Maria Valtorta - Qu'en penser ?
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Détails de l'œuvre | |
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Auteur | Collectif sous la direction de la Fondation Héritière de Maria Valtorta |
Titre complet | Maria Valtorta - Qu'en penser ? Éléments de discernement |
Pages | 249 |
Parution | Janvier 2025 |
Éditeur | Centro editoriale valtortiano |
ISBN | 978-88-7987-411-3 |
Distribution | Librairie - vente en ligne - Site de l'éditeur |
Cet ouvrage regroupe des documents historiques et inédits en français depuis les années 50 jusqu’à récemment : témoignages de hauts dignitaires de l’Église, attestations de théologiens, de saints et de témoins, lettre d’évêques, opinion de certains scientifiques ayant étudié l’œuvre.
Ces éléments permettront d’aider au discernement de chacun.
Son contenu correspond en grande partie à Pro e contro Maria Valtorta d'Emilio Pisani, publié en Italie depuis 1995 et constamment mis à jour. La dernière version originale a été traduite par Yves d'Horrer et les nouveaux éléments collectés sous la direction de la Fondation Héritière de Maria Valtorta.
Sommaire de l'ouvrage[modifier | modifier le wikicode]
- Introduction
- Maria Valtorta et ses œuvres
- Le Père Berti (Mémoires d'Émilio Pisani)
- L’approbation de Pie XII et le veto du Saint-Office
- La mise à l'lndex des livres prohibés : Le décret (51) - Les motivations (52)
- Les attestations de 1952 et une pétition à Pie XII : Augustin Bea (59) - Alfonso Carinci (62) - Camillo Corsànego (68) – Lorenzo Ferri (72) - Giorgio La Pira (déclaré vénérable par le Pape François) (74) –Ugo Lattanzi (74) - Angelo Mercali (76) - Nicola Pende (7B) - Maurizio Raffa (80) - Vittorio Tredici (83) - Une pétition au Pape (85)
- Témoignages de saints et bienheureux : Mère Teresa (BB) - Maria Ines Teresa Arias (89) - Padre Pio (92) - Giorgio La Pira (94)
- Les témoignages du bienheureux père Allegra : Extraits de ses lettres (95) - De son journal (99) - Un rapport complet (115)
- Une lettre du cardinal Siri
- Les interventions de la revue "La Civiltà cattolica" : Premières mentions de l'Œuvre (127) -Une fin malveillante (127) - Une ouverture bienveillante (135)
- L’opinion de quelques savants : Gianfranco Nolli (138) - Gabriele M. Roschini (140) -Diego Fabbri (143) - Gregorio Penco (144) - Cornelio Fabro (145) - Mario Colpo (148)
- La lettre du cardinal Ratzinger
- La Société Saint-Paul et un article sur le mensuel "JÉSUS" : La position de 1a Société Saint-Paul (158) – L’article de "Jésus" (160)
- Pseudo-mystique parmi des auteurs mystiques
- La lettre de Mgr Tettamanzi
- Lettres d’évêques
- Une homélie du nonce Mgr Piergiacomo De Nicolò
- L’ouverture ratée de la cause de béatification
- Recueil de témoignages (215)
- Bref avertissement de la Commission doctrinale, et réponse de la Fondation héritière de Maria Valtorta
- Les détracteurs en France : I. « La préexistence de la vierge Mari » (doc. 3, p. 3) ou « la création antécédente de I‘âme de Marie, séparément de son corps» (doc. 3, p.24) (225) - II. « L'incarnation de Satan en Judas » (doc. 3, p. 3 & p.24) (231) - III. « La manière d'exprimer et de concevoir l’incarnation du verbe » (doc. 3, p. 3) ou certaines «affirmations doctrinales explicites ou suggérées sur l'incarnation du Verbe » (doc. 3, p.24) (235)
- Témoignages dans les médias : - Etienne Albin (239) - - Florian Boucansaud (240) - Andrea Bocelli (241)
Annexe
- [...] Révélation publique et révélations privées - leur lieu théologique (243)
- Les titres et les éditions de l'Œuvre
Introduction de l'ouvrage[modifier | modifier le wikicode]
Quand il entreprend la rédaction de Pro e contro Maria Valtorta[1], Emilio Pisani (1934-2023) ressent la nécessité de relater tous les rebondissements dont il avait été le témoin privilégié dans les temps héroïques. Partisans et adversaires de cette vie de Jésus reçue par visions, s’opposaient en effet au plus haut niveau de l’Église puisqu’avant d’être éditée, elle avait été soumise à l’arbitrage du pape lui-même.Une telle situation n’était pas nouvelle dans l’Église : déjà les visions de la vénérable Maria de Agréda (1602-1665), avaient vu se déchaîner les passions que le soutien de huit papes n’avait pas suffi à apaiser. C’est le Ciel qui s’en chargea : le dogme de l’Immaculée conception, qui cristallisait l’affrontement, fut proclamé ultérieurement puis confirmé par les apparitions de Lourdes. Le Ciel, qui avait inspiré la mystique, contresignait le choix de l’Église.
En matière de révélations du Ciel, le temps fait toujours son œuvre. Les Actes des apôtres rapporte ce jugement de Gamaliel devant le Sanhédrin : ce qui vient des hommes disparaît de lui-même, mais ce qui vient de Dieu perdure envers et contre tout[2].Sur ce critère on ne peut que constater la longévité et l’expansion de l’Œuvre de Maria Valtorta qui s’imposent à tous non pas en termes de désertion de l’Église et d’apostasie, mais au contraire en termes de conversion et de retour à Dieu.
Emilio Pisani eut le sentiment qu’il fallait exposer les faits, les témoignages et les documents pour que chacun puisse se faire une opinion sur le caractère licite et profitable de cette révélation privée. Aussi exprime-t-il, dans sa dernière introduction, sa déception et son incompréhension de voir que certains refusaient d’examiner le pour et le contre. Pour leurs apriori, le pour était de trop.
Ainsi Emilio Pisani se heurtait-il au mur infranchissable, même pour Dieu, du libre-arbitre ou plus exactement d’un choix arbitraire qui surpasse toute rationalité : qui veut le fera, qui ne veut pas ne le fera pas. "Le cœur a ses raisons que la raison ignore" disait Blaise Pascal en constatant ce divorce et l’Évangile parle abondamment des yeux qui ne voient pas et des oreilles qui n’entendent pas[3].
Le temps a passé depuis les temps héroïques, mais les faits nouveaux, les évolutions de comportement, n’ont pas modifié ce constat.
Qu’on expose les prodiges de l’Œuvre et certains verront le doigt de Dieu là où d’autres y soupçonneront la griffe de Satan. Que les lecteurs manifestent leur enthousiasme pour ce pèlerinage dans le temps et certains loueront l’ardeur évangélisatrice retrouvée quand d’autres y détecteront des pratiques sectaires. Que ces lecteurs désirent s’inscrire dans une démarche d’Église et certains y verront le souffle de l’Esprit quand d’autres repousseront un entrisme subversif.
Dans ce cas, exposer les témoignages et les évènements touchant cette révélation demeure-t-il nécessaire ? Oui, plus que jamais.
Fondamentalement une révélation privée doit être discernée[4] et n’a rien à craindre de la vérité, tout au contraire puisque c’est ainsi que se distingue le souffle de l’Esprit dans l’humanité d’une mystique. D’autre part, ces dons du Ciel ayant une portée individuelle et non universelle, nécessitent une conscience éclairée.
En reprenant l’ouvrage d’Emilio Pisani, en le complétant des faits nouveaux et en l’élargissant, l’ambition de ce Dossier Valtorta demeure la même : permettre au lecteur, potentiel ou confirmé, d’accéder à une information factuelle sur les principales questions posées par cette Œuvre à succès :
- Maria Valtorta et sa cause en béatification.
- Le sens et le contenu de son œuvre principale : L’Évangile tel qu’il m’a été révélé.
- L’avis des théologiens, historiens et experts sur les données remarquables de son Œuvre.
- La place et l’apport de cette œuvre dans la vie d’Église.
Maria Valtorta connut l’aridité affective de son entourage sans tomber dans la sécheresse de cœur. Elle poussa l’amour du Christ jusqu’à désirer marcher à sa suite sur les chemins douloureux du calvaire. Elle connut les incompréhensions et les trahisons sans jamais tomber dans la révolte ou la désobéissance. Elle connut le dépouillement intégral sur son lit de grabataire qui ne lui laissa que la vraie richesse qu’elle nous partage : l’intimité avec le Christ en prélude à la félicité éternelle.
En effet, un constat s’impose : tout lecteur de Maria Valtorta qui commence à lire un épisode de l’Évangile tel qu’il m’a été révélé finit sa lecture dans Matthieu, Marc, Luc ou Jean que l’Œuvre de Maria Valtorta recouvre intégralement et sans contradictions. Le lecteur devient alors pèlerin dans le temps et l’espace à la suite de Jésus. L’Évangile s’illumine pour lui et se propage à la Bible toute entière à laquelle l’Œuvre de Maria Valtorta se réfère explicitement ou implicitement à 87% des 1.334 chapitres qui la composent[5]. Aucune vie de Jésus du commerce n’offre une telle précision et une telle fidélité captivante.
C’est donc bien le chemin pour parvenir à l’Évangile qui est nouveau et non la Parole révélée qui, elle, est éternelle. Ce chemin se fait découverte et rencontre. Le Christ n’a mené aucune guerre victorieuse, conquit aucun empire, bâtit aucune ville ou palais. Il est mort dans l’opprobre. Aux yeux des hommes, sa vie serait donc insignifiante si elle n’avait fondé ce Big-Bang spirituel, en perpétuelle extension, qui domine toute l’histoire de l’humanité des premiers temps de la Création jusqu’à son retour en Dieu. Le prologue de Jean, qui le rappelle[6], vit pleinement dans l’Œuvre de Maria Valtorta à l’opposé d’un courant contemporain qui ne voit dans l’Église qu’une construction humaine.
La conformité doctrinale fut la première chose que l’on vérifia : après Pie XII qui encouragea sa publication "telle quelle", ce fut le P. Berti, professeur de théologie sacramentelle à l’université pontificale mariale qui scruta chaque ligne de texte, relevant plus de 7.000 références scripturaires. De son côté, Mgr Ugo Lattanzi, doyen de la faculté pontificale du Latran examinait l’œuvre pour le compte de l’évêque de Sora (diocèse de l’éditeur) qui se proposait d’en accorder l’imprimatur. Il conclut non seulement que rien ne s’opposait à la doctrine catholique mais que l’œuvre requérait une origine "préternaturelle", c’est-à-dire au-delà des capacités humaines de l’auteure.
Il n’est pas jusqu’aux censeurs qui, bien malgré eux, ne réussirent qu’à identifier "au milieu d’un si grand étalage de connaissances théologiques" qu’une "hérésie évitée". Il s’agissait d’une position sur la place de la Vierge Marie … qui sera reprise, quatre ans après cet article, par la constitution dogmatique Lumen gentium § 53[7].
En 2010, Benoît XVI notait, sur la base de l’expérience de l’Église, qu’une "révélation privée peut introduire de nouvelles expressions, faire émerger de nouvelles formes de piété ou en approfondir d’anciennes[8]". Là encore le Ciel avait envoyé un signe avant-coureur à l’Église.
Cela explique que le P. Roschini, consulteur au Saint-Office, fondateur de l’université pontificale mariale et auteur de nombreux ouvrages de référence sur la Vierge Marie, avoue que la mariologie contenue dans l’Œuvre de Maria Valtorta, dépassait la somme de tout ce qu’il avait lu sur le sujet.
Mais ce qui capte l’attention du lecteur au premier abord, c’est la pertinence des données matérielles contenues dans l’Œuvre et lui donnent cet aspect si vivant. À ce jour, il y en a près de 20.000 identifiées[9] comme crédibles dans des domaines totalement différents (histoire, faune et flore, archéologie, géographie, astronomie, us et coutumes, exégèse...) Elles sont incluses dans le récit des visions comme élément de contexte et non comme des commentaires spécialisés.
Plusieurs lieux, décrits avec précision, n’ont été confirmés que plus tard par les découvertes archéologiques. C’est le cas, par exemple, de Bethsaïde mise à jour quarante ans après sa localisation dans Maria Valtorta qui permet, à cette occasion, de situer exactement la maison de l’apôtre Philippe dans les ruines découvertes. Elle localise exactement aussi la grotte de la vallée d’Arbèle où Jésus se retira avec ses apôtres avant de les élire à cette fonction[10].
Les visions de Maria Valtorta ne sont pas une œuvre historique au sens strict, mais constitue une matière première, trace des temps passés, dont commencent à s’emparer la recherche universitaire … et la controverse en quête "d’erreurs manifestes". Double phénomène qui converge pour éprouver la valeur et l’authenticité de l’Œuvre et en approfondir le sens qui se révèle au rythme des découvertes. Il en fut ainsi de la citation de Galien que fait Jésus dans l’Œuvre. C’était un anachronisme patent puisque Galien vécut après le Christ qui ne pouvait donc pas le citer. Cette "erreur manifeste" demeura pendant soixante ans, jusqu’à ce que la recherche déclare apocryphe la moitié des écrits de Galien, puis identifie un homonyme, ami de Virgile que Jésus pouvait donc évoquer. Elles sont nombreuses ces "erreurs manifestes" que les découvertes ultérieures transforment en connaissances rares.
Il en fut de même pour la mention d’une seule pyramide vue de Matarea en Égypte où la sainte famille trouve refuge pour échapper au massacre commandité par Hérode. Tout le monde sait qu’il y a trois pyramides. Mais seul celui qui les observe de Matarea, ce que fait Maria Valtorta, voit que la plus grande des pyramides cache les deux autres dans son alignement.
Les débats contradictoires qui fleurissent en réaction au succès de l’Œuvre de Maria Valtorta, sont donc profitables et salutaires à plus d’un titre.
L’Église donne aux révélations privées un statut officiel, mais ne les accueille pas spontanément dans sa grande majorité. Elle les tient même pour un sous-produit dévalorisé de la piété populaire. Il en faut pour témoignage que le synode sur la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église voulu par Benoît XVI. Une seule proposition sur les 55 qui en ressortirent, traitait des révélations privées : dans une seule phrase, très générale, noyée dans une proposition largement consacrée … aux sectes ! Cet amalgame en dit long sur l’incompréhension qui règne entre les succès populaires que rencontrent ces révélations privées et une hiérarchie établie.
Heureusement que le "sensus fidei" du peuple rencontre historiquement le soutien des papes. C’est ce qui se passa pour cette lacune des pères synodaux : Benoît XVI sortit les révélations privées de l’ornière où on les avait mises pour montrer en quoi et pourquoi elles ne doivent pas être négligées[8].
Le cardinal Ratzinger fut longtemps avancé comme la preuve absolue du rejet que l’Église portait à l’encontre de Maria Valtorta. Effectivement, il craignait les dangers d’une telle œuvre auprès d’un public crédule. Seulement l’histoire ne s’arrêta pas là : dans les années 90 il découvrit l’œuvre de Maria Valtorta dans les articles élogieux que l’abbé Richard publiait dans l’Homme nouveau dont il était lecteur. Il demanda à Marcel Clément, le rédacteur en chef, de surseoir à ces articles le temps qu’il vérifie la conformité doctrinale de cette œuvre. Un an après il déclarait que rien ne s’opposait dans l’œuvre à la foi catholique et qu’on pouvait reprendre sa diffusion[11].
À cette même époque, Emilio Pisani, ignorant de ce fait, en visite au Palais du Saint-Office, s’entend dire par un secrétaire de sa connaissance que "là-haut, on avait changé d’avis sur Maria Valtorta qui était considéré comme un bon livre".
Quelques années plus tard, le cardinal Ratzinger publie son commentaire théologique du secret de Fatima dans lequel les révélations privées se trouvaient accueillies et valorisées. Message qu’il répète dans son exhortation synodale déjà citée.
C’est l’époque où il béatifie deux promoteurs affichés de l’œuvre de Maria Valtorta[12] et où un archevêque vient présider le 50° anniversaire de la mort de Maria Valtorta.
Dix ans plus tard, l’archevêque de Lucques, évêque référent pour la cause de Maria Valtorta prononce une catéchèse qu’il prolonge en plusieurs occasions, y compris la messe anniversaire du don des visions. Ces catéchèses appliquent avec bonheur l’enseignement de Benoît XVI et de l’Église sur les révélations privées à l’œuvre de Maria Valtorta.
Comme pour les grands intellectuels tels que Mgr Laurentin ou le P. Roschini, d’abord réticents, la lecture effective de Maria Valtorta avait changé le regard du cardinal Ratzinger sur elle.
François-Michel Debroise
Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Pour et contre Maria Valtorta
- ↑ Cf. Actes 5,38-39.
- ↑ Cf. Matthieu 13,13.
- ↑ Cf. 1 Thessaloniciens 5,19-21.
- ↑ Dans sa version catholique.
- ↑ Cf. Jean 1,1-18.
- ↑ "[Marie] reçoit cette immense charge et dignité d’être la Mère du Fils de Dieu, et, par conséquent, la fille de prédilection du Père et le sanctuaire du Saint-Esprit, don exceptionnel de grâce qui la met bien loin au-dessus de toutes les créatures dans le ciel et sur la terre."
- ↑ Revenir plus haut en : 8,0 et 8,1 Verbum Domini, §14, seconde partie.
- ↑ Décembre 2022. Le nombre a augmenté depuis.
- ↑ Cf. Marc 3,13 | Luc 6,12-13.
- ↑ Ce qui équivaut à un Nihil obstat et à un imprimatur. Voir le chapitre p. 151.
- ↑ P. Gabriele Allegra et Mère Maria Inès du Très Saint-Sacrement.