Giocana (Jochanan) Ben Zacchaï

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    Giocana est un sanhédriste de la classe des scribes.

    Il possède, en Galilée, des propriétés voisines de celles de Doras, son parent, sanhédriste comme lui. Après le décès dramatique de Doras, il rachète à son fils les terres maudites par Jésus et hérite ainsi de ses paysans (EMV 260). Il se montre plus humain envers eux : il les autorise notamment à pratiquer le culte. En raison de cette attitude Jésus bénit ses terres (EMV 190). Mais l'attitude de ce vieil homme (il devait avoir 77 ans lors de la mort de Jésus), petit et replet, exploiteur volontiers sans pitié, n'est pas dictée par des sentiments favorables à Jésus. Elle provient de la crainte qu'inspirent les ravages de la malédiction arrivés à son voisin (EMV 261).          

    Quand Giocana croise Jésus au Temple, il le regarde avec curiosité, mais sa neutralité craintive se change progressivement en hostilité (EMV 281). D’abord sur le coup des reproches d’exploiteur (EMV 373) puis à la suite de l’altercation qui l’oppose à Jésus : Giocana le blâme d’avoir ramassé un nid tombé le jour du sabbat (EMV 460). Jésus l'avertit sévèrement : aujourd'hui, il n'a pas pitié d'une fauvette et de ses petits, demain il n'aura pas pitié d'une mère et de son fils.

    Son nom

    Jochanan, a la même racine que Yohanân "l’Éternel a fait grâce, a été favorable".

    Où en parle-t-on dans l'œuvre ?

    EMV 190 EMV 191 EMV 198

    EMV 260 EMV 281

    EMV 309 EMV 373 EMV 375

    EMV 430 EMV 431 EMV 432 EMV 443 EMV 480 EMV 481

    EMV 546 EMV 632

    En savoir plus sur ce personnage

    Extraits du « Dictionnaire des personnages de l’Évangile selon Maria Valtorta » (Mgr René Laurentin, François-Michel Debroise, Jean-François Lavère, Éditions Salvator, 2012) :
    Maria Valtorta orthographie son nom phonétiquement, mais il s'agit de Yokhanan ben Zakkaï. La relative modération qu'elle lui prête est conforme à l'histoire. Il était en effet un représentant des pharisiens modérés, ayant reçu la Torah de Hillel*. Il soutint de nombreuses controverses contre les Sadducéens.

    Après le siège de Jérusalem, d'où il s'échappe, il devient courtisan de Titus et obtient des romains la permission d'ouvrir une école (beth midrach) à Jamnia, près de Jaffa. On sait de lui qu’il passa une partie de sa vie en Galilée.        

    Le Talmud lui prête une longévité extraordinaire : 120 ans. Il meurt entre +70 et +80 en prononçant cette phrase : "Je ne sais pas vers où je vais[1]".
    Dans leur ouvrage "Valeur de l'assemblée qui prononça la peine de mort contre Jésus-Christ" (1877), Mgrs Augustin Lemann, 1836-1909 et Joseph Lemann, 1836-1915, le présentent ainsi :          
    "Lorsqu'il eut rendu le dernier soupir, dit la Mischna, on fit entendre ce cri de douleur : "la mort de Rabbi Jochanan ben Zachaï, c'est la splendeur de la sagesse qui s'éteint !" Toutefois, voici d'autres renseignements qui sont comme le revers de la médaille : "Rabbi Jochanan, dit le livre Bereschit rabba, se décernait à lui-même des éloges en disant que : Si les cieux étaient de parchemin, tous les hommes des Scribes, tous les arbres des forêts des plumes, on ne suffirait pas à transcrire toute la doctrine qu'il avait apprise des maîtres". De plus, un jour que ses disciples lui demandaient à quoi il attribuait sa longévité extraordinaire, il répondit hardiment, toujours avec le même mépris de lui-même : "À ma sagesse et à ma piété !".   Rabbi Jochanan devint l'un des plus bas courtisans de Titus, le destructeur de sa patrie. Mais tandis qu'il s'abaissait de la sorte devant la puissance humaine, il s'endurcissait d'autre part contre les avertissements de Dieu. Car lorsque, après la mort de Jésus de Nazareth, des bruits de batailles se firent entendre dans les airs, ainsi que le rapporte le Talmud ; lorsqu'un jour ce cri des anges : "Sortons d'ici, sortons d'ici" éclata dans le temple de Jérusalem, et que la grande porte d'airain, si pesante à faire mouvoir que vingt hommes pouvaient à peine la faire rouler sur ses gonds, s'ouvrit d'elle-même avec fracas, ce fut ce même Rabbi qui prononça ces paroles devenues célèbres : "O temple, ô temple !, qu'est-ce qui t'émeut ; et pourquoi te troubles-tu toi-même ?" Mais l'émotion, chez lui, ne fut que passagère ; il mourut orgueilleux et incrédule".

    Notes et références

    1. Notice de L’Encyclopedia Judaica.