Tarichée

    De Wiki Maria Valtorta
    Tarichée.

    À l'embouchure du Jourdain au sud du lac de Tibériade.

    Habitants ou natifs[modifier | modifier le wikicode]

    Pas d'habitants dans cette région marécageuse, mais des personnes de rencontre : La Galazia.

    Descriptif[modifier | modifier le wikicode]

    "La petite péninsule de Tarichée s'avance dans le lac en formant une anse profonde au sud-ouest, ainsi il n'est pas inexact de dire que, plutôt qu'une péninsule, c'est un isthme entouré d'eau sur presque tout son pourtour, et qui reste réuni à la terre par une sorte de couloir. C'était du moins ainsi au temps de Jésus, à l'époque où je la vois. Je ne sais pas si par la suite, au cours de vingt siècles, les sables et les graviers charriés par un petit torrent, qui débouche juste dans l'anse au sud-ouest, ont pu modifier l'aspect de l'endroit en ensablant la petite baie et en élargissant par conséquent la langue de terre de l'isthme"[1]
    La vue d'une digue intrigue Maria Valtorta : elle est construite vers l'ouest, sur le gravier. De la terre et de petits arbres la recouvre.

    Faits marquants[modifier | modifier le wikicode]

    Localisation de Tarichée en 1903
    1ére multiplication des pains : Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
    "Il y a ici un enfant, qui a cinq pains d’orge et deux poissons; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ?"[2]
    Près d'un an plus tard, c'est à cet endroit que Chouza (Kouza) dévoile à Jésus son complot pour le faire couronner roi.[3] Ce qui explique que Jean, seul apôtre témoin du fait, fasse une incise dans son récit de la multiplication des pains[4] pour l'évoquer. C'est entre Tarichée et Hippo qu'aura lieu la rencontre des pêcheurs avec Jésus ressucité :
    "Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ?"[5]
    Ce qui justifie que les pêcheurs de Capharnaüm n'hésitaient pas à fréquenter cet endroit où le lac de Tibériade redevient Jourdain.

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?[modifier | modifier le wikicode]

    EMV 187
    EMV 273
    EMV 444 EMV 451 EMV 463
    EMV 633

    En savoir plus sur ce lieu[modifier | modifier le wikicode]

    Une région marécageuse, belle mais sauvage, à l'endroit où le Jourdain reprend son cours à la sortie du lac de Tibériade.

    Pertinence évangélique de la localisation[modifier | modifier le wikicode]

    La première des deux multiplications des pains est rapportée par les quatre évangélistes[6] en des termes très similaires. Elle s’insère dans une chronologie d’évènements :

    1 – On vient annoncer à Jésus le décapitation de Jean-Baptiste[7]. Jésus se trouve alors dans une ville non précisée, mais sans doute habituelle.

    2 - Il invite les apôtres à venir à l’écart pour prendre le temps de souffler. Ils partent en barques dans un endroit désert[8] où a lieu la première multiplication des pains dont bénéficient une foule de cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. Ils sont venus à pieds, parfois en courant[9], de "leurs villes"[8].

    3 - La nuit venue, Jésus se retire sur une "montagne[10]" pour prier pendant que les apôtres partent en barque "sur l’autre rive", en ramant contre un vent contraire qui se transforme en bourrasque. Jésus les rejoint en marchant sur les eaux alors qu’ils ont parcourus 5 km et apaise la tempête.

    4 - Ils accostent à : Génésareth (Matthieu et Marc), "là où ils se rendaient" (Jean).

    5 - Le lendemain la foule restée sur le lieu de la multiplication des pains constate l’absence de Jésus et de ses disciples. Ils utilisent des barques venues de Tibériade pour les rejoindre à Capharnaüm. C’est là que Jésus prononcera le discours sur le Pain du Ciel, ce qui provoquera la défection d’un grand nombre de disciples[11].

    On voit donc que le lieu de la première multiplication des pains est sur une rive opposée à Génésareth et à Capharnaüm. Ce qui exclut sa localisation dans la région de Bethsaïde retenue par Luc et par la tradition à sa suite[12].

    Si la foule dépitée se précipite à Capharnaüm c’est que la ville est connue comme le lieu habituel où prêche Jésus, ce que confirme l’Évangile[13]. C’est de cette ville qu’il part dans un endroit désert sur la rive opposée, là où le lac se déverse dans le Jourdain.

    Au retour les apôtres rament à contre-courant contre "un vent contraire". C’est la caractéristique du vent dominant de nuit qui descend du plateau du Golan : des vents d’est/nord-est qu’ils prennent de face. En effet, les montagnes environnantes refroidies déclenchent des vents de pente, soudains et violents : l’air froid descend vers le lac, provoquant des rafales. Au retour, ils remontent péniblement vers Génésareth entre Magdala et Capharnaüm, sans doute comme une étape de repos avant de rejoindre Capharnaüm comme le précise l’Evangile de Jean.

    C’est au sud du lac, à l’embouchure du Jourdain, que se trouve Tarichée et ses étendues herbeuses et marécageuses capables d’accueillir dans un "désert" une foule de plusieurs milliers de personnes descendues à pied, "parfois en courant" des "villes" de la côte ouest du lac : Capharnaüm, Magdala, Tibériade. Une localisation au nord-ouest du lac aurait rendu superflue la mention d’un désert et de villages, car cette région est la plus peuplée.

    Proche de Tarichée se trouvent aussi des rives escarpées, la "montagne" où va prier Jésus avant de marcher sur les eaux. Une marche plus rapide que la rame à contre-courant.

    Le nom de Tarichée a été rattaché récemment, par l'exégèse contemporaine, à la ville de Magdala car c’était une antique dénomination. Mais des sècheries de poissons (ce que signifie Tarichée) sont certainement nombreuses sur le pourtour du lac, c’est pourquoi les auteurs anciens situaient Tarichée tantôt au nord de Tibériade, tantôt au sud : ce que retient Maria Valtorta pour la première multiplication des pains. Ce lieu, parfaitement plausible, retenu par Maria Valtorta en pleine cohérence avec les récits évangéliques est bien historiquement dénommé Tarichée comme le démontre la carte de 1903 insérée plus haut.

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    Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

    1. Description en EMV 187 et EMV 463.
    2. EMV 273.
    3. EMV 463.
    4. Jean 6,14-15.
    5. EMV 633.
    6. Matthieu 14,13-21 | Marc 6,31-44 | Luc 9,10-17 | Jean 6,1-13.
    7. Matthieu 14,12-13 qui est explicite | Marc 6,29-30 où l'enchaînement n'est pas clairement établi | Comme dans Luc 9,9-10 | Seul Jean n'en parle pas.
    8. 8,0 et 8,1 Matthieu 14,13.
    9. Marc 6,33.
    10. Jean 6,15.
    11. Jean 6,25-71.
    12. région de Bethsaïde (proche de l’embouchure du Jourdain, nord-est du lac), selon le texte biblique de Luc (seul). Tabgha (près de Capharnaüm, nord-ouest), selon la tradition liturgique et archéologique.
    13. Capharnaüm réunissait à la fois la stratégie (carrefour des routes), l’efficacité (présence des disciples, synagogue), la symbolique prophétique (Isaïe) et l’universalité (juifs + païens + romains). Tout cela en faisait un point de rayonnement idéal pour la mission de Jésus. Matthieu 4,13 nous dit que Jésus, quittant Nazareth, "vint demeurer à Capharnaüm, au bord de la mer, dans le territoire de Zabulon et de Nephtali". Cela accomplit Isaïe 8–9 : "Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière". En choisissant Capharnaüm, Jésus manifeste que la lumière du Messie commence en Galilée des Nations, région frontière, signe d’un salut universel.