Mgr Roman Danylak et Maria Valtorta

    De Wiki Maria Valtorta
    Armoiries de Mgr Roman Danylak

    Né le 29 décembre 1930 à Toronto (Canada) et décédé le 7 octobre 2012 dans la même ville, il fût administrateur apostolique de l’Église gréco-catholique ukrainienne[1] pour l’est canadien.

    Licencié de théologie, il est titulaire d’un doctorat en droit canon obtenu à l’université pontificale du Latran. Comme expert, il participe ultérieurement à la révision du droit canonique dans sa partie traitant des Églises orientales. Il est basé à Toronto où il devient, à 62 ans, Administrateur apostolique[2] de l’Église gréco-catholique ukrainienne pour tout l’est canadien.      

    En août/septembre 1992, alors simple prêtre de Winnipeg (Manitoba, Canada), il publie un long article dans lequel il réfute les critiques formulées, à l’époque, à l’encontre de l’œuvre de Maria Valtorta et étaye son point de vue favorable à l’œuvre.        

    Le 24 juin 2001, devenu Administrateur apostolique, il délivre, avec tout le poids de sa fonction, un imprimatur pour une édition de l'œuvre en anglais, attestant de la parfaite conformité de l'œuvre avec "les Évangiles canoniques, la Tradition et le Magistère de l’Église catholique[3]."     

    Le 13 février 2002, il encourage officiellement la consultation d’un site consacré à Maria Valtorta et son œuvre, et réaffirme la conformité de celle-ci à la foi catholique[4]. Ce "cyber-imprimatur" est une nouveauté. À cette occasion, il mentionne que le cardinal Ratzinger "en lettres privées a reconnu que ce travail est exempt d'erreurs de doctrine ou de morale", mais il ne précise pas ces sources privées, identifiées récemment.

    "In Defense of the Poem" (1992)

    En 1991, date à laquelle il écrit ce premier manifeste publié en 1992, Roman Danylak n'est encore que prêtre, mais il a déjà une solide expérience des instances romaines : il a été pendant 17 ans, de 1973 à 1990, consulteur[5] à la Commission pontificale pour la révision du droit canon pour les Églises orientales. Il était en effet membre de l’Église gréco-catholique ukrainienne, licencié en théologie sacrée de l'Université pontificale urbanienne[6], et docteur in utroque jure de l'Université pontificale du Latran[7]. Le résultat de cette commission pontificale a été publié le 10 octobre 1990 par Jean-Paul II.

    En août/septembre 1992, ce long texte de défense de l'œuvre de Maria Valtorta est publié dans "A Call to Peace", une revue Texane traitant des apparitions mariales de Medjugorje. En effet, le Père Philip Pavitch confesseur et accompagnateur de pèlerinages à Medjugorje[8] avait publié, après l'invitation de la "Gospa"[9] à lire l'œuvre de Maria Valtorta, une critique de cette œuvre qui semait le trouble. Roman Danylak saisit donc de l'occasion pour publier et justifier sa position sur l'œuvre de Maria Valtorta.

    Son témoignage public est donc symptomatique de ce qui pouvait se dire ou pas sur Maria Valtorta dans les milieux proches du Vatican. Dans ce document, on remarquera qu'il ne parle pas de la lettre de 1985 du cardinal Ratzinger au cardinal Siri et en ignore l'existence. À Rome on n'aurait pas manqué de lui en parler car il manifeste une connaissance assez pointue du "dossier Maria Valtorta". C'est donc bien qu'à cette époque, comme le confirme Emilio Pisani dans un témoignage indépendant, Maria Valtorta n'était plus "personna non grata" au Palais du Saint-Office et que son œuvre était désormais considérée comme un "bon livre".

    Fait significatif, Roman Danylak fut nommé évêque et administrateur apostolique quelques mois plus tard, au mois de décembre. On ne l'aurait pas fait s'il avait été le promoteur d'un livre encore considéré comme nocif et condamné.

    Préface de "Gospel as revealed to me" de Maria Valtorta" (2001)

    En 2001, il préface la seconde édition en langue anglaise connue précédemment comme The Poem of the Man-God et maintenant sous celui de Gospel as revealed to me, rejoignant ainsi l'usage international. Dans cette préface, il rappelle toutes ses écrits publics en soutien à l'œuvre qu'il recommande.

    Réfutation des critiques d'ETWN (2002)

    En février 2002, Bill Bilton, un journaliste d'une chaîne de télévision américaine, située en Alabama, répond à une question d'auditeur sur Maria Valtorta. La réponse laisse supposer que l'œuvre de Maria Valtorta est officiellement et définitivement condamnée car elle se présente comme dangereuse. Il termine par ce conseil souvent répété par ceux qui n'ont lu ni l'œuvre de Maria Valtorta, ni les textes du Magistère qui régissent les révélations privées : "Les catholiques qui souhaitent en savoir [sur la vie de Jésus et de Sa Mère] devraient consacrer leur temps à lire les Évangiles ou une bonne biographie du Christ."

    Cette attitude ulcère Mgr Danylak qui répond à la chaîne en argumentant sur ce qu'il estime être "une tâche et une souillure sur la bonne réputation et l’autorité qu’EWTN jouit à juste titre parmi les auditeurs catholiques, sans parler de l'absence d'une enquête sur le statut de la question."

    L'imprimatur du site web du frère Chrysostome (2002)

    Abbaye trappistes de N.D. de Gethsémani, Kentucky, USA

    Le frère Chrysostome Castel (1938-2021), né à la Nouvelle-Orléans, était un moine trappiste de l'Ordre Cistercien de la Stricte Observance OCSO) basé à l'abbaye Notre-Dame de Gethsémani (Our Lady of Gethsemani Abbey). Cette abbaye, qui compte plus de 70 moines, est située aux États-Unis près de Bardstown dans le Kentucky. Elle est considérée comme la mère de toutes les maisons trappistes des États-Unis. L'écrivain Thomas Merton (1915-1968) y vécut.

    "Fr. Chrysostome, qui se consacrait aux écrits de la mystique moderne Maria Valtorta, tenait un site Internet qui lui était consacré. Il apprit l'italien spécialement pour pouvoir la lire dans l'original et traduire ses œuvres en anglais. Il connaissait aussi le français et le latin[10]."

    Le 13 janvier 2002, Mgr Roman Danylak publie sur son site le Nihil obstat et l'imprimatur qu'il lui accorde. Ces autorisations touchent donc pour la première fois, semble-t-il, le contenu d'un site web et non un ouvrage imprimé.

    Le ton est ferme par rapport aux "jeteurs de pierres" et il s'attarde à rappeler les erreurs passées d'une censure hâtive. C'est dans ce document qu'il atteste d'un courrier que "Le cardinal Ratzinger a reconnu dans des lettres privées que cet ouvrage est exempt d'erreurs de doctrine ou de morale. La Conférence des évêques italiens a reconnu la même chose dans sa correspondance avec l'actuel rédacteur en chef, le Dr Emilio Pisani." Attestation qui corrobore les évènements de 1991/1992 relatifs au changement de position de cardinal Ratzinger après sa lecture de l'œuvre.

    Le site du Frère Chrysostome[11], suite à son décès, a été dupliqué sur un autre site[12].

    "Maria Valtorta, Her Life and Work"

    Dans ce dernier document, publié sur son site web et non daté, Mgr Roman Danylak synthétise ses plaidoyers en faveur de l'œuvre et plus généralement de la sainteté de Maria Valtorta. Il en résume les principaux arguments et notamment ceux cautionnant "l'approbation ecclésiale" dans la suite de l'encouragement de Pie XII.

    Notes et références

    1. Église gréco-catholique ukrainienne est une des Églises de rite oriental rattachée à Rome (d'où son nom de catholique). En 400 ans de rattachement elle a subit les aléas mouvementés de son pays (cf. article de Vatican news). Elle est aujourd'hui la 3ème Église de son pays, avec 8% de la population et 8 millions de fidèles au total (cf. la présentation de l'Œuvre d'Orient). Mgr Danylak était "évêque" de la diaspora ukrainienne au Canada.
    2. Un administrateur apostolique est un ecclésiastique nommé directement par le pape pour gouverner temporairement un diocèse.
    3. Fac-similé de la lettre. Voir aussi Pro e contro Maria Valtorta, CEV 2017, 7ème édition, Lettere di Vescovi, pages 293/294.
    4. Imprimatur du site Bardstown (archive).
    5. Andrij Wynnyckyj (7 février 1993). "Interview: The Vatican's administrator for Toronto eparchy". The Ukrainian Weekly: p. 3.
    6. L'université pontificale urbanienne (en italien : Pontificia Università Urbaniana) est un institut d'études supérieures de l'Église catholique spécialisé dans la formation du clergé missionnaire et des étudiants venant des territoires dits de mission : elle a son siège à Rome, sur la colline du Janicule, dans le rione du Trastevere. L'université urbanienne vient du collège missionnaire de Propaganda Fide, fondé en 1624 par le prélat espagnol Juan Bautista Vives y Maria, avec d'autres représentants du mouvement missionnaire de l'Église de Rome dont saint Jean Leonardi : il avait pour but d'une part de former les missionnaires séculiers ad gentes et de contribuer à refaire l'unité de la pleine communion entre le siège apostolique romain et les églises protestantes et orthodoxes, et d'autre part, d'étudier les langues et les cultures des peuples du monde. C'est dans cette université que le Père Corrado Berti obtint son doctorat en 1931.
    7. C'est la plus importante des universités romaines dépendant du Saint-Siège. Elle comporte quatre facultés dont l'une pour le droit civil et l'autre pour le droit canon. L'expression "in utroque jure" indique que Mgr Roma Danylak est docteur dans les deux droits (civil et canon).
    8. Le Père Philip Pavich est un franciscain né et mort dans l'Iowa (12/5/1930-2/8/2019). Après un séjour dans la custodie franciscaine de Terre-Sainte, il rejoint la custodie franciscain Croate et devient, de 1986 à 2000 confesseur et accompagnateur des pèlerins de Medjugorje, puis aumônier des pèlerinages des Pères franciscains croates de 2000 à 2010.
    9. Nom croate sous laquelle est désignée la Vierge Marie des apparitions. "Mir (paix)" étant le cœur de son message.
    10. Abbaye de Gethsémani, rubrique nécrologique.
    11. https://www.bardstown.com/~brchrys
    12. http://www.valtorta-maria.com/