Succube

    De Wiki Maria Valtorta

    Un succube[1] est un démon femelle sensée abuser des hommes (le démon mâle est l'incube). Cependant, Maria Valtorta emploie le succube comme synonyme de "concubine" qui est d'ailleurs le sens étymologique latin (succuba). Dans le contexte de l'épisode, on pourrait le traduire par "suppôt", terme connoté, ou "esprit dévoué à". Il serait intéressant d'expertiser si ce sens correspondait aux usages de l'époque, ce que nous n'avons pas encore réussi à établir.

    L'épisode

    En EMV 575.11, Jésus dialogue avec Judas devenu rebelle et impénétrable aux conseils comme aux ordres. Ce dialogue, où Judas coupe souvent la parole à Jésus, est l'une des dernières tentatives de sauver Judas du destin qu'il s'est choisi.

    "Crois, Judas, que de comparaître devant le Seigneur avec un esprit immonde tel que le tien, ce n'est pas l'honorer, mais l'offenser. Il faut d'abord..." - "Pourquoi, alors, ne me purifies-tu pas et ne me guéris-tu pas ?" demande Judas, déjà dur, récalcitrant. "Je ne te guéris pas ! Quand quelqu'un est malade, il cherche à se guérir par lui-même, à moins que ce ne soit un tout petit ou un sot qui ne sait pas vouloir..." - "Traite-moi comme de telles personnes. Traite-moi en sot, et pourvois Toi-même, à mon propre insu".      

    "Ce ne serait pas juste, parce que tu peux vouloir. Tu sais ce qui est bien et ce qui est mal pour toi. Et il ne servirait à rien que je te guérisse sans ta volonté de rester guéri." - "Donne-la-moi aussi." - "Te la donner ? T'imposer alors une volonté bonne ? Et ton libre arbitre ? Que deviendrait-il alors ? Que serait ton moi d'homme, de créature libre ? Succube ?" - "Comme je suis succube de Satan, je pourrais l'être de Dieu !"    

    "Comme tu me blesses, Judas ! Comme tu transperces mon cœur ! Mais pour ce que tu me fais, je te pardonne... Succube de Satan, as-tu dit. Moi, je ne disais pas cette chose redoutable..." - "Mais tu la pensais parce qu'elle est vraie et que tu la connais, s'il est vrai que tu lis dans les cœurs des hommes. S'il en est ainsi, tu sais que je ne suis plus libre de moi... Il m'a pris et..."  

    "Non. Il s'est approché de toi, en te tentant, en t'essayant, et tu l'as accueilli. Il n'y a pas de possession s'il n'y a pas au début une adhésion à quelque tentation satanique. Le serpent insinue sa tête entre les barreaux serrés mis pour défendre les cœurs, mais il n'entrerait pas si l'homme ne lui élargissait pas un passage pour admirer son aspect séducteur, pour l'écouter, pour le suivre... Alors seulement l'homme devient succube, possédé, mais parce qu'il le veut. Dieu aussi flèche des cieux les lumières très douces de son paternel amour, et ses lumières pénètrent en nous. Ou plutôt : Dieu, à qui tout est possible, descend dans le cœur des hommes. C'est son droit. Pourquoi alors l'homme qui sait qu'il devient esclave, succube de l'Horrible, ne sait-il pas se rendre serviteur de Dieu, ou plutôt fils de Dieu, et pourquoi chasse-t-il son Père très Saint ?  
    1. Le nom est masculin.