de droit canon (de 1917). Celui-ci stipulait qu’aucun livre touchant à un sujet religieux ne pouvait être édité sans imprimatur. Le titre de l'article laisse croire à un mauvais roman mais non à une œuvre nocive, ce qui surprend car la critique littéraire n'est pas dans les attributions de l'Église en générale et du Saint-Office en particulier[6]. L'auteur de l'article évoque toutefois des "raisons d’irrévérence" qui sont intéressantes à approfondir car elles conduisent paradoxalement à pointer la haute valeur théologique de l'œuvre qu'il signale par trois fois[7] et d'autres éléments très interprétatifs que relèvent les commentaires en réponse d'Emilio Pisani ou d'Hélène Thils (voir ci-dessous).
Le contexte[edit | edit source]
Il convient de lire attentivement ce texte de l'Osservatore Romano qui ne peut être compris qu'à la lumière de son contexte historique. Ce contexte est simplement évoqué en fin d'article sans être daté précisément : "Ces mots évoquent des souvenirs[8] d’il y a environ une dizaine d’années, alors que circulaient certains textes dactylographiés volumineux, qui contenaient de prétendues visions et révélations" et l'auteur rajoute : "On sait qu’alors l’autorité ecclésiastique compétente avait défendu l’impression de ces textes dactylographiés et avait ordonné qu’ils soient retirés de la circulation".
Cet évènement, dont l'auteur de l'article n'a qu'un lointain souvenir, eut lieu le mardi 22 février 1949. Il concernait le Père Berti qui n'était ni l'auteur, ni l'éditeur, ni l'imprimeur de l'ouvrage. C'était l'un des rebondissements de l'affrontement feutré qui eut lieu entre 1948 et 1952 à propos de l'œuvre de Maria Valtorta, entre l'entourage du pape Pie XII (qui est taxé de naïveté[9]) et la direction du Saint-Office. Après un statu quo apparent, l'affrontement repris après la mort du pape Pie XII avec la mise à l'Index, mais pour un temps bref : la procédure fut abolie six ans après.
Commentaires en réponse à l'article de l'Osservatore Romano[edit | edit source]
Emilio Pisani[edit | edit source]
Éditeur historique de Maria Valtorta, Emilio Pisani (1935-2023) a prit le relais de son père en créant le Centro editoriale valtortiano (1985) avec Claudia Vecchiarelli son épouse, puis la Fondation qui deviendra la Fondation Héritière de Maria Valtorta (2010). Jeune homme, il fut témoin, par le Père Berti, des démêlées avec le Saint-Office et des péripéties de l'édition. Il rencontra Maria Valtorta. Les commentaires ci-dessous ont été publiés en italien dans Pro e contro Maria Valtorta."Le titre originel était “le Poème de Jésus” mais il avait été modifié dès la publication des premières copies du premier volume car une maison d’édition en avait revendiqué l’usage: ils l’avaient donné à un livre en vers déjà publié. L’Œuvre avait donc changé son nom en “ Le Poème de l’Homme‑Dieu”. L’auteur de l’Œuvre était anonyme parce que l’écrivain ne devait pas et ne voulait pas être connue de son vivant. Le nom de Maria Valtorta n’apparaît donc pas dans l’Index.
- Les motivations (du décret)
Sur la première page de L’Osservatore Romano, un article non signé, intitulé “une vie de Jésus mal romancée” donnait les raisons de la condamnation. L’article, qui occupait une colonne entière du journal, était composé de quatre parties, que nous citons intégralement ci‑dessous, en italiques, en l’entrecoupant de nos commentaires à la fin de chacune.
- En voici le début:
"Bien que leur thème soit exclusivement religieux, les dits volumes n’ont aucun imprimatur, comme le demande le Can. 1385, § 1 n. 2 du Catéchisme de l’Eglise catholique [...][10] Pour qui aurait la patience de lire ces près de 4000 pages compactes, les raisons sont faciles à discerner."Arrêtons‑nous pour un premier commentaire. Si l’Œuvre n’avait pas l’imprimatur, comme cela est requis pour les livres qui traitent de sujets religieux, c’est parce que le Saint-Office, autorité “suprême”, avait interdit à l’évêque compétent de l’accorder. Mgr Michele Fontevecchia, qui était malvoyant, se faisait lire les copies dactylographiées de l’Œuvre par Gabriella Lambertini, une sœur missionnaire de l’association “Pro Civitate Christiana” d’Assise; il aurait volontiers donné son imprimatur, en tant qu’Ordinaire du diocèse où résidait l’éditeur imprimeur, si le Saint-Office ne l’en avait empêché[11].
Dans sa courte préface, l’éditeur avait hasardé une comparaison avec Dante afin que le lecteur se sente libre d’interpréter les “visions” comme une fiction littéraire. L’auteur de l’article en question pouvait certes considérer un tel rapprochement comme de la “vanité”, de la même façon qu’il a pu critiquer la forme littéraire de l’Œuvre (longueurs, prolixité, roman mal ficelé) en fonction de sa sensibilité de lecteur, mais pas en tant que réviseur ecclésiastique qui censure de possibles déviations doctrinales.
Les “illustres personnalités” qui avaient apporté leur appui à la publication ne méritaient pas l’insinuation d’avoir été trompées. C’étaient des noms prestigieux d’ecclésiastiques et de laïcs[12]. Leurs attestations et témoignages les montrent conscients de la validité de l’Œuvre écrite par Maria Valtorta, dont ils avaient pu examiner les copies dactylographiées. Certains d’entre eux étaient allés jusqu’à aider à la diffusion des volumes dès leur parution et ont donné des preuves de solidarité avec l’éditeur après la mise à l’Index. Nous voyons donc comment les raisons qui ont justifié la mise à l’Index étaient “faciles à discerner”…
- Penchons‑nous maintenant sur la deuxième partie de l’article.
"Le lecteur est frappé par la longueur des discours attribués à Jésus et à la Sainte Vierge, ainsi que par les discours interminables des multiples personnages qui peuplent ces pages [...][10] Une pensée nous vient spontanément: cette Œuvre, par sa nature et conformément aux intentions de l’auteur et de l’éditeur, pourrait aisément tomber dans les mains des religieuses et des élèves de leurs collèges. Dans ce cas, la lecture de passages semblables risquerait de causer des dommages spirituels."Faisons une pause pour notre deuxième commentaire. Encore une fois, le censeur met le doigt sur les longueurs de l’Œuvre, et s’établit en critique littéraire. Quand il le comparait à la concision des évangiles, il laisse échapper de grands éloges: “des cours de théologie dans les termes utilisés par un professeur d’aujourd’hui” et “des leçons de théologie mariale, en adéquation avec les plus récentes études des spécialistes actuels dans cette matière”.
Les évangiles relatent certains cas où Jésus ne permettait pas que sa nature humano‑divine soit dévoilée (ce qu’on appelle le “secret messianique”) mais sans apporter d’explication. L’Œuvre de Maria Valtorta, qui présente à juste titre Jésus comme Messie et Fils de Dieu, rapporte les circonstances dans lesquelles Jésus recommande de ne pas dire qui il est, ou de ne pas proclamer ce qu’il a fait, et il en donne chaque fois une raison appropriée.
La critique sur la manière de représenter la figure de la Mère de Jésus n’est soutenue par aucune citation; c’est un préjugé évident qui contraste avec le jugement réfléchi et documenté de l’illustre mariologue Gabriele M. Roschini, consulteur du Saint-Office, dont le livre, intitulé “La Vierge Marie dans les écrits de Maria Valtorta”, fut réimprimé avec la reproduction de la lettre d’appréciation du pape Paul VI.
Comme s’il revenait sur ses pas, le lecteur censeur critique de nouveau la forme du texte en qualifiant le récit de lent et de bavard, sans en citer le moindre passage et sans pouvoir le censurer comme hérétique, blasphématoire ou simplement irrespectueux.
Quant aux nouveaux faits et aux nouvelles paraboles rapportés dans l’Œuvre, il suffit de renvoyer à l’évangile de Jean (20,30 et 21,25) et, pour les femmes qui suivent Jésus, à un passage de Luc (8,2‑3).
C’est à ce moment seulement qu’on en arrive à un premier jugement moral. Il comporte la première citation de quelques exemples avec le renvoi précis aux passages en question. Ce renvoi permet au lecteur d’aller vérifier si leur côté scabreux était une fin en elle‑même, comme “dans certaines descriptions ou scènes de romans modernes”, ou si leur finalité était différente, et bien plus élevée. Si l’on juge sans discernement, la Bible elle‑même serait mise à l’Index. Quant à l’éventualité d’un dommage spirituel causé par ces pages, le censeur ne vise qu’une catégorie très limitée de personnes: les religieuses et les élèves de leurs collèges.
- Passons à la troisième partie de l’article.
"Les spécialistes en études bibliques y trouveront certainement de nombreuses erreurs historiques, géographiques ou autres. Mais s’agissant d’un… roman, ces inventions augmentent évidemment le côté pittoresque et fantastique du livre. Au milieu d’une culture théologique si ostentatoire [...][10] Pour finir, j’indique une autre affirmation étrange et imprécise, dans laquelle il est dit à Marie: "Tant que tu resteras sur la terre, sois la seconde derrière Pierre dans la hiérarchie ecclésiastique…"Arrêtons‑nous pour le troisième commentaire. La présence d’erreurs historiques, géographiques ou autres était donnée pour certaine, mais elle n’a pas été constatée. Si on en avait trouvé, elles auraient pu mériter la réprobation des spécialistes en études bibliques, mais pas la condamnation des gardiens de la foi et des mœurs. C’est peut‑être pour cette raison que le censeur a évité d’en citer.
Revenant à sa tâche personnelle, il poursuit son exploration “au milieu d’une culture théologique tellement ostentatoire”—rien à voir avec un roman, par conséquent—et en extrait quatre “perles” (une toutes les 1000
pages d’impression dense!) qui ne brilleraient pas d’une lumière orthodoxe. Examinons‑les.
La première est “une opinion plutôt bizarre et inexacte”, ce qui n’équivaut pas à une opinion résolument erronée.
La deuxième est une affirmation qui aurait pu être hérétique si son explication n’en avait limité le sens (elle n’est donc pas hérétique); elle aurait été inconvenante si elle avait donné lieu à une nouvelle mariologie (elle n’est donc pas inconvenante jusqu’à preuve du contraire). Il ajoute même: par chance.
La troisième est un concept exprimé d’une manière hermétique et confuse. Si tel n’avait pas été le cas, il n’aurait pas échappé à la censure la plus sévère. En somme, il est impossible à censurer.
La quatrième et dernière “perle” est même inexistante. Il s’agit d’une affirmation “étrange et imprécise”, car le censeur ne la cite pas entièrement. Si, à la place des points de suspension il avait mis la suite de la phrase (qui est lui comme chef et toi comme fidèle), le concept serait redevenu clair et précis.
Il n’y a donc aucune censure en matière de foi chrétienne, seulement des essais de censurer.
- Penchons‑nous maintenant sur la conclusion:
"L’Œuvre aurait donc mérité d’être condamnée même s’il s’était agi d’un simple roman, au moins pour des raisons d’irrespect.[...][10] Par conséquent, cette condamnation publique de la Suprême et Sacrée Congrégation est d’autant plus opportune que nous nous trouvons devant un cas de désobéissance grave."En conclusion, l’Œuvre n’est plus un roman et a mérité la condamnation “pour des raisons d’irrévérence” non précisées. En revanche, le motif disciplinaire de la condamnation est clairement précisé; il y a eu une désobéissance grave à l’ordre de l’Autorité ecclésiastique compétente de ne pas publier cet ouvrage.
Nous savons en effet que, dix ans plus tôt, le Saint-Office avait ordonné à des religieux de ne pas publier sans imprimatur le contenu des “volumineux manuscrits dactylographiés” qu’ils faisaient circuler. Leur reproduction imprimée dans l’Œuvre en quatre volumes a été considérée comme une “désobéissance grave”, sans tenir compte qu’elle était légitimée par un accord formel entre l’écrivain et un éditeur laïc.
Cet article de L’Osservatore Romano, publié contextuellement avec le décret du Saint-Office, a donné les motivations d’une sentence anormale, qui condamnait une innocente: l’Œuvre, au lieu des coupables, vrais ou présumés."
Hélène Thils[edit | edit source]
Hélène Thils est vidéo-conférencière et administratrice du forum partagé. Elle collabore entre autres avec la Fondation Héritière de Maria Valtorta.
SOMMAIRE DU LIVRET CI-CONTRE
- Introduction.
- Observation n° 1 : ces volumes n’ont pas le moindre « imprimatur », comme le requiert le Canon 1385, 1 n.2 C.I.C.
- Observation n° 2 : dans cette sorte d’histoire romancée, Jésus est loquace à l’excès.
- Observation n° 3 : Jésus ressemble à un propagandiste, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu.
- Observation n° 4 : Jésus donne des leçons de théologie dans les mêmes termes dont se servirait aujourd’hui un professeur de théologie.
- Observation n° 5 : Marie est toujours prête à fournir des leçons de théologie mariale, parfaitement au courant des dernières études des spécialistes actuels en cette matière.
- Observation n° 6 : La très sainte Vierge a la faconde d’une avocate moderne.
- Observation n° 7 : La Sainte Vierge est présente partout.
- Observation n° 8 : Le récit se déroule au rythme lent de vains bavardages ; on y trouve de nouveaux faits, de nouvelles paraboles, de nouveaux personnages et tout un cortège de femmes à la suite de Jésus.
- Observation n° 9 : Des pages scabreuses qui font penser à des descriptions et des scènes de romans modernes. L’exemple de la confession d’Aglaé.
- Observation n° 10 : un ballet exécuté certainement d’une façon impudique devant Pilate au Prétoire (volume 4, p. 75) etc.
- Observation n° 11 : la lecture de passages de ce genre... pourrait difficilement être faite sans danger ou dommage sur le plan spirituel.
- Observation n° 12 : Les spécialistes des études bibliques y trouveront certainement beaucoup d’erreurs historiques, géographiques et autres. S’il ne s’agit que d’un… roman, ces inventions augmentent évidemment le pittoresque et le fantastique du livre.
- Observation n°13 : On trouve, au sujet du péché d’Adam et Ève, une opinion plutôt extravagante et inexacte.
- Observation n°14 : Marie est la seconde-née du Père.
- Observation n°15 : une déclaration sur le Paradis hermétique et confuse
- Observation n°16 : une affirmation étrange et imprécise. « Toi, pendant le temps que tu resteras sur Terre, tu seconderas Pierre « comme hiérarchie ecclésiastique ».
- Observation n°17 : L’œuvre montre de l’irrévérence.
- Observation n°18 : On lit les mots « Jésus dit… », « Marie dit… : » (…) et Maria Valtorta prétend avoir vu tout le temps messianique.
- Observation n°19 : cette condamnation est faite sur des souvenirs… d’environ une dizaine d’années (…) et est d’autant plus opportune qu’il s’agit de désobéissance grave.
CONCLUSION 40.Dans notre préambule, nous nous étions notamment demandé si les arguments de l’Osservatore Romano étaient crédibles. Après notre analyse, nous pensons qu’on peut diviser leurs propos en plusieurs catégories. On trouve donc :
- Les arguments basés sur les faits : cela concerne l’imprimatur. Cependant, cette sanction disciplinaire est biaisée, car nous avons vu que le Saint-Office avait fait pression pour que l’imprimatur ne soit pas accordé.
- Les arguments subjectifs : quand l’Osservatore pense que Jésus est un propagandiste, que le récit se déroule au rythme de lents et vains bavardages, ou que les spécialistes des études bibliques trouveront certainement beaucoup d’erreurs dans cet ouvrage, il s’agit d’un avis personnel, arbitraire, issu de leur lecture de l’œuvre. Un autre lecteur ne pourra pas du tout avoir le même ressenti. Dès lors que ces arguments sont subjectifs, ils perdent leur puissance ; ils peuvent même être totalement démontés par l’analyse des chercheurs, comme le travail de Jean-François Lavère. Une recontextualisation peut également faire comprendre que leur interprétation est fausse et erronée.
- Les arguments doctrinaux, qui mettent en avant des propos imprécis, confus, hermétiques. Nous avons essayé de mettre en lumière ces derniers pour prouver que tout est conforme à la doctrine catholique dans les récits donnés à Maria Valtorta.
- Les généralisations : quand l’Osservatore Romano dit que la Sainte Vierge est présente partout ou que Marie est toujours prête à donner des leçons de théologie, sans citer de passages pour appuyer ses arguments, nous considérons que le Saint-Office énonce des prétendues vérités générales. Or, celles-ci induisent en erreur le lecteur, puisque de telles choses ne se retrouvent dans l’EMV. Ces observations du
Saint-Office déforment donc les écrits valtortiens.
Nous ne sommes donc pas d’accord avec les propos de l’Osservatore Romano et nous avons essayé de démontrer au mieux pourquoi nous pensions différemment. Encore une fois, nous respectons le point de vue de chaque lecteur. Nous avons défendu cette Œuvre, car cette dernière est source de grâces pour énormément de fidèles : elle éclaire l’Évangile canonique et nous fait toujours plus aimer le Seigneur. Nous estimons donc qu’il faut la défendre et la diffuser pour que les âmes puissent toujours plus avancer vers Dieu et s’attacher à sa Lumière. Nous invitons donc le lecteur à se faire sa propre opinion sur le sujet, car on n’est jamais mieux éclairé que par sa conscience et par son cœur. Lisez l’œuvre, ne serait-ce qu’en commençant à lire le début de la vie publique (Elle commence en EMV 44), et voyez si elle fait fructifier en vous les douze fruits de l’Esprit. C’est le meilleur signe pour voir si Dieu est avec nous, ou non. Si cela vous plait et vous élève vers le Seigneur, continuez à la découvrir. Et si vous n’accrochez pas à cette révélation privée, l’Église a encore d’innombrables trésors à vous proposer.
Que le Seigneur vous garde et vous bénisse.
Les témoignages de Marta Diciotti[edit | edit source]
Marta Diciotti fut l'aide qui s'occupa, jour et nuit, pendant 27 ans, de Maria Valtorta devenue grabataire. Ses souvenirs ont été rassemblés par Albo Centoni dans son ouvrage: "Una vita con Maria Valtorta. Testimonianze di Marta Diciotti" (CEV) 1987.
C’est par la radio, à Viareggio, au journal de 17 h ce mardi 5 janvier 1960, que Marta Diciotti apprend la nouvelle qui la stupéfait : la mise à l’Index du Poema del Uomo Dio, quatre volumes, auteur inconnu. Elle court en informer Maria Valtorta dans la pièce voisine. Elle la secoue : "Ils ont mis tes écrits à l’Index !". Maria Valtorta qui était entrée en prostration depuis quatre ans, lui répond simplement, avec une grande douleur dans la profondeur du regard : "Je le savais", puis retombe dans son silence. Marta comprend alors qu’elle savait tout avant elle et que sa douleur était immense.
Voici deux témoignages sur la mise à l'Index : l'annonce à la radio, puis le rêve symbolique qu'elle eut :
L’annonce de la mise à l’Index de l’Œuvre[edit | edit source]
(Traduction indicative)"L’annonce à la radio de la mise à l’Index du Poème, le 5 janvier 1960, fut pour moi une chose terrible. En en parlant, j’ai l’impression de revivre ces moments.J’étais dans la cuisine en train de faire je ne sais quoi, tout en écoutant la radio que j’avais placée dans le salon, après l’avoir retirée de la chambre de Maria. Depuis longtemps déjà, elle n’écoutait plus rien. Quatre ans s’étaient écoulés depuis les premiers signes de son éloignement psychique, qui n’avait cessé de progresser vers un silence toujours plus profond et absolu.
Elle ne parlait presque plus, on entendait rarement sa voix pour quelques mots. La radio, posée sur cette petite table entre son lit et le mien, n’avait plus aucune raison d’y rester : elle m’avait toujours gênée à cet endroit, surtout quand je devais m’occuper d’elle. J’avais donc décidé de la déplacer dans la salle à manger, entre la porte-fenêtre donnant sur la cour et la petite porte menant à la cuisine, là où se trouve aujourd’hui la télévision.
Les ombres du soir tombaient de plus en plus ce jour-là, malheureusement inoubliable pour moi, quand le journal de 17 heures annonça, parmi d’autres nouvelles, celle de la mise à l’Index.
Ce fut pour moi une surprise terrible, un coup de tonnerre dans un ciel serein : jamais je ne m’aurais attendue à une telle chose. Et pourquoi, pourquoi donc ? Je ne parvenais pas à comprendre. « Quel désastre, mon Dieu ! Quel désastre ! Quel désastre ! » me répétais-je. « Maintenant que les choses commençaient enfin à se stabiliser, à aller un peu mieux ! »
En 1959, on était enfin parvenu à la fin de cette première édition si laborieuse, aussi modeste qu’on voulait, mais finalement sortie des presses. De plus, un succès discret semblait se profiler, grâce à l’intérêt vif que suscitait l’Œuvre et à l’accueil flatteur qui semblait se dessiner un peu partout. « Probablement, m’étais-je dit, les années les plus sombres, les incertitudes les plus tourmentées, les angoisses, les inquiétudes (y compris économiques) sont sur le point de s’estomper peu à peu, et peut-être de disparaître pour toujours. »
Et voilà que tout recommençait, pire qu’avant ! Car auparavant, il y avait au moins un espoir pour l’avenir. Mais maintenant ? Maintenant, il ne restait plus qu’à enterrer, avec l’Œuvre elle-même, tout espoir. C’était fini, oui, vraiment fini !
Mais qui aurait pu le dire ? Moi, en tout cas, je ne m’étais jamais attendue à une chose pareille : je n’y avais pas pensé, ou du moins, je n’aurais jamais cru cela possible.
Et le père Berti ? Lui, il ne savait rien ? Il n’y avait pas pensé ? Il n’avait pas eu de craintes à ce sujet ? Lui, sûrement, il savait quelque chose, il avait dû avoir quelques craintes. Et maintenant ? Maintenant, que pouvais-je, que devais-je faire ? Les terribles mots de l’annonce radio résonnaient en moi : « Le Poème de l’Homme-Dieu, d’auteur inconnu, en quatre volumes, édité par la maison Pisani d’Isola del Liri, a été mis à l’Index. » Alors ? Alors, tout n’était-il qu’une tromperie ? Une mystification misérablement effondrée face à la réalité ?
Ce soir-là, je ne compris plus rien. Comme une furie, je me précipitai dans la chambre de Maria, qui était là, à moitié appuyée sur ses oreillers, comme toujours. Je la saisis par un bras et la secouai, comme on secoue un arbre pour en faire tomber les fruits, et lui dis : « Tu vois ? Tes écrits, on les a mis à l’Index ! »
Elle se tourna vers moi, me regarda… et me regarda d’une manière telle… que je ne sais pas comment décrire ce que je ressentis. C’était comme si mes yeux s’étaient ouverts sur un monde d’une autre dimension. Comme si j’avais reçu un coup sur la tête et que tout s’était effondré à mes pieds. Mais je ne sus, je ne sais et je ne saurai jamais expliquer la sensation que j’éprouvai. Son regard était si profond, si significatif, si tragiquement douloureux… que peut-être… voilà : il me donna l’impression qu’elle savait déjà tout avant moi, et que sa douleur était immense. En effet, elle me répondit très clairement : « Je le savais. » Puis elle retomba dans son silence, comme celui d’un tombeau refermé et scellé.
Je me sentis anéantie par une immense pitié qui m’envahissait, et je m’arrêtai, horrifiée par la violence dont je m’étais laissée emporter quelques instants plus tôt. Je ne sus plus que dire.
Moi aussi, comme elle, j’embrassai ma croix et me soumis en silence à tout ce qui arriva dans ces jours-là. Et ce furent des jours terribles, qu’il vaut mieux ne plus se remémorer.
Comme une plaie douloureuse, il me resta longtemps la sensation d’un immense tort qu’on nous avait fait, d’une violence brutale et stupide qu’on nous avait imposée… la conscience d’une erreur triste et même digne de pitié, comme peut l’être un jugement lourd et injuste, dont on ne pouvait que se repentir inévitablement.
Dans mon esprit défilaient des faits et des noms de personnages célèbres qui avaient longtemps souffert sous le poids de condamnations stupides et cruelles, et qui, même s’ils avaient échappé à l’exécution, étaient restés marqués pour le reste de leur vie mortelle, écrasés sous ce même poids.
Mais je n’étais plus la jeune femme rebelle et un peu contestataire qui était entrée dans cette maison vingt-cinq ans plus tôt. Je n’avais pas vécu toutes ces années auprès d’une femme comme Maria Valtorta pour rien. C’est pourquoi je demandai pardon au Seigneur pour toutes mes erreurs et me soumis à Sa sainte volonté. Je me serrai contre Lui et contre Sa sainte Église.
Je n’ai jamais douté de l’origine surnaturelle des Écrits. Et d’ailleurs, comment Maria aurait-elle pu écrire les pages du Poème sans la culture nécessaire et sans les consultations indispensables ? Si ce qu’elle y écrit est véritablement historique, c’est-à-dire entièrement conforme à la réalité historique, c’est à l’Église de le dire par l’intermédiaire de ses experts. Qui pourrait en juger autrement ?
Peut-être est-ce une erreur de raisonner ainsi, mais il ne me semble pas.
Je n’ai jamais douté non plus de la sincérité de cette femme, qui, selon moi, n’a jamais menti, car tout simplement, elle ne le pouvait pas.
On dira que c’est le raisonnement d’une petite femme, ce que je suis en réalité, mais je ne sais pas faire autrement en pensant à elle. Toute la très longue expérience de vie vécue en commun et en contact si étroit me le confirme avec la force de la logique, même si mon discours n’est pas logique.
Alors, on peut me demander : qu’est-ce qui m’a pris ce soir du 5 janvier 1960 pour aller là-bas secouer cette pauvre femme ?
Certes, mon geste fut tout sauf beau : il fut encore moins intelligent et cohérent. Mais, en y repensant, je pourrais dire que ce fut l’attitude inconsidérée d’une pauvre petite femme, justement, surprise, effrayée et surtout fatiguée, si fatiguée de souffrir.
Cependant, pour remettre d’aplomb mon équilibre ébranlé et ma sagesse vacillante, il suffisait de ce regard que je ne pourrai jamais oublier et de ces deux mots simples et lumineux émergés de son isolement.
Je crois que ce fut la première et la dernière fois que j’aie eu des doutes sur ce sujet[13]."
Le rêve que j’ai fait après la mise à l’Index[edit | edit source]
(Traduction indicative)
"Quelques jours après le 5 janvier 1960, date à laquelle fut publié le décret du Saint-Office (du 16 décembre 1959) mettant le Poème à l’Index — il est bon de préciser ici que seuls les quatre volumes de la première édition, publiés sous un auteur anonyme, furent mis à l’Index —, je reçus une lettre d’une personne qui me donnait la « bonne nouvelle »… au cas où je ne l’aurais pas encore apprise par hasard ! Et elle ne me l’annonçait certes pas de manière charitable. Dans cette lettre, entre autres, on me disait qu’il n’y avait plus rien à faire. À ce moment-là, il semblait vraiment que tout était fini.On peut facilement imaginer quel était mon état d’esprit en ces jours : seule, affligée, sans espoir pour l’avenir, avec cette pauvre créature qu’était devenue Marie dans les derniers temps de sa vie terrestre, et avec la tâche de sauver les Écrits, que l’Église venait de condamner.
Alors, une de ces nuits-là, je fis un rêve. Il me semblait devoir répondre à cette lettre, et je me trouvais dans la chambre de Marie. J’avais ouvert l’armoire et je cherchais parmi les cahiers manuscrits une dictée où il était dit quelque chose qui démentait l’inéluctabilité de l’événement. Je voulais, en somme, répliquer avec des témoignages affirmant le contraire sur l’avenir des Écrits.
— En dehors de ce rêve, il y a effectivement de nombreuses affirmations à ce sujet, y compris de la Sainte Vierge, qui dit par exemple : « L’Œuvre est entre mes mains. » Et ainsi de suite.
Je fouillais donc, cherchant quelque chose de précis, et je voulais le trouver pour répondre avec exactitude à la lettre. Je m’activais, oui, mais voyant que je ne parvenais pas à m’orienter dans cette mer de cahiers où Marie, elle, savait naviguer avec tant d’assurance, je me sentais gagner par un sentiment de découragement. Abattue, je me disais en moi-même : « Bah ! C’est inutile. Après tout, le Poème a été mis à l’Index ! » Ce sentiment de découragement, d’abattement, devenait de plus en plus intense, et je me sentais entraînée vers l’amertume d’une reddition totale. Non, il n’y avait vraiment plus rien à faire !
Soudain, alors que j’avais tous ces livres sur les bras — et voici qu’ils se mirent à se multiplier, à se multiplier, à croître démesurément —, je remarquai une chose étrange : plus ils grandissaient, plus ils devenaient légers, plus ils s’allégeaient, jusqu’à devenir comme des plumes… Et ils grandissaient !… grandissaient !… au point de presque me recouvrir entièrement.
Tout à coup, alors que je posais ces volumes sur une chaise à côté de moi, je fus attirée par un regard et je me retournai. Je levai les yeux et, au fond, près de l’escalier, je vis une personne, comme un prêtre, un beau jeune prêtre, très soigné, peut-être même trop.
Surprise, je lui dis : « Et vous, qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entré sans demander la permission ? » « La porte était ouverte », répondit-il. « Eh bien ! — dis-je — vous auriez pu demander la permission ! »
Il éclata d’un grand rire et, tout en désignant les livres d’un geste de la main et du pouce, avec un clin d’œil, se mit à dire en ricanant : « On a réussi, hein ! On a réussi, hein ! On a réussi, hein ! » Il le répéta trois fois, et ricana encore.
Alors, instinctivement, je commençai à faire lentement le signe de croix, bien fait, sans hâte : au premier signe de croix, son visage, d’une couleur claire et normale, commença à devenir rougeâtre, puis rouge, puis d’un rouge ardent, d’un rouge brique… de plus en plus intense à mesure que je faisais le signe de croix.
À un certain moment, cet intrus ne savait plus où regarder et se trouva perdu. Il tourna les yeux vers la droite, en direction de l’escalier, mais en relevant le regard, il croisa le regard intense de ce Jésus du portrait qui se trouve — et qui s’est toujours trouvé — sur le palier, à mi-hauteur de l’escalier. À cette vue, il fit un geste violent, levant les bras, une main baissée et cachant sa tête, comme pour se protéger de quelque chose qui lui tombait dessus, lourdement. Il jeta un regard fulgurant du côté opposé, vers la porte d’entrée par où il était entré, bondit comme un félin vers elle et s’enfuit, disparaissant dans la Via Antonio Fratti.
Et je me réveillai, effrayée par ce regard meurtrier et terrorisé de ces yeux qui cherchaient une issue[13]."
Les suites[edit | edit source]
En décembre 1960, le Père Berti est rappelé au Saint-Office où il est mieux accueilli par un nouveau commissaire qui lui déclare, après plusieurs va-et-vient et consultation de sa hiérarchie : "Continuez à publier cette seconde édition Nous allons voir comment le monde la reçoit".
Le 1er juillet 1961 paraît un article incendiaire, sur l’œuvre de Maria Valtorta alors à sa seconde édition. Ce commentaire, "sans doute commandité par une autorité vaticane"[14], informe que l’auteure est "actuellement touchée par une grave forme d’altération mentale" et que la seconde édition, pourtant très similaire à la première, est "un monument de la puérilité, des fantasmes et des faussetés historiques et exégétiques, diluées dans une atmosphère subtilement sensuelle".
Le 12 octobre 1961, Maria Valtorta meurt.
Le 1er décembre 1961, l'Osservatore Romano publie un entrefilet étendant la prohibition à la seconde édition dont la forme minimaliste interroge.
14 juin 1966, la procédure de l'Index est abolie.
Notes et références[edit | edit source]
- ↑ Décret daté du 16 décembre 1959,
- ↑ Jean Steinmann (1911-1963) était un Oratorien, spécialiste des études bibliques et auteur de 18 ouvrages dont un à titre posthume. Vicaire à Notre-Dame de Paris, il n'a jamais été particulièrement inquiété pour ses opinions par le cardinal Feltin Archevêque de Paris à cette époque. "La Vie de Jésus" (Paris, Éd. Denoël, 1961, 251 p.) fut mise à l'Index le 26 juin 1961 au motif d'avoir "enfermé son personnage dans des limites humaines [...] La figure de Jésus, telle qu'elle ressort de l'ouvrage de M. Steinmann, est celle d'un Jésus vu à travers le filtre de l'imagination et d'exégèses osées" (cf. "Mise à l'Index de "La vie de Jésus" de l'abbé Steinmann", Le Monde, 29 juin 1961). On retrouve ce même regard sur "la vie de Jésus mal romancée" qui résumait l'avis des censeurs du Saint-Office sur l'œuvre de Maria Valtorta dix-huit mois auparavant. Après le décès accidentel de Jean Steinmann en Jordanie, ses conférences furent éditées sous le titre Une foi chrétienne pour aujourd'hui, (Paris, Éd. Grasset, 1967, 251 p.) préfacé par Yves Congar.
- ↑ Décision du 30 juin 1962. Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955) était un scientifique jésuite défendant des idées novatrices sur l'évolution et le péché originel. Ses condamnations furent posthumes. Benoît XVI et le pape François ont cependant cités ses ouvrages qui sont redécouverts semble-t-il.
- ↑ Traduction du décret : "Suprême et Sacrée Congrégation du Saint-Office - DECRET - Interdiction des livres - Vendredi 16 décembre 1959. En assemblée générale de la Suprême et Sacrée Congrégation du Saint-Office, leurs Eminences les très révérends Cardinaux préposés à la surveillance en matière de foi et à la protection des mœurs, avec l’assentiment préalable des Consulteurs, ont condamné un ouvrage anonyme, comprenant quatre volumes, dont le premier s’intitule "Il Poema di Gesù" (Éditeur M. Pisani, Isola del Liri) et le reste "Il Poema dell’Uomo‑Dio» (ibidem) et ils ont ordonné son insertion dans la liste des livres prohibés. Et le vendredi 18 du même mois et de la même année, Sa Sainteté D. N. D. IOANNES, par la divine Providence Pp. XXIII, approuva, dans l’audience accordée à son Éminence le révérend M. Cardinal Secrétaire du Saint‑Ofce, le décret qui lui était proposé par leurs Éminences et en ordonna la publication. Donné à Rome, au bureau du Saint-Office, le 5 janvier 1960. Sébastien Masala, notaire (apostolique).
- ↑ Code de droit canon de 1917, canon 1397, paragraphe 2.
- ↑ On espère que la mise à l'Index des "Trois mousquetaires" ou des "Misérables" ou "Notre-Dame de Paris" a plus trait aux mœurs décrites (selon le Saint-Office) qu'à leur qualité littéraire. Décret du 22 juin 1963 pour les romans d’Alexandre Dumas père et fils. Décret du 20 juin 1864 pour Victor Hugo.
- ↑ "exposés de théologie dans les termes mêmes qu’emploierait un professeur de nos jours" .... "théologie mariale mise à jour selon les plus récentes études des spécialistes actuels en la matière" ... "grand étalage de connaissances théologiques".
- ↑ Cette référence, très floue, est inhabituelle dans un document traitant d'une condamnation. Au lieu de donner une date précise, voire une référence, l'article emploie une périphrase qui en appelle aux "souvenirs": "Queste parole fanno ricordare che, circa dieci anni fa (Ces mots rappellent qu'il y a une dizaine d'années)..." Une des explications peut être le changement de dossier sur le cas Maria Valtorta auquel le Saint-Office a procédé après la mort de Pie XII. Primitivement constitué en 1945 sous le n° 355/45, il est devenu 144/58 en 1958. Le dossier ne comporte plus, semble-t-il, les références au refus du Souverain Pontife de donner suite à la proposition de condamnation du Saint-Office du 17 février 1949. Sinon l'auteur de l'article l'aurait cité. Le nouveau dossier (qui étayera la mise à l'Index et le premier avis du cardinal Josef Ratzinger) conserve par contre, à ce que l'on peut en déduire, les rapports critiques d'Alberto Vaccari ou le dernier du cardinal Bea.
- ↑ "...malgré les personnalités illustres (dont l'incontestable bonne foi a été surprise) qui ont apporté leur appui à la publication ..."
- ↑ 10,0 10,1 10,2 et 10,3 Nous abrégeons les citations de l'article de l'Osservatore Romano qui se trouvent exposé en entier par ailleurs.
- ↑ Il ne fut pas le seul à avoir été "empêché". Avant lui il y eut Mgr Constantino Barneschi qui avait accordé l'imprimatur. Il fut contesté. Puis Mgr Biagio Musto à qui on "arracha" l'imprimatur des mains. Enfin le cardinal Giuseppe Siri, pourtant favorable, déclina l'offre d'imprimatur jugée comme "périlleuse".
- ↑ Elles étaient signataires de la Pétition au Pape, 29 janvier 1952 qui, par respect pour les procédures, atterrit au Saint-Office où elle demeura. Elle était à l'initiative de Mgr Alfonso Carinci et comportait la déclaration du cardinal Augustin Bea et celle de Mgr Ugo Emilio Lattanzi notamment.
- ↑ 13,0 et 13,1 ALBO CENTONI - Una vita con Maria Valtorta, Marta Diciotti, {it} pp. 96-97.
- ↑ François-Michel Debroise, À la rencontre de Maria Valtorta, tome 1, sa vie, CEV, 2019, p. 109.