Abel de Corozaïn

De Wiki Maria Valtorta
Le Christ guérit un lépreux - Rembrandt

Abel est un lépreux réfugié près de Corozaïn (Chorazeïn). Il ne survit que grâce à Samuel, un bossu, mendiant comme lui, avec lequel il s'est lié d'amitié. Mais ce jour-là[1] Samuel accourt tout joyeux : il a été guéri par le "rabbi" Jésus[2]. Il incite Abel à avoir confiance, mais Abel n'ose espérer : il est tellement chassé de partout et son aspect est repoussant. Il n'est plus qu'un "fantôme" !

Cependant, la foi communicative de Samuel produit son effet : Abel n'a plus qu'une hâte, rencontrer Jésus. Rendez-vous est pris le soir, dans un petit bois proche de la ville, à l'abri des regards. "Oh ! mon Seigneur, si Tu veux, Tu peux me purifier !" dit Abel en osant se mettre à genoux et en tendant ses bras squelettiques vers Jésus[3]. Ce dernier, pris de pitié, tend sa main pour le caresser.

"Ne me touche pas ! Aie pitié de Toi !" s'écrie Abel, mais Jésus pose ses doigts sur la tête dévorée par la lèpre et dit à pleine voix, d’une voix qui n'est qu'amour et pourtant impérieuse : "Je le veux, sois purifié !" La main reste quelques minutes sur la pauvre tête.

"Lève-toi. Va trouver le prêtre. Accomplis ce que la Loi prescrit. Ne dis pas ce que je t'ai fait, mais sois bon et ne pèche plus jamais. Je te bénis."

"Maître ! Maître ! Maître ! Je ne te quitte plus. Je ne puis plus te quitter !" implore Abel.

"Fais ce que veut la Loi. Puis, nous nous reverrons encore." promet Jésus.

Le personnage[modifier | modifier le wikicode]

Caractère et aspect[modifier | modifier le wikicode]

Maria Valtorta voit l'aspect particulièrement repoussant d'Abel "avec la précision d'une photographie parfaite" :
"C'est vraiment une ruine humaine. Je ne saurais dire quel âge il a, tellement le mal l'a dégradé. Squelettique, demi-nu, il montre son corps réduit à l'état d'une momie décharnée. Ses mains et ses pieds sont tordus, il leur manque des parties, de sorte que ces pauvres extrémités ne paraissent plus appartenir à un homme. Les mains désarticulées et tordues ressemblent aux pattes de quelque monstre ailé, les pieds sont comme des sabots de bœuf, tant ils sont réduits et défigurés. Puis la tête et... Je pense qu'un cadavre resté sans sépulture, momifié par le soleil et le vent, aurait une tête comme cette tête [...]" EMV 63.1.

Parcours apostolique[modifier | modifier le wikicode]

Un peu plus tard Jésus rend hommage au zèle apostolique du nouveau disciple :
"Je l'ai guéri près de Corozaïn (Chorazeïn) un soir déjà lointain et puis je l'ai quitté. Maintenant, je le retrouve. C'est lui qui m'a annoncé sur les monts de Nephtali. Et, pour confirmer ses paroles, il lève ce qu'il lui reste de ses mains, guéries, mais partiellement diminuées et il montre ses pieds guéris, mais difformes avec lesquels pourtant il fait tant de chemin. Les gens comprennent à quel point il était malade par ce qui lui reste et croient à ses paroles qu'assaisonnent des larmes de reconnaissance"[4].
Abel et Samuel, inséparables dans l'amitié, le deviennent dans l'apostolat à la suite de Jésus. Ils sont agrégés au premier noyau des disciples : les bergers de la Nativité. Ce noyau grandira jusqu'à former les soixante-douze disciples, envoyés évangéliser deux par deux[5].

C'est Abel qui envoie l’hémorroïsse de Matthieu 9,20 à Jésus[6].

Son nom[modifier | modifier le wikicode]

Le prénom Abel tire son origine de l'hébreu הֶבֶל (Hevel), qui signifie "souffle", mais aussi "fils". Ce mot est utilisé dans la Bible, notamment dans l'Ecclésiaste, pour exprimer la fugacité et la fragilité de la vie. Il fait référence au fils cadet d’Adam et d’Ève, le berger tué par Caïn son frère jaloux (Genèse 4)

Concordances historiques[modifier | modifier le wikicode]

Abel serait le lépreux de Marc 1,40-45 et Luc 5,12-16, mais non celui de Matthieu 8,1-4, bien que les synoptiques les associent habituellement. Les trois récits présentent un même rituel : Jésus étend la main jusqu'à toucher le lépreux. Il prononce le même commandement : "Je le veux, sois purifié" suivi des mêmes recommandations : ne pas ébruiter cette guérison et aller voir le prêtre pour les purifications d'usage. Ces récits se ressemblent donc.

Cependant si Luc situe l'événement "en ville[7]", ici Corozaïn, Matthieu précise que la guérison a lieu "en descendant de la montagne[8]". Marc le situe juste après l'annonce du départ de Jésus pour les "villages voisins" de Capharnaüm, ce qui correspond au récit de Maria Valtorta[9]; tandis que Matthieu le situe directement après le grand sermon sur la montagne, ce qu'on retrouve décrit par Maria Valtorta en EMV 175.1,

Si Marc seul note que Jésus fut "saisi de compassion", ce qui est sensible dans la narration de Maria Valtorta, il note aussi que le lépreux "se mit à proclamer et à répandre la nouvelle". Cette attitude qui semble déroger à l'ordre de Jésus trouve son explication dans le commentaire que fait Jésus sur l'apostolat d'Abel devenu, avec Samuel, un disciple ardent[4]..

Où en parle-t-on dans l'œuvre ?[modifier | modifier le wikicode]

EMV 63

EMV 162

EMV 230 EMV 250 EMV 275 EMV 276 EMV 277 EMV 278

EMV 354 EMV 376

EMV 404 EMV 405 EMV 446 EMV 466

EMV 535

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]