Alexandre le romain
(Jésus) "Tu as raison. Tu dois faire ton devoir, mais fais-le toujours avec humanité. Pense toujours : "Si j'étais à leur place, qu'est-ce que je ferais ?" Tu verras qu'alors tu éprouveras tant de pitié pour ceux qui vous sont soumis."Puis Jésus aborde avec lui le sujet de Dieu et de l'âme :
"Il m'est agréable de t'entendre parler. Pas de mépris, pas de hauteur de ta part. Les autres Palestiniens nous crachent par derrière, nous insultent, montrent leur mépris pour nous... à moins qu'il ne s'agisse de nous écorcher consciencieusement pour une femme ou pour des achats. En ce cas, l'or de Rome n'est pas méprisé."
Plus tard, malencontreusement, son cheval lui échappe en sortant de l’Antonia et renverse un bambin, le blessant à mort avec ses sabots. Il se précipite dans le Temple, lui le païen, pour y chercher l'aide de Jésus. Ceci crée un immense scandale :"Du Seul Dieu, Unique, Éternel, Suprême Seigneur et Créateur de l'univers."
"En vérité, tu es avancé sur le chemin de la Justice. Continue, ô soldat, et tu arriveras à connaître ce que ton âme a le sentiment de posséder en soi, sans savoir donner un nom à cette chose."
"Et même un pauvre soldat comme moi a une âme qui retourne vers Dieu ?"
"Oui, même un pauvre soldat, et son âme aura Dieu pour Ami si elle a toujours été bonne et Dieu la punira si elle a été mauvaise."
"C'est un soldat romain qui se débat pour rentrer ! Il viole, il a déjà violé le Lieu Saint ! Horreur !" (...)Puis, quand Jésus est obligé de sortir du Temple à cause de l'indignation suite à cette irruption d'un païen dans le lieu Saint, Alexandre lui dit près de la Tour Antonia :"Laissez-moi passer, chiens de Juifs ! Jésus est ici. Je le sais ! C'est Lui que je veux ! Je ne sais que faire de vos pierres stupides. L'enfant meurt et Lui le sauve. Allez-vous-en, hyènes hypocrites..." (...)
Et Jésus paisible : "Oui, écartez-vous. Je conduirai ailleurs le païen qui ignore ce qu'est pour nous ce lieu."(...)
Jésus rejoint le soldat dont la cuirasse est ensanglantée. (...) Et il le conduit plus loin (...) "Ce n'est pas moi qui suis blessé. Un enfant... Mon cheval, près de l'Antonia, m'a échappé et l'a renversé. Les sabots lui ont ouvert la tête. (...) Moi... ce n'est pas ma faute... mais c'est par moi que cela est arrivé et la mère est là, désespérée. Je t'avais vu passer ...
J'ai dit : "Le médecin, non (ne peut rien pour lui) mais Lui, oui". J'ai dit encore : "Femme, viens. Jésus le guérira, Ils m'ont retenu, ces idiots... et peut-être l'enfant sera mort." (...) Et Jésus va encore plus vite, suivi des siens et d'un cortège de gens.
Sur les marches, à l'entrée du portique, adossée à une colonne il y a une femme que déchire la douleur et qui pleure sur son petit qui va mourir. L'enfant a le teint terreux, les lèvres violacées semi-ouvertes par le râle caractéristique de ceux qui ont une blessure au cerveau. Une bande lui enserre la tête, rouge de sang sur la nuque et sur le front.
"Il a la tête ouverte, devant et derrière. On voit le cerveau C'est tendre, la tête à cet âge, et le cheval était fort et venait d'être ferré." explique Alexandre.
Jésus est près de la femme qui ne parle pas non plus, elle est l'agonie elle aussi, près de son fils qui se meurt. Il lui met la main sur la tête. "Ne pleure pas, femme, dit Jésus avec la douceur dont il est capable, une douceur infinie. Aie foi. Donne-moi ton petit."
La femme le regarde, hébétée. La foule s'en prend aux Romains et plaint le mourant et sa mère. Alexandre se débat entre les sentiments de colère que lui font éprouver des accusations injustes, la pitié et l'espoir.
Jésus s'assoit près de la femme après avoir vu qu'elle ne sait plus faire un geste. Il se penche, prend dans ses longues mains la petite tête blessée, se penche encore davantage, s'approche du minois de cire, souffle sur la petite bouche qui râle... Un instant. Puis il a un sourire que l'on voit à peine à travers les mèches de cheveux qui pendent sur le front. Il se redresse. L'enfant ouvre les yeux et essaie de s'asseoir. La mère craint que ce soit le suprême effort et crie en le tenant sur son cœur.
"Laisse-le aller, femme. Bébé, viens vers Moi." dit Jésus toujours assis à côté de la femme lui tendant les bras avec un sourire. Et l'enfant se jette, rassuré, dans ces bras. Il pleure non pas de douleur, mais par la peur que lui rappelle le souvenir de la scène. (Jésus le rassure)
"Tu le vois, femme, il n'y a plus que la peur. Maintenant, c'est fini. Apportez-moi de l'eau. Le sang et la bande l'impressionnent.(...) On apporte de l'eau, ou plutôt c'est le soldat Alexandre qui l'apporte dans son casque.
Jésus s'apprête à détacher la bande. Alexandre et la mère disent : "Non ! Il revient bien à la vie... mais la tête est ouverte !..."
Jésus sourit et enlève la bande. Une, deux, trois, huit tours. Il enlève le linge ensanglanté. Du milieu du front à la nuque, à droite, il y a un seul grumeau de sang encore mou parmi les cheveux du bambin. Jésus trempe une bande et lave.
"Mais, par dessous il y a la blessure... si tu enlèves le grumeau, elle va se remettre à saigner." insiste Alexandre.
La mère ferme les yeux pour ne pas voir. Jésus lave, lave, lave. Le grumeau se détache... voici les cheveux nettoyés. Ils sont humides, mais par dessous il n'y a pas de blessure. Le front aussi est guéri. Il y a juste une petite marque rouge là où la cicatrice s'est formée.
Les gens crient de stupeur. La femme ose regarder, et quand elle voit, elle ne se retient plus. Elle s'écroule sur Jésus, l'embrasse en même temps que son petit, et pleure. (...)
"Je te remercie, Jésus, dit Alexandre. Je souffrais d'avoir tué cet innocent."
"Tu as eu bonté et confiance. Adieu, Alexandre. Va à ton service."
"Je te salue, Maître. Et je te demande pardon d'avoir été pour Toi une cause de réprimande.""Oh ! ne t'afflige pas ! Ils cherchaient un prétexte. Ils l'ont trouvé. Si ce n'avait pas été toi, ç'aurait été un autre... Vous, à Rome, vous faites des jeux au Cirque avec des fauves et des serpents, n'est-ce pas ? Eh bien, je te dis qu'il n'y a pas de fauve plus féroce et plus perfide que l'homme qui veut tuer un autre homme."
"Et moi, je te dis qu'au service de César j'ai parcouru toutes les régions romaines. Mais je n'ai jamais, à l'occasion de mille et mille rencontres, trouvé quelqu'un de plus divin que Toi. Non nos dieux ne sont pas divins comme Toi ! Ils sont vindicatifs, cruels, bagarreurs, menteurs. Toi, tu es bon. Tu es vraiment un Homme mais qui n'est pas seulement homme. Salut, Maître."
"Adieu, Alexandre. Avance dans la Lumière."[2]
Le jeune enfant blessé par le cheval du soldat Alexandre est sauvé par Jésus. Mais les ennemis du Christ lui reprochent ce scandale. Il doit donc quitter le Temple. Alexandre est exilé à la garnison d'Antioche, sous la pression des pharisiens.[3]
Caractère et aspect
Un cœur simple d'enfant enfermé dans un grand corps de soldat, selon les paroles de Sintica (Syntica).[4]
Jésus dit de lui : "...c'est un cœur honnête, et il cherche la Vérité..."[5]
Parcours apostolique
Dans sa rude simplicité, Alexandre est proche de la Vérité.[6]
Son nom
Alexandre vient du grec "défenseur des hommes" – Historique : Référence à Alexandre le grand.
Où en parle-t-on dans l'œuvre ?
EMV 86 EMV 515