Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel

    De Wiki Maria Valtorta


    "C’est Dieu qui agit pour produire en vous la volonté et l’action, selon son projet bienveillant. Faites tout sans récriminer et sans discuter" Philippiens 2,13-14.
    Dans son Autobiographie, Maria Valtorta a cette remarque pertinente :
    Quatre-vingt-dix pour cent des catholiques, - et je parle des catholiques pratiquants, - suivent leur religion jusqu’à la pratique fréquente des sacrements, de la messe, du chapelet, de l’observance de l’abstinence et du jeûne (mais déjà beaucoup moins) et puis... c’est tout. La prière par excellence, qui se transforme en action, ils ne la connaissent pas. Ils s’arrêtent au “Que ton règne vienne”, puis l’on reprend à: “Donne-nous notre pain quotidien (avec sous-entendue l’idée, qui n’est pas explicitement dite, mais qui est bien sentie par la plupart plus que ce qui est dit, à savoir, “donne-nous beaucoup à manger!”), remets nos dettes et ne nous soumets pas à la tentation.” Quant à la Volonté du Père on ne la nomme qu’en passant. On ne sait jamais! Il n’est pas bon de faire certaines demandes ! Et s’il venait en effet à l’idée du Père quelque volonté qui nous serait pénible ?[1]"
    Maria Valtorta eut à se confronter à la Volonté de Dieu dans ce qu'elle a de difficile, de "porte étroite" : au moment où elle écrit ces lignes, elle avait vécu la sécheresse affective, le décès de son père qu'elle aimait, la jalousie et l'incompréhension dans ses engagements. Elle était clouée définitivement au lit et serait très bientôt orpheline. Malgré tout cela, elle pouvait dire d'un cœur sincère : "Que ta Volonté soit faite" qui est le Fiat de la Vierge Marie à l'Annonciation. Nous savons aujourd'hui tous les trésors et toutes les consolations qu'elle obtint par la suite, mais elle ne le savait pas au moment où elle écrivit ces lignes et les suivantes. Elle avait seulement confiance.

    La confiance en la Volonté de Dieu

    Un peu plus loin, vers la fin de son Autobiographie qui prend un aspect plus testamentaire car elle croit sa mort proche, elle a cet acte de confiance :
    Je me rends compte, depuis des années, que c’est Dieu qui agit en moi[2]. Depuis des années, c’est-à-dire depuis que j’ai supprimé mon moi humain et que je me suis faite reconstruire par Dieu, en m’oubliant moi-même et en n’ayant en vue que lui. Même mes propres perceptions si perspicaces de ce qui advient dans le cœur d’autrui n’ont rien qui vienne de moi. Car par moi-même je serais plus sourde qu’une taupe à toutes les ondes sonores qui émanent de mes âmes sœurs. Mais une force, très supérieure à la mienne, me rend capable de deviner les besoins des créatures.

    Parfois je reste la bouche ouverte en m’apercevant qu’en parlant de la sorte, presque sur la suggestion d’un tiers, je mets vraiment le doigt sur une plaie. Et j’avoue à moi-même: “C’est vraiment Dieu qui agit pour nous lorsque nous nous sommes abandonnés totalement à lui.”

    Mais je dois aussi préciser aux petites âmes mes sœurs, dont le plus grand tort est celui de vouloir considérer Dieu selon nos mesures humaines, que s’il faut d’une part avoir pleine et totale confiance en lui, il ne faut pas prétendre pour autant que ce soit lui qui fasse tout. Ce serait de la bêtise. C’est nous qui devons aider l’œuvre de Dieu en mettant toute notre bonne volonté[3], et une bonne volonté tenace, pour répondre aux inspirations et au travail de Dieu. Si nous faisons résistance, ou si nous voulons agir uniquement par nous-mêmes, ou même ne rien faire du tout, alors on n’accédera à rien de bon[4].

    Nous devons aider le bon Dieu par notre bonne volonté. Alors, à son tour, Dieu nous aidera et de cet échange d’aides réciproques découle le perfectionnement spirituel. Vouloir agir par nous-mêmes serait de l’orgueil. Or l’orgueil détruit. Voilà pourquoi notre travail ne laisserait aucun fruit[5], mais un vide désolant, voire un arbre aux fruits empoisonnés.

    Il ne faut pas nous décourager s’il nous arrive de culbuter. Cela aussi serait encore de l’orgueil. Nous sommes éternellement des enfants à l’école de l’esprit. Et les enfants tombent souvent. Mais ils ne se font pas trop mal. Ce sont les adultes qui se font mal parce qu’ils ont les os trop durs et qu’ils ne sont pas assez souples. Si par ailleurs, il arrivait par malheur, que nous nous fassions très mal, c’est une raison de plus pour nous réfugier dans le sein de Dieu qui nous guérira de tous nos bobos. Par contre si nous enfermons ces blessures en nous par orgueil, ou par honte stupide et inutile, il adviendra que ce qui n’était qu’une écorchure va se transformer en tétanos ou gangrène.

    Je voudrais dire à toutes les petites âmes: “Ayez confiance en Dieu, mes frères, car il est le seul qui ne soit dégoûté par personne. L’homme se retire en critiquant et en méprisant les coupables. Dieu les presse sur son cœur. Les chrétiens n’avancent pas dans la perfection parce qu’ils ne savent pas encore qui est Dieu, quelles sont ses qualités et ses goûts. Ils jugent Dieu comme l’un des leurs, limité, mesquin, vindicatif, intransigeant, entêté dans ses positions. Alors que Dieu est amour! Alors que Dieu nous désire à tout prix. Alors que Dieu est mort pour nous sauver, et qu’il a connu nos péchés avant même que nous ne soyons ![6]"
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    La phrase "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel" dans le "Notre Père" a été interprétée par les grands auteurs religieux de diverses manières, toutes centrées sur l'alignement des actions humaines avec la volonté divine. Saint Augustin interprète cette phrase comme une prière pour que les humains acceptent et se conforment à la volonté de Dieu, tout comme les anges et les saints le font au ciel. Pour Augustin, il s'agit d'une soumission humble à la volonté divine, reconnaissant que la volonté de Dieu est toujours bonne et parfaite.

    Thomas d'Aquin, dans sa "Somme Théologique", explique que cette demande a trois dimensions principales :

    1. Conformité personnelle à la volonté de Dieu : Les croyants prient pour qu'ils puissent obéir à Dieu dans leurs vies quotidiennes.
    2. Accomplissement de la volonté divine dans le monde : Cela implique que la justice et la miséricorde de Dieu se réalisent dans les affaires humaines.
    3. Unification de la volonté humaine et divine : En cherchant à faire la volonté de Dieu, les humains deviennent des collaborateurs de Dieu, contribuant à l'établissement de son règne sur terre.


    https://www.aelf.org/bible/Dt/4 Deutéronome 4,39 : Sache donc aujourd’hui, et médite cela en ton cœur : c’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre.

    Dans Maria Valtorta

    203.9 – "Et que sur la terre comme au Ciel soit faite ta volonté".        

    L’anéantissement de la volonté propre au profit de celle d’un autre ne peut se produire que lorsqu’on a atteint le parfait amour pour cette créature. L’anéantissement de la volonté propre au profit de celle de Dieu ne peut se produire que quand on a atteint la perfection des vertus théologales à un degré héroïque. Au Ciel, où tout est sans défauts, s’accomplit la volonté de Dieu. Sachez, vous, fils du Ciel, faire ce que l’on fait au Ciel.  

    364.7 Que soit faite, Père très Saint, ta Volonté en tout cœur qui existe dans le monde, c'est-à-dire que tout cœur se sauve et que pour aucun ne soit sans fruit le Sacrifice de la Grande Victime, parce que telle est ta Volonté : que l'homme se sauve et jouisse de Toi, Père Saint, après le pardon qui va être donné.

    620.23 Que le Royaume de Dieu soit donc en vous, hommes, par la Grâce; que ce soit sur la Terre, par l’Église, que ce soit au Ciel pour le peuple des bienheureux qui ayant vécu avec Dieu dans leur cœur, unis au Corps dont le Christ est la Tête, unis à la Vigne dont tout chrétien est un sarment, méritent de reposer dans le Royaume de Celui pour lequel toutes choses ont été faites : Moi qui vous parle, et qui me suis donné Moi-même à la Volonté paternelle pour que tout puisse être accompli. C’est pourquoi je puis vous enseigner, sans hypocrisie, qu’il faut dire : "Que soit faite ta volonté sur la Terre comme au Ciel”. Comme j’ai fait la volonté de mon Père jusqu’aux mottes de terre, jusqu’aux plantes, jusqu’aux fleurs, jusqu’aux pierres de Palestine, et mes chairs blessées, et tout un peuple peuvent le dire.    Faites comme j’ai fait jusqu’au bout, jusqu’à la mort de la croix, si Dieu le veut. Car, souvenez-vous-en, je l’ai fait et il n’y a pas de disciple qui mérite la miséricorde plus que Moi. Et pourtant j’ai consumé la plus grande douleur, et même j’ai obéi par de continuels renoncements. Vous le savez. Vous le comprendrez encore davantage dans l’avenir quand vous me ressemblerez en buvant une gorgée à mon calice...           Donnez-vous cette pensée constante : “C’est par son obéissance au Père que Lui nous a sauvés”. Et si vous voulez être sauveurs, faites ce que Moi j’ai fait. Il y en aura qui connaîtront même la croix, d’autres la torture des tyrans, ou la torture de l’amour, de l’exil des Cieux en y tendant jusqu’à l’âge le plus avancé avant d’y monter. Eh bien : qu’en toute chose soit fait ce que Dieu veut. Pensez que supplice de mort ou supplice de vie, alors que vous voudriez mourir pour venir où je suis, sont pareils aux yeux de Dieu s’ils sont faits avec une joyeuse obéissance. Ils sont la Volonté de Dieu, et à cause de cela, ils sont saints.   

    7 juillet 1943 "Que ta Volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel". Le Royaume du Ciel appartiendra à celui qui aura fait la volonté du Père, non à celui qui aura accumulé paroles sur paroles, pour ensuite se révolter contre le vouloir du Père, contredisant ainsi les paroles mentionnées plus haut. Ici aussi vous vous unissez au Paradis tout entier, lequel fait la volonté du Père. Et si les habitants du Royaume font cette volonté, ne la ferez-vous pas pour devenir, à votre tour, habitants de là-haut ? Oh ! Joie qui vous a été préparée par l’amour unique et trin de Dieu ! Comment pouvez-vous ne pas vous employer, avec une persévérante volonté, à la conquérir ? Celui qui fait la volonté du Père vit en Dieu. Vivant en Dieu, il ne peut se tromper, il ne peut pécher, il ne peut perdre sa demeure au Ciel, car le Père ne vous fait faire que ce qui est bien et qui, étant bien, sauve du péché et conduit au Ciel. Celui qui fait sienne la volonté du Père, annulant sa propre volonté, connaît et savoure sur terre la paix qui est dévolue aux bienheureux. Celui qui fait la volonté du Père, tuant sa propre volonté perverse et pervertie, n’est plus un homme : il est déjà un esprit mû par l’amour et vivant dans l’amour.         Vous devez, avec bonne volonté, arracher de votre cœur votre volonté et y mettre à sa place la Volonté du Père. Après vous être occupés des pétitions pour l’esprit, puisque vous êtes de pauvres êtres, vivant dans les besoins de la chair, demandez le pain à celui qui fournit la nourriture aux oiseaux des airs et les vêtements aux lys des champs.

    Pour aller plus loin

    Dans le Catéchisme

    III. Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel

    2822 C’est la Volonté de notre Père " que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité " (1 Tm 2, 3-4). Il " use de patience, voulant que personne ne périsse " (2 P 3, 9 ; cf. Mt 18, 14). Son commandement, qui résume tous les autres, et qui nous dit toute sa volonté, c’est que " nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés " (Jn 13, 34 ; cf. 1 Jn 3 ; 4 ; Lc 10, 25-37).

    2823 " Il nous a fait connaître le mystère de sa Volonté, ce dessein bienveillant qu’il avait formé par avance ... ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ ... c’est en lui que nous avons été mis à part, selon le plan préétabli de Celui qui mène toutes choses au gré de sa Volonté ". (Ep 1, 9-11). Nous demandons instamment que se réalise pleinement ce Dessein bienveillant, sur la terre comme il l’est déjà dans le ciel.

    2824 C’est dans le Christ, et par sa volonté humaine, que la Volonté du Père a été parfaitement et une fois pour toutes accomplie. Jésus a dit en entrant dans ce monde : " Voici, je viens faire, ô Dieu, ta volonté " (He 10, 7 ; Ps 40, 7). Jésus seul peut dire : " Je fais toujours ce qui Lui plaît " (Jn 8, 29). Dans la prière de son agonie, il consent totalement à cette Volonté : " Que ne se soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ! " (Lc 22, 42 ; cf. Jn 4, 34 ; 5, 30 ; 6, 38). Voilà pourquoi Jésus " s’est livré pour nos péchés selon la volonté de Dieu " (Ga 1, 4). " C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés par l’oblation du Corps de Jésus Christ " (He 10, 10).

    2825 Jésus, " tout Fils qu’il était, apprit, de ce qu’il souffrit, l’obéissance " (He 5, 8). A combien plus forte raison, nous, créatures et pécheurs, devenus en lui enfants d’adoption. Nous demandons à notre Père d’unir notre volonté à celle de son Fils pour accomplir sa Volonté, son Dessein de salut pour la vie du monde. Nous en sommes radicalement impuissants, mais unis à Jésus et avec la puissance de son Esprit Saint, nous pouvons lui remettre notre volonté et décider de choisir ce que son Fils a toujours choisi : faire ce qui plaît au Père (cf. Jn 8, 29) :

    En adhérant au Christ, nous pouvons devenir un seul esprit avec lui, et par là accomplir sa volonté ; de la sorte, elle sera parfaite sur la terre comme au ciel (Origène, or. 26).

    Considérez comment Jésus Christ nous apprend à être humbles, en nous faisant voir que notre vertu ne dépend pas de notre seul travail mais de la grâce de Dieu. Il ordonne ici à chaque fidèle qui prie de le faire universellement pour toute la terre. Car il ne dit pas ‘Que ta volonté soit faite’ en moi ou en vous, ‘mais sur toute la terre’ : afin que l’erreur en soit bannie, que la vérité y règne, que le vice y soit détruit, que la vertu y refleurisse, et que la terre ne soit plus différente du ciel (S. Jean Chrysostome, hom. in Mt. 19, 5 : PG 57, 280B).

    2826 C’est par la prière que nous pouvons " discerner quelle est la volonté de Dieu " (Rm 12, 2 ; Ep 5, 17) et obtenir " la constance pour l’accomplir " (He 10, 36). Jésus nous apprend que l’on entre dans le Royaume des cieux, non par des paroles, mais " en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux " (Mt 7, 21).

    2827 " Si quelqu’un fait la volonté de Dieu, celui-là Dieu l’exauce " (Jn 9, 31 ; cf. 1 Jn 5, 14). Telle est la puissance de la prière de l’Église dans le Nom de son Seigneur, surtout dans l’Eucharistie ; elle est communion d’intercession avec la Toute Sainte Mère de Dieu (cf. Lc 1, 38. 49) et de tous les saints qui ont été " agréables " au Seigneur pour n’avoir voulu que sa Volonté :

    Nous pouvons encore, sans blesser la vérité, traduire ces paroles : ‘Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel’ par celles-ci : dans l’Église comme dans notre Seigneur Jésus Christ ; dans l’Epouse qui lui a été fiancée, comme dans l’Epoux qui a accompli la volonté du Père (S. Augustin, serm. Dom. 2, 6, 24 : PL 34, 1279).

    Notes et références

    1. Autobiographie, p. 368.
    2. Cf. "Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi." (Galates 2,20).
    3. Cf. "Nous sommes des collaborateurs de Dieu, et vous êtes un champ que Dieu cultive, une maison que Dieu construit." (1 Corinthiens 3,9).
    4. Cf. "En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire." (Jean 15,5).
    5. Cf. Curé d'Ars, REF.
    6. Autobiographie, page 533-534.