Matthias de Bethléem (saint Matthias)

    From Wiki Maria Valtorta

    De son vrai nom Tobie, c’est un jeune berger de Bethléem de Judée au moment de la Nativité à laquelle il est présent (EMV 30). Il prend le nom de son père Matthias, après la mort de celui-ci lors du massacre perpétré par Hérode le Grand, raconté ultérieurement à Jésus par des témoins traumatisés (EMV 75).    

    Matthias devient disciple de Jean-Baptiste comme deux autres bergers de la Nativité : Jean et Siméon.        

    Lors de la dernière rencontre du Baptiste avec Jésus dans une grotte d'Enon[1], le précurseur les recommande :
    "En eux [les bergers] et spécialement en Matthias, la Sagesse est réellement présente" (EMV 148).
    Le Baptiste, capturé, est enfermé dans la forteresse de Machéronte, près de la mer Morte. Grâce à Manaën, frère de lait d'Hérode Antipas et disciple du Baptiste, Matthias sert aux cuisines du château.          

    Les circonstances de la décapitation du Baptiste lui sont rapportées par Selma, servante d'Hérodiade : elle a été témoin de la scène rapportée par les Évangiles[2]. Avec Siméon et Jean, Matthias recueille le corps du prophète. Ils l'enterrent et viennent prévenir Jésus[3] qui les accueille à sa suite (EMV 270).  

    Matthias exerce un ascendant sur les autres disciples : sa sagesse et sa justice lui confèrent une autorité naturelle (EMV 538). Il est compté parmi les soixante-douze disciples[4] avant d'être élu apôtre en remplacement de Judas[5]. Il est présenté à ce poste (EMV 639) en même temps que Joseph le juste, fils d'un berger de la Nativité massacré par Hérode le Grand.      

    Conformément aux propos de Pierre dans les Actes des Apôtres[6], Matthias a bien fait partie "des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous, depuis son baptême par Jean jusqu'au jour où il nous a été enlevé". Il a en effet été témoin : de la Nativité (EMV 30), de la Crucifixion (EMV 608 et EMV 609), de la Résurrection (EMV 626), de l'Ascension (EMV 638).        

    Il est présent à la Pentecôte comme douzième apôtre : le premier à être élu (EMV 640). Il jouit dès lors de la plénitude des prérogatives et de l'autorité apostoliques. De même les évêques, après lui, continuent l'autorité du Christ.

    Son nom

    Mattathias - Matthias - Matthieu (סמתיא) : viennent de l’hébreu "mattityah" don de l’Éternel - Référence historique : le père des frères Maccabées, libérateurs d'Israël (1 Maccabées 2,1-5).

    Alphabet hébreu sur croixsens.net.

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?

    EMV 526 EMV 538 EMV 574 EMV 596
    EMV 608 EMV 609 EMV 623 EMV 624 EMV 626 EMV 636 EMV 638 EMV 639 EMV 640 EMV 641

    En savoir plus sur ce personnage    

    Extraits du Dictionnaire des personnages de l’Évangile, selon Maria Valtorta (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012) :
    Saint Matthias est fêté le 14 mai.      

    Selon le docteur Johannes Sepp[7], Matthias, natif de Bethléem, était un des jeunes bergers témoins de la Nativité, avant de devenir plus tard disciple et apôtre de Jésus. Avant J. Sepp, Jacques de Voragine (XIIIème siècle) reprenait la tradition qui le disait "né à Bethléem d'une famille illustre[8].

    La tradition le donne évangélisateur de l'Égypte et de l'Éthiopie. De retour en Judée, il fut lapidé puis décapité en l'an 63 (ou 64). Il devait avoir 85 ans. Il devait donc avoir une vingtaine d'année lors de la Nativité et la cinquantaine lors de la vie publique de Jésus.

    Selon Clément d'Alexandrie (IIème siècle)[9], Matthias aurait écrit un Livre des Traditions.

    Origène (IIème siècle) lui attribue un évangile[10] aujourd'hui perdu, mais qu'évoquent saint Ambroise, saint Jérôme et Bède le Vénérable. Ce document avait été classé parmi les apocryphes par le Pape Gélase au Vème siècle.

    Clément d’Alexandrie rapporte que, dans son évangélisation, il insistait principalement sur la nécessité de mortifier la chair en réprimant les désirs de la sensualité; leçon importante qu’il tenait de Jésus-Christ, et qu’il mettait lui-même en pratique. Il cite de lui, cette maxime : "Il faut combattre sa chair et la dompter entièrement en lui refusant tout ce que demandent ses désirs déréglés. Il faut au contraire fortifier et faire croître l'âme, par la foi et par la connaissance".  

    Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, rapporta son corps à Rome. Elle déposa une partie de ses reliques dans la basilique Sainte Marie Majeure, et donna une part du reste à saint Agrice qui les mit dans l'actuelle Basilique Saint Matthias de Trêves. Toutefois, selon les bollandistes, les reliques de Sainte Marie Majeure doivent être attribuées à un autre saint Matthias, évêque de Jérusalem vers l’an 120.

    Notes et références

    1. Cf. Jean 3, 23.
    2. Cf. Matthieu 14, 6-11; Marc 6,19-28.
    3. Cf. Matthieu 14, 12.
    4. Cf. Luc 10, 1.
    5. Cf. Actes 1, 23-26.
    6. Cf. Actes 1, 21-22.
    7. Johannes Sepp, Vie de N-S Jésus, 1861, Tome1, page 179.
    8. Jacques de Voragine, La Légende Dorée, Saint Matthias.
    9. Clément d'Alexandrie, Stromates, L2.
    10. Origène, Luc, Homélie 1.